J'ai 14 ans et j'ai vu l'original de Marius il y a bien longtemps. J'appréhendais un peu cette nouvelle version, un peu influencée par l'avis paternel qui dit que chaque remake est un plagiat, ne vaut rien, que cela sert à faire de l'argent et ne surpasse l'original.
Pourtant Marius, filmé dans un décor marseillais splendide qui fait envie, n'est pas une copie exacte de l'original. Certaines scènes présentes dans l'original sont absentes et inversement. Les scènes ne sont pas toutes jouées de la même façon.
Les décors sont parfaits. C'est l'un des bons points du film. La mise en scène est parfois différente de celle de 1931 mais au final, tout aussi plaisante. Juste avant de parler des personnages, j'avoue avoir été un peu déçue par la partie de cartes et par le coup des quatre tiers dans un verre. Mais en même temps, quelques scènes sont mieux jouées dans cette version.
Parmi les personnages principaux, je vois Marius, Fanny, César et Panisse. Pour faire court, je préfère Marius et Fanny dans la version de 2013. Pierre Fresnay et Rafael Personnaz se valent, en réalité, mais le passage où Marius est jaloux me fait pencher vers Rafael. Et Fanny, et bien je trouvais Orane Demazis très moyenne dans l'original, forçant les traits, alors que Victoire Belezy, que je trouvais aussi moyenne au début, m'a convaincue à la fin, quand Marius prend la mer. Je l'ai trouvée splendide.
Auteuil joue très bien, je pense qu'il se fait plaisir, la Provence et Pagnol, c'est un peu son environnement. Je l'aime particulièrement quand il raconte à son fils l'histoire de la tante Zoé. Mais Raimu demeure pour moi insurpassable. Daroussin est bien aussi, mais force parfois les traits et un peu l'accent, il lui manque un peu le côté niais et naïf de Panisse. Je lui préfère Fernand Charpin.
J'ai donc passé un très bon moment au cinéma. Si j'avais à choisir mon préféré, je dirais la première version, mais il n'en est pas moins que ce Marius-là (d'ailleurs par un beau gosse !) est très réussi, qu'il me donne envie de voir la suite, et me fait, comme pour la première, verser une petite larme à la fin...