L’histoire : Spider-man délaisse un peu son couple, car souhaite protéger son amoureuse, mary J Gwen, puis, il faut dire qu’il y a pas mal de méchants monstres à New York, qui chercheront à l’atteindre lui, Spider-man, à travers les sentiments de Peter Parker. Ajouté aux souvenirs de ses parents disparus, aux manipulations de la tentaculaire Oscorp, on obtient un film de 2h20min au scénario complètement indigent à force de pistes avortées, de personnages clichés, de manque d’ambition, et qui n’arrive même pas à créer empathie ou même simplement intérêt envers ses personnages, situations et symbolique de super héros.
Un échec cinématographique.
L’AVÈNEMENT(?) DE L’INDÉPENDANT
Marc Webb, le réalisateur, est un choix étrange, surement lié à la volonté de donner un cachet indépendant au film, de toucher un public peu attiré par la première trilogie Spider-man, ou les super-héros en général.
Cela à probablement été décidé suite aux résultats financiers des films de Christopher Nolan et Sam Mendes, deux autres réals issus de l’indépendant et dont les succès ont été phénoménaux.
Le premier réussissait, dans ses films Batman et Inception à provoquer un sentiment d’intelligence chez le spectateur lambda, lorsque finalement, il s’agissait plus d’une illusion de complexité, comme Nolan l’explique très bien lui même, dans son fabuleux Prestige.
Mendes lui, misait sur la déstructuration du mythe Bond, pas le personnage, mais plus la représentation d’un film estampillé James Bond dans l’inconscient collectif, en recentrant l’intérêt sur les personnages décalés et savoureux (Silva), les scènes visuellement ou scénographiquement impressionnantes (l’assaut du train, l’assaut furtif du building, l’attaque de Skyfall), et du coup, l’élasticité du rythme.
Dans TASM2, Ce cachet indépendant se résume au casting et aux posters dans la chambre de Peter (DIIV, XX, Blow up…
La relation entre Gwen et Peter, tente de reproduire l’alchimie entre Gordon-Levitt et Deschanel dans 500 Jours ensemble, premier film du réalisateur : une relation anti-romantique ou la séduction existe tout de même, mais se fait par le décalage et se focalise plus sur le charme des acteurs que sur ce que se disent les personnages.
Garfield et Stone, sont des acteurs qui étoffent pas mal leur rôles habituels par, des tics visuels pour Garfield, expressivité orale poussée chez Stone. Tics qui fonctionnent parfaitement dans d’autres films, ajoutent à leur aura comique /mélancolique, mais qui, dans The Amazing Spider-Man 2, ne parviennent pas à rattraper le statut si caricatural de leur personnages.
Les Bad Guys captent un peu plus l’attention :
Si Jamie Foxx, compose avec un peu trop d’enthousiasme un fan loser absolu transformé par l’excès de pouvoir, c’est surtout Dane DeHaan qui retient l’attention, en interprète subtil de l’ordure imbitable qu’est le Bouffon Vert dans ce Spider-Man. Son jeu dépasse la caractérisation de "méchant dans un film de super héros" et indique un bouleversement intérieur passionnant. Un petit génie du non-dit, mais qui comme les autres, se fera écraser par le scénario dégueulasse dicté à son personnage.
Car bien plus que leur personnalité d’acteur, ce sont les personnages qu’ils interprètent, qui sont mis en avant.
Or, si déjà un acteur sympathique, n’est PAS un personnage empathique.
lorsque ces acteurs sont incapable de donner de la présence à des rôles volontairement sous développés et à la caractérisation simpliste et manichéenne, loin de créer de l’empathie et de la familiarité, cela crée de la DISTANCE avec eux. Une distance fatale à l’intérêt porté aux différents destins, pourtant tragiques, des protagonistes du film.
Ces erreurs de casting constituent plus un gâchis de talents qu’une redistribution intelligente de l’identification d’un personnage au spectateur.
Le cachet indé est finalement apposé comme un post-it, incapable de recouvrir un scénario calibré "Hollywood", ou tout est pré-maché pour que même le spectateur de moins de 10 ans s’y retrouve.
