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Fêtons le cinéma
695 abonnés
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4,5
Publiée le 18 février 2023
Nattvardsgästerna interroge le silence de Dieu et le désarroi dans lequel il plonge les hommes contraints alors d’habiller ce silence par des mots pour lui donner sens et espoir. Le long métrage accorde une place importante, comme souvent chez Bergman, à la parole partagée, suivant l’idée que du dialogue naissent toujours l’expression d’un rapport au monde et parfois une entente : c’est le parcours d’un prêtre endeuillé et de l’institutrice qui voue à ce dernier une passion amoureuse proche de l’adoration, mais qui n’obtient en retour que distances froides parce que marquées par l’hypocrisie de la foi. Aussi l’intérêt du film réside-t-il dans les explosions dudit prêtre, dans le passage d’un silence égoïste à une narration de soi qui, loin de l’égoïsme apparent, invite son interlocuteur à communier dans la souffrance, raison d’être de l’humanité. Deux séquences conduisent Tomas Ericsson à cet état, toutes les deux traduites par un glissement de l’obscurité à la lumière blanche, quasi aveuglante : seule compte la vérité de la douleur, et seule cette vérité peut rassembler les êtres. Nul hasard si l’homme d’Église, d’abord présenté comme souffrant de la grippe, paraît trouver un remède à son mal à mesure qu’il se livre. La précision du cadrage veille à placer chaque locuteur au premier plan d’une scène biblique ou d’une représentation du Christ ; la caméra y revient sans cesse, parcourt les cotes meurtries de Jésus ou capte en gros plan les clous qui le tiennent sur la croix ; elle met à nu, elle dépouille ses personnages pour nous donner accès à leur intériorité tourmentée, comme en témoigne la lecture de la lettre, séquence magnifique d’une remarquable élégance. La temporalité du long métrage, une journée, plus précisément encore la distance qui sépare le premier office du second délivré dans une autre ville, fait du récit une tranche de vie, participe de la modestie de son personnel dramatique porteur néanmoins des questions essentielles. Un immense long métrage baigné dans un noir et blanc somptueux.
J'avoue avoir été un peu déçu par ce film, qui ne prend que toute sa grandeur dans la deuxième partie. pour moi le début est très long (la messe te la communion) et sans grand intérêt. Et pourtant ce film est court, peut-être Bergman manquait-il d'un peu d'inspiration pour nous impliquer pendant le temps d'un long métrage ?
Deuxième volet de la "trilogie de chambre" (1961-1963), Les communiants est une magnifique réflexion sur la foi religieuse, la responsabilité et le renoncement. Les acteurs sont admirables.