Principalement connu pour l'esthétique extrêmement soignée qu'il apporte à ses films, l'ancien documentariste Paul Greengrass nous signe ici long-métrage bluffant de réalisme, en faisant tanguer sa caméra comme si l'on se trouvait à bord d'un véritable navire. Inspiré d'un fait réel datant de 2009 (ainsi que du roman qui en découla, intitulé « A Captain's Duty : Somali Pirates, Navy SEALs, and Dangerous Days at Sea » écrit par le Capitaine Richard Phillips lui-même), ce huitième film signé Greengrass s'avère être une pure (et phénoménale) montée d'adrénaline ! Dès la séquence d'introduction, la tension progressive qui s'installe entre les principaux personnages (Richard Phillips et sa femme Andrea, interprétée par Catherine Keener) est fortement palpable, impression probablement renforcée grâce aux plans serrés des visages. « Capitaine Phillips » débute donc comme un huit-clos maritime à bord d'un cargo, avant de se muer petit à petit en un thriller d'action (voire d'aventure) extrêmement réminiscent des deux derniers volets de la trilogie « Jason Bourne » supervisés par le même réalisateur. Avec ses scènes d'actions époustouflantes en passant par ses sublimes plans maritimes, le film bénéficie en outre d'un scénario extrêmement travaillé et parfaitement mené du début jusqu'au générique de fin. S'inscrivant dans une démarche volontairement hyperréaliste, Paul Greengrass choisit ici de filmer l'action qui se déroule sous nos yeux ébahis à l'aide d'une caméra-épaule, afin de lui insuffler un aspect brut et authentique. Concernant le jeu des acteurs, Tom Hanks, à l'approche de ses 58 ans, reste incontestablement l'un des principaux atouts du film. Comme à son habitude, son interprétation est tout simplement magistrale, en plus d'être incroyablement crédible et émouvante. En outre, Barkhad Abdi, interprétant le chef des pirates somaliens prénommé Muse, est vraiment terrifiant ainsi que d'une maigreur effrayante. Aussi, peu de temps après avoir vu le film de Greengrass, j'ai appris qu'un autre long-métrage sur ce même thème était sorti en 2013, intitulé « Hijacking ». Et bien même si je n'ai pas vu ce second film, il est clair pour moi que « Capitaine Phillips » sera sans conteste le meilleur des deux, tant pour ses indéniables qualités visuels que scénaristiques. Enfin, pour clore cette critique, je ne vous conseillerais qu'une seule chose : embarquez avec le Capitaine Phillips, vous ne serez pas (ou si peu) déçus du voyage !