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soniadidierkmurgia
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3,5
Publiée le 24 décembre 2013
Tous ceux qui suivent d’assez près le parcours de Daniel Auteuil connaissent l’admiration de l’acteur pour Marcel Pagnol et surtout ce que sa filmographie doit à son œuvre. C’est en 1986 alors que sa carrière pourtant déjà bien fournie (24 films au compteur) n’arrive pas décoller qu’il peut enfin sortir des rôles de post-adolescents têtes à claques dans des comédies certes amusantes mais un peu faciles qui ne l’aident pas à envisager les rôles de l’âge mûr. Brutalement avec la complicité de Claude Berri et en deux films tirés de l’œuvre de l’auteur provençal (« Jean de Florette », « Manon des sources »), Auteuil va changer de statut et montrer l’étendue de son talent que peu sans doute supposaient aussi grand et surtout aussi protéiforme. Il paraît donc presque naturel que l’acteur aujourd’hui au sommet du cinéma français rende hommage à Pagnol qui il faut bien le dire est un peu tombé aux oubliettes. La soixantaine venue, Auteuil ne peut plus endosser les rôles emblématiques que Fernandel en ses meilleures années avait très haut porté comme le bossu de « Naïs », le rémouleur de « Regain », le naïf prétentieux du « Schpountz » ou encore le commis fermier transis d’amour d’ « Angèle ». C’est plutôt du côté de Raimu que désormais son nouveau statut le guide. Quand on parle de Raimu et de Pagnol, la fameuse trilogie « Marius », « Fanny », « César » s’impose. Pour se rôder et peut-être aussi pour prendre la température du public et de la critique, Auteuil prudent s’était testé sur « La fille du puisatier ». On ne prend pas la suite si facilement du grand Raimu et Auteuil le sait bien. Né à Alger puis élevé à Avignon, l’acteur a déjà dans ses veines le tropisme méridional ce qui est à la base la condition première pour parler correctement « avé l’assent ». S’étant chargé lui-même du scénario, Auteuil sait bien que plus que l’histoire somme toute très simple, ce sont les personnages qui font tout le sel de la trilogie qui se déroule essentiellement en intérieur. Tout le soleil de Marseille doit donc passer à travers les dialogues échangés entre les personnages. L’acteur, metteur en scène en patriarche doit donc donner le là à tous ses partenaires et c’est un César plus en nuances qu’il nous offre dont les colères sont moins homériques que celles dont nous gratifiait Raimu mais dont les doutes intérieurs sont plus transparents. Le César d’Auteuil est sans doute moins hâbleur mais certainement plus torturé que celui de Raimu. Jean-Pierre Darroussin est certes parisien mais fidèle acteur de Robert Guédiguian, réalisateur exclusivement marseillais il a depuis longtemps compris l’esprit des gens du midi. Il a la lourde tâche de succéder à l’immense Charpin dans le rôle de Panisse mais son métier lui permet de compenser en humanité ce qui lui manque en gouaille et en malice. Pour le couple d’amoureux il fallait suppléer à Pierre Fresnay et à Orane Demazis qui n’étaient pas l’atout majeur du film en raison de leur âge un peu avancé (34 et 37 ans) au moment du tournage qui ne pouvait leur donner l’innocence et la fougue que la situation exigeait. C’est donc une vraie trouvaille que le couple formé par Raphaël Personnaz et Victoire Belezy tout à fait crédibles tous les deux même si on peut reprocher à Auteuil d’avoir plus qu’exagérément mis en valeur la ressemblance frappante de Personnaz avec le Delon des débuts. Daniel Russo et Marie-Anne Chazel complètent fort bien la distribution. Si l’ensemble est convaincant, il est surtout agréable de voir le plaisir évident qu'Auteuil prend à se frotter à la légende et à être parvenu à remettre au goût du jour une trilogie qui était arrivée immaculée jusqu’au XXIème siècle. Sur sa lancée, il va être difficile pour l’acteur de laisser échapper « La femme du boulanger », véritable fait d’arme d’un Raimu triomphant pour son avant-dernière collaboration avec Pagnol. Il ne reste peut-être plus dans l’esprit d’Auteuil qu’à trouver sa « Pomponnette ».
