Il y a des projets farfelus qui, même dans le domaine de l’animation, paraissent difficilement crédible, le mot n’est sans doute pas le mieux choisit. Quoiqu’il en soit, voici l’histoire d’un escargot de jardin, passionné de vitesse, un comble, qui passer dans les mécaniques boostées au NOS d’un bolide de rue, devient tout soudain une réelle fusée, laissant derrière lui une trace de bave couleur bleu flashy. L’on cerne immédiatement le problème, même si l’on aura tendance parfois à oublier le grotesque de la situation. Le syndrome du complexé qui parvient à surmonter sa faiblesse, qui parvient contre toute attente à renverser la vapeur est pourtant l’un des fondements du film d’animation, déjà de l’air du dessin animé. Mais de là à pousser le bouchon aussi loin!
Bref, DreamWorks étant maintenant l’un des deux plus grands studios de distribution d’animations, voilà que suite à l’excellent Les Croods, les petits gars derrière l’enfant sur la lune se fourvoient lourdement. Si le travail, d’un point de vue graphique est toujours saisissant, à vrai dire souvent meilleur que la moyenne, c’est ici le récit qui ne tient pas sur ses pattes. Qu’un escargot se retrouve être très rapide, ok, mais que le voilà prêt à prendre part à une course automobile, une toute autre affaire. Seuls les tous petits n’y verront que du feu, un fait dommageable du fait que jusqu’alors, DreamWorks s’était caractérisé par la distribution de films d’animation s’adressant aussi bien aux enfants qu’aux adultes. C’est donc à un film mineur dont on a affaire.
Difficile d’en parler d’avantage tant son improbable scénario engouffre toutes les bonnes intentions de David Soren, parfois très inspiré sur quelques répliques futiles à l’humour, c’est vrai, convaincant. Il est par ailleurs très clair qu’il n’était pas dans l’intention du studio de voir grand, soit la promotion d’une nouvelle franchise, mais bel et bien de se remplir les moches en investissant modérément. Le public répondant, la mission est remplie. N’empêche, face à une concurrence toujours plus pressante, les géants du domaine animations devraient travailler avec les pincettes de rigueur, ce qui n’est pas le cas ici. L’on notera qui plus est que le design des petits mollusques est très clairement similaire à un autre cru 2013, Epic.
Suffisant le temps de se changer les idées mais clairement inférieur à la masse de productions quotidiennes. Il est dès lors anecdotique de constater que l’acteur si reconnu pour son charisme incommensurable, celui d’une cuiller à pot, Ryan Reynolds, ne parvient pas non plus à captiver même lorsqu’il ne se contente que de doubler un personnage en image de synthèse. Peu importe, Turbo n’est pas un film important, à quoi bon lui en accorder plus que nécessaire. A vous les enfants, les grands ont trouvés beaucoup mieux. 05/20