Alors pour ceux qui ne savaient pas, une petite précision s'impose. Moi qui ne le savais pas vraiment avant de rentrer en salle, j'avoue que ça m'a quelque peu déstabilisé. D'ailleurs, si le film avait pu l'indiquer un peu plus lisiblement, j'aurais bien apprécié car – chose peu commune - nos chers amis Dujardin et Lellouche ont décidé de constituer leur film d'un patchwork de petits sketchs plus ou moins indépendants, mais dans lesquels nos deux compères entendent jouer malgré tout les deux personnages principaux à chaque fois, même si c’est pour tenir des rôles différents ! Perturbant... isn't it ? Bon, je ne vous cacherai pas que, même après avoir vu le film, je ne peux pas m'empêcher de penser qu'ils auraient pu faire fusionner tous ces univers et tous ces personnages dans une seule et même histoire, car c'était loin d'être impossible, et cela aurait été plus clair, voire même plus fort. Je pense même que c'est le genre de détails qui aurait pu bien m'énerver si la seule raison à un tel choix avait été la facilité. Après tout, on se foule pas, on casse le rythme en permanence, et on va se cacher derrière le modèle de quelques comédies italiennes pour justifier le tout. Mais bon, visiblement ce qui semble avoir motivé essentiellement cette structure, c'est surtout l'envie manifeste de Dujardin et Lellouche de changer de peau toutes les dix minutes. A l'écran cela crève les yeux que ces deux là s'éclatent comme des bêtes, et finalement je ne leur en veux pas non plus car il faut bien avouer qu'ils sont énormes dans chacune des histoires. D'ailleurs, à bien y penser, je trouve que cet "Infidèles" ne s'en sort pas trop mal avec son format : chaque histoire sait se lancer tout de suite, chacune à son ton, son style, et surtout chacune parvient à trouver un angle d'attaque à la question de l'infidélité que j'ai toujours trouvé intéressant et pertinent. D'ailleurs, à jongler entre les rythmes et les genres, "Infidèles" trouve à mon sens une certaine forme de cohérence, et la fin parvient à donner cette unité, au moins de style, à ce film patchwork qui aurait pu ne pas tenir la route. Alors après, reste la question du fond. Saurez-vous ne pas vous offusquer de la liberté de ton ici adoptée ? personnellement, il m'en faut beaucoup pour me choquer si bien que l'aspect cru du film ne m'a pas dérangé un seul instant, au contraire il m'a bien faire rire. D'ailleurs, je trouve que ce film n'a d'osé que son visuel, car au niveau de sa morale et de ses histoires, je trouve au contraire que le film se veut bien sage et bien moral. Aussi paradoxal cela puisse paraître, je trouve même qu'en fin de compte cette comédie est loin d'être aussi grinçante qu'elle prétendait l'être. Au contraire, je l'a trouve bien gentille et jamais vraiment je n'ai ri jaune. D'ailleurs, je pourrais m'arrêter à cela : le format ne m'a jamais ennuyé et l'humour m'a souvent faire rire. Après tout, moi, c'est tout ce que je demande à une comédie. Même si les âmes sensibles devront peut-être s'abstenir, pour les autres, il me semble que le déplacement dans les salles obscures se justifient amplement...