Devant le cinoche, j'avais le choix entre "Deepwater" et "La danseuse". Je suis plutôt allergique aux blockbusters purs et simples, mais j'avais lu une critique de "Deepwater" mettant en avant le message écologique alarmiste sous-tendu par le film. Je me suis laissé influencer et j'ai choisi le pétrole, mea culpa, peut-être...
Pas de surprise. Ca marche, le suspense est vite mis en place, tendu efficacement même si les ficelles sont connues : comme dans la tour infernale, la cupidité des décideurs, qui n'appréhendent le monde que de façon virtuelle mais dont dépendent les hommes de terrain, cette cupidité rencontre les limites du monde réel, implacable...
Rien à dire sur les effets spéciaux, on en a pour ses sous, plein les yeux et les oreilles. Les âmes sensibles peuvent y laisser quelques rognures d'ongles et une ou deux phalanges en prime (la bande-son fonctionne d'ailleurs très bien pour ça), et tant pis si on n'a pas prévu les kleenex pour nettoyer le sang sur le fauteuil. C'est du lourd, ça part un peu dans tous les sens mais ça fonctionne...
Reste que la thématique écolo ne devrait pour moi pas être le prétexte pour un réalisateur à tenter un coup juteux, à grand renfort d'effets spéciaux dont je me dis qu'ils doivent contribuer plus qu'un peu à la pollution que ce soi-disant film militant dénonce !
Sacrifiés sur l'autel du réalisme, à l'écran quelques braves types vont au devant de la mort ou se laissent rattraper par l'horreur, faute de chance ou de réactivité. Un champ de bataille, 11 morts. C'est les sans-grades qui dérouillent, comme dab...
Subitement, un doute me vient : se pourrait-il que l'indignation serve d'alibi au voyeurisme qui nous fait les yeux doux en loucedé ?..
J'aurais été conquis par ce film si une deuxième partie, après l'horreur brutale, venait détailler un peu plus la galère des juristes et des victimes, leur échec à faire valoir les droits à réparation, et surtout le travail de mise à plat du bilan écologique consternant (800 millions de litres de brut déversés, ça donne à penser non ?) de toute cette folie. Mais pour tout ça, on a juste droit à quelques entrefilets vaguement laconiques...
Pour rentrer dans ma cambrousse après la séance je devais faire 50 bornes. J'ai donc brûlé quelques litres de gaz, une nuisance qui s'ajoute à celles qu'a généré la mise en oeuvre de toute cette pyrotechnie. Méa culpa vous dis-je....