Cette partie est beaucoup plus intéressante, un scénario mieux porté vers l"évolutif, on en apprend qu'au début jusqu'à la moitié du 20ème siècle, une époque où jadis fut un pays conservateur, défini par les règles des sociétés traditionnelles ayant une influence enraciné sur la transmission de la pensé et l'éducation, un temps révolu du passé pour un changement profond de l'instant présent.
C'est dans la continuité de Marius, solide et plutôt agréable à suivre. Un peu plus long à démarrer, mais toujours aussi efficace et respectueux de Pagnol. Et puis la seule présence de Victoire Belezy, vraie révélation de la saga, mérite que l'on s'y attarde.
Le deuxième volet de la relecture de cette trilogie par Daniel Auteuil conserve les atouts du premier tout en les améliorant. En effet, cette suite est beaucoup plus drôle et pas pour autant moins tragique sur le fond. Le dosage entre comédie et drame qui fait le sel du style de Pagnol est ici parfaitement trouvée. Daniel Auteuil parvient à moderniser quelque peu le propos sans porter atteinte au matériau original. Si sa mise en scène est toujours appliquée et sans recherche d'artifice, il se révèle srtout être un excellent directeur d'acteur. La qualité du jeu semble monter encore d'un cran par rapport au premier volet. Si le talent de Jean-Pierre Darroussin n'est plus à prouver, ce dernier étonne encore. Raphael Personnaz parvient toujours à restituer les contradictions de son personnage et son évolution. C'est surtout néanmoins Victoire Belezy qui dévore la pellicule par la justesse de son jeu. Son rôle est difficile car peut conduire facilement à un pathos classique. Elle parvient toutefois à conférer une certaine dignité à son personnage sans occulter sa fragilité. Outre l'interprétation, les dialogues sont bien évidemment toujours très percutants. La narration est plutôt original avec de longues séquences qui rapprochent cette adaptation de la pièce de théâtre sans pour autant nuire au rythme. L'ensemble est bien découpé et fluide. Si le premier volet ne justifiait pas en lui même la nécessité d'une nouvelle adaptation, le deuxième comporte plus d'arguments et suscite l'adhésion. Il est en effet plus surprenant, plus drôle, plus tragique, moins banale, et va chercher plus loin dans l'émotion tout en conservant la fameuse subtilité. La dernière longue séquence atteint particulièrement son but. Reste à savoir si Daniel Auteuil parviendra à monter encore d'un cran avec le troisième volet pour montrer une bonne fois pour toute la réussite de son entreprise. Une meilleure surprise.
La suite de Marius ou Daniel Auteuil nous laisse nous interroger brillamment sur la force des sentiments et les choix cornéliens avec toujours de très bons acteurs, Auteuil, comme très souvent, Darroussin, et Victoire Bélézy, un bel hommage à Pagnol.
Encore une adaptation de Pagnol ! C’est la première réaction que l’on peut entendre un peu partout lorsque l’on s’attaque à un classique du genre. Cette méfiance est vite balayée dans Fanny. Daniel Auteuil réussit à respecter l’univers de l’écrivain sans en faire trop et avec cette partie de la trilogie marseillaise, le réalisateur réussit à faire un peu oublier la précédente adaptation. Pastis, pétanque et bouillabaisse : voici les atouts de ce premier volet...
Deux maîtres mots pour cette Fanny.... De l'humour, notamment dans la première moitié, à la façon méridionale (je pense aux nombreuses insinuations), où Pagnol brille, et de l'émotion, la fin étant particulièrement persuasive..... Cette Victoire Belezy dont les yeux noirs sont si éloquents, illumine la scène marseillaise..... Daniel Auteuil et Jean Pierre Darroussin font aussi des belles prestations, ( César et Panisse) dans cette histoire si touchante (et qui comme le souligne un internaute n'aurait pas grand sens aujourd'hui....) Et pourtant les sentiments restent éternels, et l'on peut se les approprier facilement, quels que soient les personnages.... Univers de poésie et d'amour, Daniel Auteuil (en dépit de quelques manques, mais sans doutes dus à la difficulté de rendre une époque vieille de 80 ans) réussit à faire revivre une oeuvre puissante et intemporelle, soyons lui en reconnaissants......
"Marius" - "Fanny" : je mets les deux dans le même panier. Choix peu risqué de la part de Daniel Auteuil avec un film qui oscille entre hommage à Marcel Pagnol et mercantilisme. Ce deuxième épisode est un peu plus prenant que le premier ...
