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Marc Régis
42 abonnés
244 critiques
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0,5
Publiée le 7 octobre 2013
Il s'agit d'un film daté. On retrouve l'habituel thématique de Bertolucci, l'adolescence, les parents divorcés, la bourgeoisie, la drogue, la psychanalyse... traitée à la manière des années 70. Ce film rappelle de beaucoup son film "La Luna"... avec en plus un mauvais casting. Situations prévisibles. Tout est souligné, cousu de fil blanc... C'est le cinéma d'une époque. Bertolucci est né 1940. Il n'arrivera jamais à se renouveler. Il serait préférable qu'il prenne sa retraite.
Diminué physiquement, Bernardo Bertolucci n'avait pas tourné depuis 8 ans. Moi et toi, adaptation fidèle du roman éponyme de Niccolo Ammaniti, est un huis-clos, dans une cave, qui n'a certes pas l'envergure du Dernier empereur ou de 1900. Il pourrait presque s'agir d'un premier film, en tous cas d'un regard pur sur l'adolescence et sur la rencontre d'un quasi autiste et d'une junkie, qui partagent la même mère, sans se connaître vraiment, et qui vont apprendre chacun l'un de l'autre et, sans doute, s'ouvrir un tant soi peu. Le sujet n'est pas neuf mais Bertolucci le traite avec une grande pudeur, sans sensiblerie, avec une fluidité parfaite dans un espace réduit. L'humilité du film et son honnêteté sont ses premières qualités.
Tranche d'âge "ingrat" pour Lorenzo qui en porte les stigmates sur le visage (acné sévère), et est un garçon très peu communicatif, au bord de la misanthropie en dépit de ses 14 ans. Il va passer une semaine à l'isolement volontaire dans la vaste cave (aux allures d'entresol) complétant l'appartement de ses parents (père absent, mère dépassée), après avoir fait semblant de rejoindre sa classe en partance pour la neige. Mais il ne va pas rester seul avec ses fourmis en terrarium et son ordinateur portable, car Olivia, sa demi-soeur de 25 ans (née du premier mariage de son père), qu'il n'avait pas vue depuis très longtemps, déboule rapidement dans son univers. Comment va se passer la cohabitation avec la jeune femme, photographe de talent, mais héroïnomane en manque ? Le frère replié sur lui ("Moi") et la soeur fantasque ("Toi") vont devoir mutuellement s'apprivoiser. Film d'apprentissage original dans le ton, et la forme (d'un quasi-huis clos), marquant le retour en demi-teinte de Bertolucci (y compris dans son pays). Le tandem fraternel fonctionne bien - le jeune Jacopo Olmo Antinori est tout à fait remarquable.
Je suis bien déçu, pas que j'aime particulièrement Bertolucci pour ça, j'ai juste vu les innocents, que j'avais beaucoup aimé, mais disons que ça semblait tellement plus prometteur que ce film banal que j'ai déjà oublié alors que je l'ai vu hier.
En fait ce film n'a rien de marquant, il est assez inintéressant et ne parle pas de grand chose à travers ses symboles. S'il y a une chose que je dois dire à propos du film c'est que j'ai beaucoup aimé la photographie qui arrivait à concilier un certain réalisme, tout en n'oubliant pas de la rendre belle. Ainsi on a quelques scènes vraiment très belles, comme cette scène où la soeur danse avec une image très sombre qui contraste avec le rayon de Soleil qui vient illuminer sa chevelure.
Ce qui est dommage c'est que c'est la seule scène du genre durant le film. Le film manque en fait de ces petites envolées lyriques qui vont contraster avec le scénario un peu lourd du film. Parce que le gamin qui hait les autres qui rencontre sa demi soeur junkie dans une cave… On a fait plus léger.
Après Bertolucci est assez intelligent pour ne pas tomber dans le pathos, je dois lui accorder ça, mais seulement voilà, c'est pas très intelligent non plus par ailleurs. Je ne trouve pas ça juste comme réaction, comme émotion.
Ce n'est pas un mauvais film, mais c'est surtout pas intéressant et très moyen, c'est un film qui manque de tout, d'idée, d'ambition, de beau, de vrai, de fun, de drôle. C'est un peu de l’aspartame ce truc.
C'est un film intimiste à la limite d'une pièce de théâtre à la Beckett...... Deux personnages, avec des liens de parenté, une fille et un garçon, jeunes, dans une cave.... Je t'aime moi non plus aurait pu être une autre titre...... Lui a menti à sa mère, disant qu'il est en vacances de neige.....Elle est en proie à la drogue .... C'est un film très original dans la carrière de Bertolucci, et à ce titre vaut un instant de curiosité..... On est dans un drame social, un regard sur son époque, sur la jeunesse , qui apostrophe quand même le spectateur..... La bande son est particulièrement réussie, avec notamment le SPACE ODDITY de David Bowie repris deux fois...(la version italienne est complètement hors sujet)..... Au moins ce film apporte des sentiments, de l'étrangeté et de la psychologie.......mais ne juge personne.... A voir presque par curiosité
Le réalisateur élimine d’emblée la dimension sordide qu’on pourrait aisément associer au retranchement dans un sous-sol, puisque la cave en question tient davantage d’un appartement abandonné, servant à entreposer les reliques ayant appartenu à la vieille comtesse à qui le père de Lorenzo et d’Olivia a racheté l’endroit. Pourvu de toilettes, d’électricité et de lumière naturelle grâce aux larges vasistas, le lieu baigne dans les tonalités chaleureuses, rouges et dorées et apparait comme une sorte de douillet cocon. Il n’en reste pas moins troublant que Bernardo Bertolucci traite l’isolement et le retrait comme des solutions envisageables pour peu qu’on se sente, à tort ou à raison, différents et incompris, rejetés et inadaptés. Diminué et affaibli, le réalisateur de Little Buddha s’est-il lui-même senti ou perçu suffisamment mis sur la touche (un trou d’une décennie dans sa carrière) pour revenir à pas feutrés avec un tel sujet ? En offrant à son jeune héros une porte de sortie, le cinéaste fait encore preuve d’optimisme et de croyance. Certains y verront de la naïveté ou de la candeur, d’autres trouveront l’ensemble anachronique, voire vieillot (avec la musique de The Cure et David Bowie) et enfin d’aucuns penseront qu’il recourt à trop d’artifices pour extirper Lorenzo de son antre et ainsi dynamiser une trame susceptible de tourner en rond. Tout ceci n’est d’ailleurs pas entièrement erroné. Il s’agit donc d’un petit film sans prétention, non dépourvu de charme et de fond, dont le principal mérite est de nous donner des nouvelles fraiches d’un des grands maîtres du cinéma moderne.
