Il y a des accidents de cinéma, hélas. "Nous York" n'en est pas un, c'est un cataclysme. Après "Tout ce qui brille", la brillante idée du duo de filmeurs (oui on est pas chez les cinéastes ici) Nakache & Mimran est de nous offrir un brillant film de leur vacances avec leurs potes, à New York. Pendant 1h38 (1h30 de trop, il faut dire), tout cette fine équipe s'amuse en oubliant un détail: les films ne se font pas pour des salles vides.
Dès les premières minutes, le spectateur est tout de suite mis à l'écart et se contrefout complètement du destin des personnages de "Nous York". Dommage, car eux ont l'air de bien s'amuser, malgré le fait qu'ils aient autant d'épaisseur qu'une feuille de PQ et qu'ils se comportent -il faut le dire, comme des beaufs absolus (leur cri de guerre est "Obama!", imaginez un américain crier "Hollande!" ou "Sarkozy!").
Au niveau du scénario, c'est le vide absolu (fiez-vous aux trois dernières lignes du synopsis, grossier cache-misère). Il n'y a rien: aucun enjeu, aucun objectif, aucun motif, rien. Juste quelques vannes placées entre deux clichés sur New York : les hot-dogs, les Burgers King, les taxis jaunes et bien sûr, la chanson de Frank Sinatra -oui, en 2012 il est encore possible de l'utiliser dans un film sur NY (film de vacances disais-je).
Niveau mise en scène, un match OM-PSG est quarante fois plus excitant. Ici, on a juste droit à des effets de caméra chiadées (Mimran & Nakache savent faire des panoramiques sur 360° et des time-lapse, tant mieux pour eux) et une image dont la qualité visuelle égale à peu près celle d'un filtre Instagram (mais l'affiche laissait déjà entrevoir cela). Le seul élement intéréssant se trouve au début du film, avec un générique dont les noms s'incrustent dans la géométrie de la ville de New York.
Le casting se divise en deux catégories: les vrais comédiens (Marthe Villalonga -Madame Hazan, est délicieuse, peut-être le seul point positif du film) et ceux qui tentent de jouer (Nader Boussandel, très hostile, et Baptiste Lecaplain, figurant inutile). Il faut espérer qu'au moins, avec 10 millions d'euros de budget, ils ont dormi dans de beaux hôtels.
À l'instar des "Petits Mouchoirs", "Nous York", film inélégant et raté (à défaut de scénario) se veut le symbole d'une génération. Mais une question demeure, laquelle?
Source: Plog Magazine, les Critiques des Ours
http://lescritiquesdesours.blogspot.fr/2012/11/nous-york.html