Kathleen Turner était géniale en mère névrosée et psychopathe dans Serial Mother. En voyant la bande annonce de The Perfect Family, j’ai rigolé, et j’espérais retrouver la même folie que dans la comédie de Waters. Eileen Cleary est mère de famille et catholique ultra-pratiquante. Elle est nominée et en compétition avec son ennemie jurée pour recevoir la récompense ultime, le prix de la femme catholique de l’année. Si elle gagne, elle recevra l’absolution pour ses pêchés. Or, outre la fréquentation et l’implication dans des activités bénévoles, la famille de celle qui recevra le prix doit être irréprochable. Le problème, c’est que le mari d’Eileen est un ancien alcoolo, que son fils vient juste de plaquer sa femme et ses gosses pour la manucure du coin, et que sa fille est lesbienne, et enceinte. L’accumulation des obstacles clichés peut être drôle dans une comédie, mais là, à part quelques bons mots, et le jeu de Turner, le film tourne en rond. On ne rigole pas, on sourit à peine. C’est long à démarrer, ça ne démarre pas vraiment d’ailleurs, et ça ne va pas bien loin. On suit sur le même rythme des scènes plates autour du dilemme d’Eileen qui doit choisir entre sa famille et sa foi. Ce n’est pas drôle donc. Mais ce n’est pas triste non plus. Ni grave. Ni profond. On est dans un entre-deux qui effleure pour ne pas choquer. On reste dans le politiquement correct, dans les bons sentiments. C’est gentillet, et donc raté. Un conseil, ne perdez pas votre temps, contentez-vous de la bande annonce.