Avec ce film j'ai analysé quelque chose. Parler de soi à travers une histoire filmée destinée au grand public est une aventure risquée si l'histoire en question n'est pas réglée, digérée par celui qui la met au monde : la porte à l'écran. Par conséquent, le réalisateur. Je n'ai rien lu le concernant mais j'ai vu son film. Je connais cette histoire, la mienne lui ressemble, un peu. Elle ressemble à beaucoup en fait, l'abandon est un fait universel. Avoir été abandonné bébé, enfant marque sa vie à jamais. Mais c'est à celui qui vit de mener sa vie et non pas la vie qui nous guide. Le personnage de Karine Viard est froid, rigide (frigide), malheureuse et d'une maniaquerie à faire fuir le premier homme, elle cherche, elle trouve, elle attend quelque chose qui n'arrivera pas spontanément mais par la force. Peu importe, elle a retrouvé sa mère, entendu ce qu'elle voulait entendre et sa vie a changé suite à cela. La vie change évidemment. Parce qu'on sait, et quand on sait, malgré ce qu'on apprend.... on se relève.
Je ne connais pas la vie du réalisateur, peut-être que ce n'est pas son histoire d'ailleurs, toujours est-il que le regard porté est juste. Je ne trouve aucun pathos dans cette histoire. Cette femme réussit sa vie professionnelle et se délecte des souffrances de ses auditrices pour mieux vivre le manque d'amour dont elle a souffert et souffre encore. Elle vit seule, avec son chien dans le 16éme, gagne de l'argent, oui et alors ? elle est malheureuse et la seule personne pouvant lui redonner un goût sucré à la vie ne va pas vouloir qu'elle rentre dans la sienne.
"en tenant ferme, on mène les choses à bout", elle le prouve. Lui aussi, le réalisateur, le prouve. Qui que ce soit, celui ou celle qui se cache derrière cette histoire, a tout à fait représenté la douleur de faire connaissance avec celle qui nous a donné la vie et donc avec soi même.