Head Hunters :
Vu à l'Etrange Festival où il était précédé des courts "Cornée" et le Chapitre 1 du prochain Dupieux "Wrong Cops" -où l'on pouvait voir un Marilyn Manson plutôt bon acteur face à un flic tarré- et que dire... Excellent film noir, que cet Head Hunters, tout droit venu du froid comme Millenium, l'un des chefs de fil de ce renouveau littéraire et cinématographique. Dans notre cas, il s'agit de l'adaptation du roman "Chasseurs de tête" du norvégien Jo Nesbo qui est connu étant l'auteur des nombreuses aventures de l'inspecteur d'Oslo, Harry Hole. Sauf qu'ici, nous ne suivrons pas les mésaventures du flic scandinave à-toute-épreuve mais bien celles de Roger Brown, qui est un cambrioleur spécialisé dans le vol de tableaux de maîtres et qui couvre cette activité grâce à sa profession qui prête son nom au film. Sauf qu'"Head Hunters" indique qu'il n'y a pas un mais au moins deux chasseurs de têtes. Nous verrons donc le double-sens de ce titre et que les rapports vont s'inverser entre les différents personnages.
Ainsi sans trop en raconter, Brown est un personnage qui pourrait devenir un archétype de l'anti-héros, puisqu'il correspond à une sorte de métrosexuel qui vit au-dessus de ses moyens, mesurant 1,68m, compense celà avec une beauté blonde de 2 têtes de plus que lui qu'il entretient, se paie le luxe de la tromper et est vêtu comme Diabolik -le protagoniste de la bd italienne éponyme- lors de ses forfaits. Sinon bien entendu comme tout "connard tiré à quatre épingles", il a des côtés humains, il aime le squash et par dessus-tout sa femme avec qui il a vraisemblablement peur d'avoir un enfant et se rend compte qu'il est endetté. Un bon coup, pourrait le sortir de ce mauvais pas, plus que le Klimt qu'il vient de voler. Se présente donc un Rubens (plutôt moche, je pense qu'il est fictif car connaissant un peu le peintre, je peux dire que ça ressemble moyennement au savoir-faire du Maître d'Anvers, même si l'on peut y déceler la facture coloriste propre à l'artiste). Celui-ci est possédé par un cadre danois que Brown rencontre à la galerie de sa femme, pour laquelle il s'est en grande partie endetté. Mais rien ne va se passer comme prévu, puisque l'environnement du voleur va s'efondrer et se retrouve bientôt traqué par l'homme dont il voulait rabattre la "tête" et son tableau par la même occasion.
Cette période du film est le moment où tout s'emballe, où la banalité apparente du film s'efface et nous tient en haleine jusqu'à la fin. On appréciera l'humour noir (exemple : les air-bags humains... mais chut!) et comporte quelques beaux morceaux de trouvailles que l'on a jamais vu sur grand écran, ce qui fait que le film laisse son empreinte après son visionnage en nous montrant des passages anthologiques dont un très bon face à face. Tout le monde a au final applaudi, tellement certaines choses étaient bien trouvés dans ce néo-noir, même si on regrette juste que le monde de l'art ne soit juste qu'un prétexte pour amener l'histoire à une traque et comme certains ont pu le mentionner que les motivations du "méchant beau gosse"sont assez floues voire inexistantes, mais bon, quelle traque !