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Un visiteur
3,5
Publiée le 28 avril 2011
Un doc intéressant qui éveille la curiosité. Au début le Rastafari c'était vraiment du n'importe quoi; une pincée de marxisme, un chouilla d'anarchisme, un zest de communisme, trois cuillère de Bible, le tout made in Europe, deux morceaux d'hindouisme incluant la ganja et le surnom the Gong. Mais à verser dans un chaudron de noirs jamaïcains laminés par des générations d'esclavagisme, une indépendance à acquérir, et ayant encore un substrat mental africain pour accueillir une spiritualité qui leur serait propre et unique. Et voilà; après qui peut dire que telle croyance est supérieure ou inférieure à telle autre, surtout quand c'est le pratiquant qui fait la différence? Mais la grande originalité de ce film réside dans le fait qu'en plus d'avoir été attaqué violemment et physiquement pour sa culture, le mouvement rasta le fut aussi et surtout pour sa velléité d'indépendance fiscale et bancaire. Oh le grand tabou! Oh les fous! Que n'avaient-ils pas fait! Quelle résonance aujourd'hui ! Ainsi, et seulement ainsi, la lutte, la même, continue, dans le grand n'importe quoi de la société pseudo-mondiale actuelle, même pour qui ne connaît pas l'histoire évoquée dans ce doc, car c'est le pratiquant qui fait la différence. Donc je suis plus dubitatif quant à la récupération du mythe rasta/marley même quand c'est par des puristes, pourtant gens du peuple, jamaïcains, qui valent quand même mieux que les compagnies majors. Et je suis carrément sceptique si on associe le visage d' Obama avec Howell Garvey Sélassié et Marley, juste parce qu'il est noir et qu'il a pu acquérir un pouvoir que les susnommés désiraient pour leur peuple. D'ailleurs de quel couleur sont les marionnettistes qui l'agitent? Et quelle différence s'ils étaient noirs? Beaucoup pour les noirs en fait ! Mais la grandeur du Rastafari c'est que même défendant à la base une couleur de peau il toucha sans détours et directement beaucoup de causes supposées blanches, sans inviter à un métissage illusoire, mais à la réflexion et à l'action. Jah est grand ! Ce film nous le rappelle.
A la fois content et déçu. J'ai appris de nombreuses choses sur le mouvement rasta mais je suis resté sur ma soif de détails concernant de nombreuses choses. Soit on voit ce manque de profondeur comme quelque chose de positif qui me pousse à chercher moi-même la suite et les infos supplémentaires (ce que j'ai fait). Soit on le voit plutôt négativement en se disant que la superficialité du traitement est très dommageable à l'intérêt du film documentaire. Je reste un peu sur ma faim...
Heureusement qu'Hélène Lee ne s'est pas arrêtée aux quelques témoignages des rasta ayant connu leur prédécesseur ou celui-ci serait uniquement passé pour un gourou mystique. Elle a réussi grâce à une bonne documentation à étudier la foi rasta, nous la présentant comme un mélange personnel d’une adaptation du livre de l’Apocalypse, de son culte pour Hailé Sélassié, le roi d’Ethiopie, et du dogme hindou, mais aussi de ses idéaux et quelques actions politiques et économiques bien moins connues des amateurs de reggae.