Après la déconvenue du premier opus, Marc Webb enfonce le clou. Et si le premier avait des défauts qu'il semble, pour certains, avoir corrigé, c'était sans compter sur la faculté du réalisateur à en rajouter de nouveaux. Et pas qu'un peu. Commençons par les qualités et gagnons du temps. Emma Stone, allias Gwen Stacy, confirme son talent. Elle campe son personnage avec authenticité et, sans s'égarer, parvient à nous séduire et nous convaincre. Voilà, on peut faire le tour des lacunes de cette suite. Andrew Garfield en fait des tonnes et son arrogance distille toutes ses autres émotions. Pourtant, il y avait de la place pour autre chose. Mais non, les scénaristes en ont décidé autrement. Aussi, c'est bien beau de vouloir être proche du comics, mais franchement c'en est presque ridicule. Explications : les dialogues sont formellement niais et mièvres. Pire encore, ils ne sont même pas crédibles. Il n'y qu'à voir l'échange entre Harry Osborn et son père pour se rendre compte qu'on se fiche de nous sur toute la ligne. C'est du grand n'importe quoi. Dane DeHaan, au passage, est probablement la meilleure chose qui soit dans ce film. Très talentueux, non sans faire oublier James Franco, il supporte assez joliment le poids de son antagoniste sur les épaules. Jamie Foxx, quant à lui, n'a pas spécialement à rougir de sa prestation non plus. Mais les rebondissements réservés à Electro me laissent perplexe. Bon, parlons de Spider-man. Oui, car accessoirement, c'est un peu le but. Pour ceux qui rêvaient de ressentir les mêmes frissons que l'on ressentait avec la caméra de Raimi, c'est raté. Là, on est juste spectateurs des prouesses de notre tisseur. J'aime l'idée du subjectif, mais c'est sous-traité. Juste un fantasme visuel qui nous fascine deux secondes avant de s'éteindre aussi abruptement. Ensuite, il y a encore et toujours cette présomption de vouloir se rapprocher de l'univers tout en se démarquant de la trilogie antérieure. Pourtant, quoiqu'on en dise, il y a de nombreuses similitudes avec la technique de l'oncle Sam. Et on peut en discuter encore pendant des heures. Où est passé l'adolescent qui vendait ses clichés au daily bugle? C'est tout juste suggéré. Quant à son patron, l'iconique Jonah Jameson, sa présence s'illustre par un simple mail. Passons à l'humour. Trop, c'est trop. Je veux bien qu'on dédramatise les facéties de notre héros, mais quand même. A force de faire des blagues (drôles, c'est vrai, pour certaines) et de privilégier le comique de situation, ba on y croit plus. Si bien que la fin, qui se veut diamétralement opposée à tout le propos défendu jusque là, peine à crédibiliser l'ensemble. Les ralentis sont bien fichus, mais très pénibles. Ça casse le rythme plus qu'autre chose. Je garde le meilleur pour la fin, évidemment. La musique. Vous n'imaginez pas ô combien j'étais heureux d'apprendre que l'immense Hans Zimmer signerait la partition de cet opus, priant pour que l'on oublie la désastreuse composition de James Horner. Dès la première note du thème, c'est la douche froide. Et encore, je suis gentil. Je me demande même si ce n'est pas encore pire, finalement. Assurément, c'est la plus mauvaise création du compositeur, et de loin. Aucune piste n'interpelle. L'ensemble respire le patriotisme. Comme si on en avait pas assez avec ce lot de drapeaux américains flottants ci et là, on nous en rajoute une couche. C'est une catastrophe. Danny Elfman doit bien rire. L'impact du héros sur la société est complétement mis de coté. Il n'y a que Peter Parker himself qui semble convaincu qu'il redonne de l'espoir aux gens. Jamais c'est démontré à l'écran. La relation entre les deux adolescents n'est jamais nuancée. Si bien qu'on a le droit au classique "je t'aime mais je ne veux pas te perdre"/"je t'aime aussi et c'est ma décision"/"ok comme tu voudras", le tout sur deux heures qui nous privent de toute intensité. La facilité, encore et toujours. Il n'y a clairement rien d'amazing. Et à l'inverse de nombreux spectateurs, seul le final m'a conquis. J'avais, pour la première fois, la sensation de vraiment voir Spider-man. Pas de quoi affoler la toile pour autant.