Car autant que les personnages, l’histoire, si elle commence de manière énigmatique en proposant une sorte de complot aux ramifications complexes et étendues (OSCORP), laisse beaucoup de pistes en suspens, en termine d’autres abruptement, se recentre inopinément sur le couple Peter / Gwen, lorsqu’il faudrait étoffer une situation, développe des relations et personnages inutiles (la grand mère de Peter, mais bon, c’était déjà le cas dans les Raimi), et surtout cette fin choc, qui à l’instar de Minions ou de la chanson à la fin des dessins animés chiants, ne semble être la que pour relancer l’intérêt du spectateur en PROVOQUANT ses émotions. Une conclusion surprenante, certes, mais plus factice qu’honnête, qui aurait pu vraiment avoir un impact si les personnages avaient été conçus avec respect, et non pas juste en tant qu’ustensiles illustratifs d’un scénario en kit.
MISE EN SCÈNE ILLISIBLE ET BROUILLONE
Coté mise en scène, Les Spider-man de Sam Raimi proposaient un spectacle haut de gamme.
Webb, enfin, l’équipe de la mise en scène… se contente de piocher ici et là les éléments propres aux films d’actions et de super héros modernes.
Déjà, le vertige inhérent à Spider-man depuis Raimi, les super-pouvoirs réellement hors du commun, l’effet de ralenti pour déstructurer l’action (comme le Bullet Time de Matrix, mais avec un mouvement plus libre de la caméra), New York…
L’association de tous ces éléments, ne provoque aucun frisson, car Webb n’est pas un réalisateur de films d’action. Il ne cherche même pas, comme Nolan (qui n’en est définitivement pas un non plus) à masquer son manque de talent dans ce domaine par une ambition scénographique poussée.
Il se contente de retranscrire visuellement ses story board, superpose des vignettes de destruction massive, de hauteur, d’effets spéciaux techniquement aboutis, sans s’inquiéter de placement de caméra, de gestion de la vitesse donnée à l’action. Le résultat est complètement illisible (malgré les nombreux ralentis), ne provoque émotion, aucun suspens.
OPPORTUNISME COMMERCIAL, MANQUE DE SINCÉRITÉ TROP PRONONCÉ
Mais pourquoi suis-je si vénère contre CE Spider-man, alors que c’est le 45 ème film de super héros?
Parce que pour moi, The Amazing Spider-Man 2 n’est qu’une équation de producteurs qui cherchent là uniquement à reproduire la formule si rentable trouvée par Disney avec ses Avengers & co :
Une équation qui prend en compte toute la production de blockbuster récente et tente de mixer tout cela,
Cachet indé (nouveau public)+ Super héros (culture) Geek + effets spéciaux de destruction massive () = Succès au box office assuré (et vente de produits dérivés
Jusque dans son pré-générique final, on sent la volonté d’introduire une suite, de (re)lancer un commerce sur une franchise - au total, 4 films autour de l’univers Spider-man sont encore attendus d’ici 2016…
Un film qui respire la commande, le mépris du spectateur, la malhonnêteté.
Je crois que la principale différence entre Disney et Sony, lorsque l’on constate l’échec artistique de la nouvelle franchise Spider-man, c’est qu’ils ont oublié ce que cherche le public, lorsqu’il va au cinéma.
Prenons par exemple, moi et mon système plutôt basique de notation :
Une bonne histoire, une bonne mise en scène, des émotions.
Chacun des films Disney peut se vanter d’assurer sur au moins un de ces critères. Certains sont bien écrits (Captain America 1, Thor 2), d’autres bien foutus (Captain America 2, critique ICI), ou juste kiffants (Avengers)
Tous indiquent, au delà de l’évident aspect commercial, un certain respect du spectateur.
Spectacle et divertissement ne sont pas obligatoirement synonymes de bêtise, de je-m’en-foutisme et de gros sous.
Il s’agit maintenant pour Sony, de retrouver le juste équilibre, comme dans les Spider-man de Raimi, entre qualité (et quantité), divertissement, application des règles hollywoodiennes de séduction d’un public large, respect des volonté d’évasion et de surprise du spectateur.