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🎬 RENGER 📼
7 347 abonnés
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2,0
Publiée le 20 mars 2012
Le titre du film est trompeur, De mémoires d'ouvriers (2012) ne se focalise pas sur les ouvriers de France, mais sur une certaine minorité, à savoir les ouvriers de la Savoie (d’où est originaire le réalisateur). Pour toutes celles et ceux qui souhaitaient un documentaire sur le monde des ouvriers en général, vous serez déçu, pour les autres, ils apprendront tout un tas d’anecdotes, plus ou moins graves, comme par exemple la fusillade de Cluses en 1904 où des patrons tirèrent sur leurs ouvriers grévistes. Le film de Gilles Perret retrace l’Histoire des ouvriers des montagnes de Savoie, par le biais d’images d’archives, de témoignages d’ouvriers d’hier et d’aujourd’hui (et même des syndicalistes, un historien, ainsi qu’un prêtre-ouvrier). Gilles Perret revient avec eux sur la fin du XIXème siècle, le moment où tout a véritablement changé pour la Savoie, de l’industrialisation de la région en passant par les mutations opérées au sein de cette dernière par le biais de diverses constructions imposantes (et importantes économiquement parlant, allant des barrages hydroélectriques en passant par les stations de ski). Le réalisateur revient aussi sur le monde des ouvriers en général, avec quelques chiffres pour le moins alarmant "les ouvriers représentent 23% des actifs, pourtant ils n’occupent que 2% de l’espace médiatique" et comme il le souligne aussi, le mot "ouvrier" a même été remplacé par agent, opérateur ou collaborateur, comme s’il était nécessaire de supprimer le terme "ouvrier" des mémoires collectives.
Le sujet est vaste et intéressant puisqu'il est question du monde ouvrier issu du monde paysan, de l'immigration, des rapports avec le patron, de la construction d'une région et de l'évolution de tout ça. Oui mais voilà, ce film est exactement comme un plat fait de bons ingrédients mais trop fade, pas assez gouteux. Au bout d'une heure tout semble interminable et plat. C'est dommage car les témoignages sont intéressants et le sujet bien cerné, mais il manque vraiment un ton, un rythme pour que ce soit passionnant.
L’individualisation comme phénomène sociologique s’est doublée de la perte d’engagement (militantisme et syndicalisme sont hélas en net recul) et de l’acceptation des nouvelles conditions de travail. Plus étrangement encore s’est opéré un effacement de la classe ouvrière auprès des médias et des politiques. Alors qu’elle représente encore près du quart de la population active, elle n’occupe qu’un pitoyable et indigne cinquantième de l’espace médiatique. Le qualificatif ‘ouvrier’ a même fini par disparaître du jargon très novlangue des managers pour être remplacé par des termes euphémistiques comme ‘agent’, ‘opérateur’ ou ‘collaborateur’ ; ce qui n’a en rien amélioré la condition des personnes concernées, bien au contraire. C’est le constat impitoyable et terrifiant que met en lumière Gilles Perret au travers des interviews qu’il mène auprès d’ouvriers, retraités ou en activité, porteurs de mémoire ou d’espoir, et de deux professeurs d’histoire. L’elliptique mais ö combien probante mise en perspective sur un siècle, de l’épisode de la fusillade de Cluses en 1904 où des patrons tirèrent à balles réelles sur leurs ouvriers grévistes à la transformation à grande vitesse de la région, de plus en plus tournée vers un tourisme haut de gamme, permet mieux que de longs discours de saisir la dégradation des conditions de vie et d’emploi des classes populaires. Une dégradation, et c’est peut-être ce qui est le plus douloureux, sinon incompréhensible, acceptée et vécue avec résignation et fatalisme. Composé d’images d’archives et d’échanges avec les interlocuteurs minutieusement choisis, De mémoires d’ouvriers met également l’accent sur la nécessité de l’interrogation sur l’environnement social et économique et sur l’importance de l’émigration pour le développement d’une région. Comment les stupéfiantes infrastructures savoyardes (routes, ponts et tunnels) auraient-elles pu voir le jour sans la collaboration d’émigrés venus de toute l’Europe par milliers ? Regardant avec réalisme et un brin de nostalgie dans le rétroviseur de l’histoire récente, Gilles Perret n’est pas dupe que les rapports de force, qui ont toujours été constitutifs des luttes sociales, ne sont guère favorables aujourd’hui à la classe ouvrière. Mais, au regard des soubresauts de l’Histoire (la révolution de 1789, la Commune de Paris en 1871 et plus récemment les travaux du Conseil National de la Résistance, au sortir de la guerre, dont les acquis sont peu à peu remis en question), le documentaire veut encore exprimer de l’optimisme pour les six millions d’ouvriers dont l’expérience, le savoir-faire et la mémoire sont progressivement bafoués et déconsidérés. La piqûre de rappel, pour désagréable qu’elle puisse paraitre, demande pourtant à être prescrite au plus grand nombre et le plus vite possible, ne serait-ce que pour rappeler certains faits.
A voir absolument, pour son intelligence et sa passion. Ce film est un hommage mais surtout un appel au changement nécessaire. Ce n'est pas du tout un film limitée à sa région,comme j'ai pu le lire dans certains avis, bien au contraire, c'est un tableau saisissant et humain de ce que nous vivons actuellement, à la lumière de l'histoire de la classe ouvrière, classe d'intérêt général, ce que l'on "voudrait oublier"dans la sphère politicienne. Film à voir également pour se rappeler le nom d'Ambroise Croizard, ministre (communiste)du travail de 1945 à 1947 ,à qui l'on doit la sécurité sociale et les retraites, entre autres droits sociaux.
Documentaire moyennement interessant sauf pour les habitants de la region.Il manque de profondeur dans les exemples cites , les explications sont incompletes et l'hommage merite a ces ouvriers ne se ressent pas entierement.
Un bon documentaire qui illustre bien la société dans laquelle on vit et qui nous fait comprendre le travail dur des ouvriers tout ceci grâce à des témoignages intéressant. De plus, on perçoit bien la conscience de classe qu'il y avait avant. Cependant on peut regretter le côté un peut trop prévisible du film.
C'est un film à mettre entre toutes les mains..Un film qui parle de 10% des salariés : les ouvriers. Filmé avec intelligence et un point de vue interrèssant. Un fim a faire découvrir à nos adolescents. Un regard sans complaisance sur le monde ouvrier à l'heure où les entreprises délocalisent à tour de bras .