Quand le projet fut lancé, ce fut un certain enthousiasme pour notre part. Daniel Auteuil n’est certes pas le plus grand réalisateur de tous les temps mais il se débrouille plutôt bien et son but n’est pas de salir une œuvre de Pagnol, loin de là. La preuve est que « la fille du puisatier », malgré quelques erreurs de casting et des petites gaffes au niveau de la réalisation (le premier d’Auteuil, c’est pardonnable !), était plutôt réussi dans l’ensemble. Il est divertissant, intéressant et respectueux de l’œuvre originale, ce qui est primordial ! Alors forcément, nous nous sommes dit que « la trilogie marseillaise » est entre de bonnes mains. Mais quand la bande-annonce est sortie, ce fut un tout autre discours : nous avions l’impression de voir des extraits d’un téléfilm quelconque. Elle ne donnait pas très envie d’aller dépenser une fortune (oui, le cinéma coûte cher) pour aller voir Marius et Fanny. D’ailleurs, il est bon de signaler au passage la grosse erreur marketing d’avoir fait sortir les deux premiers épisodes la même semaine, en plein été… Vive Pathé ! Nous voilà donc dans la salle. Et nos appréhensions s’estompèrent à partir du moment où le film Marius a commencé. Une réalisation classique ? Ok. certaines scènes auraient mérité un peu plus de travail. Mais avouez tout de même que les images sont très belles, les couleurs sont bien traitées, tout comme la luminosité. Cela sent bon la Provence et le port de Marseille, et nous, nous aimons cela ! D’autant plus que la musique de ces deux épisodes est très belle et se fond magnifiquement bien avec ce qui nous est montré. Elle dégage une certaine émotion, tristesse et elle dévoile toute l’ambition/la destinée du jeune Marius. Bref, elle est sublime ; logique, puisqu’elle est signée Alexandre Desplat. Les décors sont également très beaux, comme les costumes, et nous permettent de nous infiltrer simultanément dans une toute autre époque et une certaine ambiance, plutôt bon enfant. Dans l’ensemble, les acteurs sont bons : un bon casting ! Daniel Auteuil est impeccable, tout comme Marie-Anne Chazel et Jean-Pierre Darroussin. Raphaël Personnaz et Victoire Belezy se défendent très bien. Le seul problème, commun avec tous les acteurs (sauf peut-être Auteuil qui en a maintenant l’habitude), sont les accents forcés. Pendant un petit moment, nous avons du mal à s’y faire et cela casse même les oreilles… mais heureusement, plus le film avance, plus on s’y habitue et ce n’est plus du tout désagréable : quand la séance est terminée, nous avons alors envie de parler avec l’accent, c’est pour dire ! Aussi, nous pouvons regretter le fait que nous avons l’impression que les acteurs ne se soient pas totalement donnés à fond dans leurs personnages. Cela manque de temps en temps de crédibilité et de profondeur. Cela dit, le rendu est correct dans l’ensemble. SUITE DE L'ARTICLE SUR SUPER BOBINE !