Belle, touchante, grave, cette Fanny est tout simplement sublime. La mise en scène est encore plus aboutie dans ce second volet car l'émotion est présente dans toutes les scènes. On apprécie autant les scènes déjà bien connues du public que celles qui ont été rajoutées par l'adaptation de Daniel Auteuil. Plus de comparaison avec Raimu svp, il est différent, tellement vrai dans l'émotion... Et Raphael Personaz est particulièrement bon dans la scène de fin.
Une question me taraude, comment les producteurs et les distributeurs ont-ils pu choisir cette période pour sortir le film ...?
Fan inconditionnel de la "trilogie de Raimu", et ayant bien aimé le Marius nouveau, j'ai adoré cette version de FANNY. Il faut dire que ce volet repose sur les personnages de Fanny et Panisse qui sont les rôles les mieux tenus de cette version. Victoire/Fanny est vraiment magnifique.
Fanny est le chapitrage dont je suis parti voir en premier (par erreur, j'ignorais que ce film était la seconde partie). Quoi qu'il en soit, je n'ai pas été réellement déçu. La mise en scène n'apporte rien de plus, tout ce joue sur la qualité du jeu des acteurs. Si tout ceci n'aurait pas été sali par les faux accents de ces derniers (qui était à mourir de rire soit dit en passant) mon estime serait monté peut-être plus haut. En ce qui concerne le reste, j'ai appris avant de voir ce film qu'il s'agissait en fait d'un remake (et Dieu sait que je ne suis pas partisan des remakes, même Français). L'histoire reste de qualité bien que les choix des événements restent toujours à mourir de rire dû au charme romantique repris d'un très vieux film maintenant...
Dans la continuité de Marius . Toujours cette reconstitution trop nette trop propre de Marseille . Le jeu des acteurs est bon quoique un peu académique par crainte de faire fausse note au premier opus de 1931. Victoire Belezy d'une fraîcheur à ravir semble plus imprégnée par son rôle (encore heureux vu le film!) J P Daroussin lui déploie un certain talent pour autant sans qu'il y ait d'envolée . À retenir la fin quand Marius revient ou là encore dans son attitude , sa gestuelle comme son regard , R Personnaz sait faire passer des émotions . À voir oui sans déplaisir même si le lyrisme de la version de 1931 est absent !
Comme pour Marius je mets 4 étoiles pour ce film, uniquement car l'œuvre de Marcel Pagnol est irremplaçable. Mais comme pour Marius tout est respecté comme il ce doit. Je dois dire que cette Fanny et bien plus jolie que celle de 1932 et que Jean-Claude Darroussin est excellent en maître Panisse, mais Daniel Auteuil à une fois de plus sublimé un Pagnol. A quand le troisième volet "César"??
Daniel Auteuil adapte une nouvelle fois une œuvre de Marcel Pagnol. Pari risqué puisqu’il décide de sortir simultanément les deux premiers volets de la trilogie marseillaise Marius, Fanny et César. En commençant Marius, on se demande si c’est une blague. Caricature du Sud Français, les acteurs exagèrent des accents qui ne leur vont pas. On finit néanmoins par s’adapter à celui des hommes convaincants, Auteuil, Personnaz et Darroussin. La gente féminine est quand à elle est une belle galéjade. La jeune originaire de Nantes, Victoire Belezy, n’est pas à l’aise dans son rôle de pleurnicheuse inextirpable et Marie-Anne Chazel nous rappelle une éternelle Zezette, toujours le mot pour faire rire. Le scénario quant à lui est fidèle, crédible et prenant. Grâce à une mise en scène typiquement française, celui-ci arrive même à être haletant dans le deuxième volet. Les décors extérieurs ne sont malheureusement pas assez mis en avant. Quand on voit la magnifique Basilique Notre-Dame-de-la-Garde et le grand escalier de la gare Marseille-St-Charles, on a envie d’en découvrir plus sur la ville ensoleillée. Daniel Auteuil montre donc son attachement à cet homme qui a marqué le patrimoine français. En sortant, ces deux films en même temps, il peut se permettre de faire une véritable suite, à la seconde près. Sa bêtise impardonnable est peut-être d’avoir trop insisté sur le côté larmoyant de Fanny qui nous fait parfois penser à une Causette qui ne rebondie pas. D'autres critiques sur ma page Facebook : Cinéphiles 44