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shmifmuf
183 abonnés
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3,5
Publiée le 17 août 2012
Guillaume Deapardieu gagne incontestablement avec ce rôle ses galons d'acteurs, en tenant tête à un Jean-Pierre Marielle impeccable. Un film d'époque austère.
sans doute la meilleure réalisation d'Alain Corneau aidé ici d'un chef éclairagiste exceptionnel pour narrer cette histoire du maître et de l'élève , que tout oppose et que l'orgueil de chacun va les faire se perdre jusqu'au seuil de la mort . interprétation magistrale de Depardieu père et fils , Marielle! j'ose le dire : un chef d'oeuvre
A moins de n’avoir aucun sens esthétique, difficile de ne pas être sensible à la beauté formelle du film. La musique est superbe et elle accompagne des plans qui ressemblent tous à des tableaux classiques. M. de Saint-Colombe, janséniste retiré du monde, ne vivant que pour son art et le fantôme de sa femme disparue, est un personnage aussi poignant que fascinant. On finit par se demander pourtant si une telle perfection muséale est encore de la création cinématographique, si une telle idéalisation de l’art ne tue pas l’émotion. Beaucoup des morceaux joués sont des « tombeaux », et l’œuvre de Corneau en est globalement un aussi. C’est à la fois majestueux, admirable et glaçant.
L'adaptation du roman de Quignard du même titre, "Tous les matins du monde" (au passage très beau titre) est une jolie réussite. La musique, principal thème du roman, en l’occurrence baroque, composée par Jordi Savall, apporte une classe indéniable à l’œuvre de Corneau. Sur le plan visuel également, le cinéaste parvient à transformer chaque plan en véritable peinture du XVIIème siècle. Cet aspect est d’ailleurs prononcé lors de la scène où M. de Sainte Colombe demande à son ami peintre de lui faire une nature morte représentant les gâteaux et le verre de vin qui permirent l'apparition de sa défunte femme. Là, les objets réels se changent en peinture. Prononcé également dans les quelques plans contemplatifs de la nature. En fait, le film respecte l’œuvre littéraire de Pascal Quignard dans la mesure où il fait un éloge de l'art en général. L'art est omniprésent. La différence intéressante par rapport au livre est l'ajout du prologue et de l'épilogue qui mettent en scène le vieux Marin Marais, incarné par un Gérard Depardieu assez crédible. La plus belle performance d'acteur reste celle de Jean-Pierre Marielle, parfait dans le rôle du musicien austère, Monsieur de Sainte Colombe. S'il y a bel et bien quelques longueurs, il semblerait qu'elles marquent un autre thème fort du livre, le thème du temps. "Tous les matins du monde sont sans retour". La sublime écriture de Quignard est fidèlement respectée, les longues descriptions de la narration sont ici dites en voix off par le vieux Marin Marais. Au final, le film de Corneau, aussi bien que le livre, constitue une belle fresque sur la musique baroque, intimement composée à l'égard du monde ou livrée parmi les fastes de Versailles.
L'ayant etudié en classe je connais toutes les symboliques , references...etc qui se dissimulent dans ce film trés speciale . J'ai personnellement presque detesté a la premiere vision et maintenant avec du recul et de la "lumiere" je l'aprecie vraiment beaucoup et prends plaisir a le revoir
Ce film est pour le système auditif ce que le foie gras poêlé est pour les papilles, un vrai régal. Grâce à la bande-son, Alain Corneau nous transporte dans un univers musical de toute beauté. Celui-ci se trouve en parfaite adéquation avec l’histoire racontée, digne de celle de Cosette dans les « Misérables ». En effet, Rémi sans famille à côté, c’est un peu les bisounours. Jean-Pierre Marielle traîne sa peine de la première à la dernière minute, tel un forçat traînant péniblement son boulet. Le choix de cet acteur pour incarner le personnage de Sainte-Colombe s’avère être une réussite totale, tant il parvient à dégager de la mélancolie sans peine prononcer la moindre parole. Seulement, si la première partie constitue un met de choix, la seconde fait plutôt office de somnifère. L’histoire s’enlise, elle traîne en longueur, et le spectateur a un peu l’impression de se retrouver devant les débats de l’assemblée nationale le mercredi après-midi sur la chaîne parlementaire. Heureusement, il reste la musique pour sauver le film du naufrage, et la barque « alaincorneausienne » arrive tant bien que mal à sa destination finale. L’émotion est toujours là, mais elle a tendance à devenir hermétique pour le spectateur, en particulier lors de la discussion entre Marielle et Depardieu. D’où un sentiment de frustration légitime.
Film intéressant à partir du moment où, selon moi, on a lu l'œuvre de Quignard. Etant donné que l'histoire est similaire mais, vu sous un autre angle que celui du roman. Une BO très sympa, tout de même.
Un film très singulier, tellement singulier que j'ai rarement eu autant de mal à attribuer une note, j'aurai aussi bien pu mettre 4.5 ou 2.5 tout dépend de la manière dont on l'aborde. C'est le genre de film où chacun peut avoir une vision complètement différente de l'oeuvre. Pour moi, ce film se vit scène par scène mais l'ensemble ne forme pas un tout, et pourtant... il en ressort à la fin quelquechose de profond, de palpable, que je n'arrive pas bien à définir. Marielle et Depardieu sont irréprochables et je tiens souligner le gros travail sur la lumière qui est extraordinaire, j'ai souvent eu l'impression de voir des tableaux de Vermeer.