Entre les studios Disney et DreamWorks, cela a toujours été la guerre question animation. Et pour cause, durant le développement de leurs nombreux projets, il n’était pas rare que chacun sorte de son côté un film semblable à l’autre. Comme exemples, je peux vous donner 1 001 Pattes/Fourmiz, The Wild/Madagascar ou encore Le Monde de Nemo/Gang de Requins. En ce mois d’octobre 2013, le combat continue ! Et pour cause, à une semaine d’intervalle sortaient sur les écrans français Planes et Turbo. Si les deux longs-métrages sont à première vue différents, ils abordent pourtant le même sujet (les courses de vitesse), avec pour modèle un certain Cars. Autant vous dire tout de suite que l’originalité et la qualité ne seront pas vraiment au rendez-vous !
Pour Planes, il n’est pas la peine de s’éterniser dessus, surtout que je l’ai déjà fait il y a de cela plusieurs mois. De ce spin-off purement commercial de Cars, il ne fallait rien retenir si ce n’est un certain manque de prise de risques et des graphismes plutôt bas de gamme. D’emblée, Turbo s’annonçait gagnant dès le départ ! Et pour cause, bien qu’il traite également des courses, ce film d’animation le fait du point de vue d’un escargot.
D’un tout petit mollusque lent de nature qui, par un concours de circonstance, va voir son ADN se mélanger avec de la nitro et se mettre en spectacle lors des 500 miles d’Indianapolis.
En partant de ce postulat certes sans prétention, Turbo assure sans mal un capital sympathie que n’avait pas Planes. Et rien que pour cela, nous ne pouvons qu’apprécier le film d’animation estampillé DreamWorks.
Après, il ne faut pas non plus se voiler la face : Turbo n’a franchement rien de bien exaltant. Si voir un escargot se lancer dans un sprint à la Fast & Furious peut s’avérer amusant, le tout manque cruellement de surprises et d’innovations. Car comme Cars et donc Planes, le film nous ressert la même chose, à savoir un héros ne pensant vivre que pour la course et qui va, après plusieurs rencontres secondaires inutiles (juste pour avoir un quota de protagonistes hauts en couleurs sur l’affiche), se voir autrement et donner plus d’importance à l’amitié. Nous courons donc en terrain connu, enchaînant les séquences de vitesse rigolotes et d’autres, plus émotives, sans vraiment tomber sous le charme d’un humour forcé ni de personnages trop clichés et peu développés pour intéresser pleinement.
Et ce n’est pas non plus du côté technique que Turbo compte bien impressionner l’assistance… Si Planes arborait des graphismes de piètre qualité faisant revenir l’animation dis ans en arrière, cela se justifiait par un budget de 50 millions de dollars. Pour le film de Dreamworks, ce n’est pas excusable, surtout avec 135 millions ! Bien entendu, le rendu reste bien au-dessus de Planes et se montre assez appréciable. Mais à une époque où des longs-métrages tels que Les Cinq Légendes et Les Croods sortent avec un visuel des plus alléchants, il est presque honteux que Turbo se présente à nous avec des graphismes qui fassent autant vieillots. Donnant presque l’impression d’avoir été fait à l’époque du tout premier Kung Fu Panda. Heureusement, Turbo se rattrape avec la verve, la fluidité et l’énergie de sa mise en scène, procurant aux spectateurs des séquences de courses plutôt endiablées et rythmées. Bien loin de la mollesse si caractéristique de Planes !
Voici une critique qui paraît un peu courte, j’en conviens. Mais en même temps, il n’y a pas grand-chose d’autre à dire sur Turbo, film d’animation sans aucune prétention qui n’ose jamais pour n’être au final qu’un divertissement pour enfants sympathique. Ni plus ni moins ! En tout cas, si je devais choisir entre Disney et DreamWorks pour ce qui est de ce mois d’octobre 2013, je prends sans hésiter ce dernier, le studio ayant su livrer un long-métrage bien plus énergique que son rival. Après, cela ne reste pas un visionnage impérissable pour autant…