Un film plein de sensibilité sur le malaise de deux adolescents, interprétés avec beaucoup de justesse par Tea Falco et Jacopo Olmo Antinori. On a hélas un peu l'impression d'avoir vu traiter ce type de sujet un grand nombre de fois. On pourra donc préférer dans l'oeuvre de Bertolluci des films comme Le Dernier tango à Paris, 1900 ou Le Dernier empereur.
Il y avait quelque chose de profondément touchant à voir Bernardo Bertolucci recevoir une ovation à Cannes 2012, en projection spéciale de son nouveau film Moi et toi. Rivé dans la chaise roulante qu'il ne quitte malheureusement plus depuis... la suite ici :
Un jeune adolescent boutonneux ne voit pas trop l’intérêt de fréquenter ses « collègues » de classe (preuve d’intelligence à mon avis) et qui plus est, de partir avec eux en classe de neige. Pourtant, sa mère s’inquiète et le trouve asocial… il ne veut donc pas la décevoir et fait semblant de partir avec sa classe. A la place, il se prépare à passer une semaine tranquille, tout seul avec ses livres, dans un petit nid douillet qui se trouve être une grande cave appartenant à la famille. Tout se passe pour le mieux. Il étudie tranquillement sa fourmilière quand débarque à l’improviste sa demi-sœur qui profite de l’aubaine pour squatter les lieux le temps de faire sa cure de désintoxication. Cette semaine de cohabitation forcée va finalement rapprocher le frère et la sœur. Voilà, tout est dit. Je n’ai rien trouvé de plus et je me suis mortellement ennuyé. Les acteurs sont excellents, le petit jeune boutonneux à souhait, la jeune fille sombre, mystérieuse, est très intéressante, mais cela ne suffit pas à combler les lacunes d’un scénario insuffisant. Dommage.
Si le sujet peut paraitre déjà vu et banal, Bertolucci le traite assez bien (la distance qu'ont les deux chacun l'un pour l'autre laissant place à une affection mutuelle) ,tout en sobriété bien aidé par un casting réussi avec Jacopo Olmo Antinori, qui impose son regard mélancolique, un Malcom McDowell tout jeune avec les yeux de Vincent Gallo, et Tea Falco. Si le huit clos dans une cave peut paraitre glauque , en fait l'espace est plus cosy et permet une belle photo et un beau travail sur la lumière qui filtre et éclaire les deux personnages. La B.O contient son lot de tubes (Cure, Arcade Fire, RHCP et Bowie avec le Space Oddity en version original et sa reprise en Italien convenant parfaitement au film ) .
“Moi et Toi” ,l'œuvre de Bernardo Bertolucci ne m’a malheureusement pas convaincu, pourtant évoquant un synopsis prometteur. A vrai dire, il ne se passe rien de trépidant dans la vie des 2 jeunes adultes, si ce n’est la recherche d’un but. Le film se présente donc de manière très classique avec Lorenzo (Jacopo Olmo Antinori) en pleine crise existentielle à l’aube de ses 15 ans qui décide de s’isoler loin des débats sociaux et discussions puériles. Le problème est qu’il manque un but clair à l'œuvre qui marquerait l'intérêt. Cet intérêt aurait pu être Olivia (Tea Falco), mais elle n’apporte pas grand-chose au cadre général, si ce n’est son addiction à la drogue qui ajoute un côté dramatique non nécessaire. spoiler: Une conclusion qu’on peut ramener à une relation (demi-)frère/soeur retrouvée dans cette cave à huis-clos . La bande son, malgré quelques élans de fraîcheur dans les écouteurs de Lorenzo n’a pas permis au film de lui donner une cohérence. Bref, c’est un loupé pour notre cher Bertolucci, dommage.
Le retour longuement venu d’un grand cinéaste, un film dramatique plus soft comparé à la romance glauque de bizarrerie et génial « Innocents, the dreamers », c’est non moins très intrigant par la prestation talentueuse de ces acteurs et actrices italiens qui m’a charmé. On les observant que cette relation fraternelle en osmose est de ce qui de plus normal au monde, j’ai trouvé ça drôle, touchante et triste. Un style de cinéma et de façon de mettre en scène qui me rappelle le contemplatif des chefs-d’œuvre de réalisateurs qui ont sont friands.