Pour son premier film, Evan Glodell écrit, réalise, produit et joue. Comme Welles ou Tarantino avant lui mais la comparaison s'arrête là. Ici, le résultat ressemble quand même méchamment à s'y méprendre à de la branlette... Au niveau de la forme, le rendu visuel du film est bien joli mais c'est vraiment de la frime. Même chose pour la BO, pourtant excellente. Et puis surtout, il y a de gros problèmes au niveau de l'écriture : le film est super bavard, avec des dialogues souvent creux qui n'apportent absolument rien aux personnages ou au développement d'une quelconque intrigue et avec un vocabulaire sacrément limité (dude, cool, sweet, awesome... répétés au moins 350 fois). Dommage, Glodell avait plutôt pas mal réussi à planter le décor de l'amour naissant et assez déjanté entre Woodrow (Evan Glodell himself) et Milly (Jessie Wiseman) dans la première partie (même si on s'emmerde un peu) mais, une fois cet amour brisé en mille morceaux, il laisse volontairement planer le doute sur la véracité de ce qu'on voit à l'écran (les évènements montrés à partir de l'accident de Woodrow sont-ils réels ou complètement fantasmés ?), comme s'il ne voulait pas aller au bout de ses idées ou, pire, comme s'il n'en avait aucune. Là où il séduit, par contre, c'est dans la description de ces deux amis, Woodrow et Aiden (Tyler Dawson), qui vivent à fond dans leur univers ludique, faisant abstraction des contingences de la vie matérielle (mais comment financent-ils tous leurs trucs ?) mais se heurtant de plein fouet aux dures réalités de la vie amoureuse. Voilà, "Bellflower" est plutôt raté et c'est con parce qu'il y a assez de folie et de références sympas dans le projet ("Mad Max 2", of course) pour qu'on ait envie d'accompagner l'auteur et ses potes dans leur délire. Allez, on va dire que Glodell mérite une nouvelle chance. Sur un second film plus affirmé ou peut-être même encore sur celui-ci, à redécouvrir en DVD. Qui sait, ça peut devenir culte...