Tient, un film étonnant. C’est pour l’instant le seul que je sauve en effet de la filmographie de Bourque, généralement tâcheron sur des films catastrophes bas de gamme. Autant dire que la surprise fut positive.
D’abord j’ai été surpris par un casting des plus efficaces. Charisma Carpenter, il faut bien l’avouer, n’a pas beaucoup su rebondir depuis Buffy et Angel, et a accumulé un grand nombre de mauvais films. Pourtant c’est plutôt une actrice convaincante, et l’âge lui sied visiblement bien, interprétant en effet ici un personnage plus mature avec force conviction. Elle forme d’ailleurs un excellent duo avec Sebastian Spence, lui aussi très intéressant, même si leurs personnages sont parfois un poil agaçant dans leurs chamailleries continuelles. Katie Findlay est tout aussi sympathique, même si finalement elle livre une prestation classique, de même que Steven Grayhm. Ce-dernier est honorable, mais il se débrouille tout de même mieux au début du film que vers la fin, ne parvenant pas à retranscrire le glissement de son personnage avec suffisamment de force. A noter le second rôle brillant, et très réaliste de Keith Mackechnie, qui tire franchement son épingle du jeu.
Le scénario est relativement simple, et il ne faut pas non plus s’attendre à quelque chose de surprenant. Le suspens prend à peine, le survival est tout de même très sobre, et le film ressemble parfois même à une comédie. De surcroit les chamailleries récurrentes des héros tendront à agacer, ressemblant parfois à du remplissage. Néanmoins le film n’est pas dépourvu de ce point de vue de quelques qualités. Je dois dire que le rythme reste tout à fait suffisant pour maintenir l’attention, le film n’en fait jamais trop dans l’humour ce qui lui maintien un caractère aventurier, les rebondissements restent sympathiques, et surtout le film est fluide. Ca coule bien, et l’heure 25 de film se déguste sans difficulté, en dépit d’être très savoureuse.
Visuellement le résultat est tout à fait honorable. Bourque ne fait pas des étincelles certes, mais il réalise son métrage avec sérieux et application, et on est dans un téléfilm de bonne facture de ce point de vue, même s’il ne parvient pas à se départir d’une légère fadeur (en témoigne notamment le final). La photographie est elle aussi correcte, sans plus, mais le film peut s’appuyer sur des décors convaincants, qui sont plutôt bien utilisés. Alors évidemment il ne faut pas s’attendre à un survival qui prend aux tripes. Pas de sang, pas de traumatisme, le film est très soft, et certains le regretterons. Maintenant c’est un choix que je respecte que celui de vouloir s’adresser à un public plus large, d’autant qu’il ne perd pas tellement en saveur. Reste une bande son comme trop souvent peu travaillée, peu recherchée, qui pour ma part ne m’a pas franchement enthousiasmé.
En conclusion Crash Site est un film assez bon de Bourque. En fait le film s’appuie sur de vrais bons interprètes, largement exploités, pour donner de la consistance à une histoire assez fade. Bénéficiant de surcroit d’un rythme assez soutenu pour éviter l’ennui, il peut enfin compter sur un travail visuel d’une qualité correcte, notamment du fait d’un budget un peu plus élevé que les autres réalisations Bourque. Pour ma part j’ai été bien surpris, et j’ai apprécié le spectacle, alors je lui donne 3.5. Pas plus car il y a tout de même de réelles lacunes scénaristiques, et on ne peut pas non plus vanter à outrance l’aspect technique.