Stockholm, entre la Ste-Lucie (13 décembre) et Noël, quand il y fait jour (très peu, et du genre plutôt fuligineux) de 10 à 16 h seulement. Joona Linna, un inspecteur de la brigade criminelle d'origine finlandaise, solitaire et passionné par sa tâche, enquête sur un sinistre fait-divers : un prof de gymnastique a été sauvagement poignardé dans son gymnase désert, et la police découvre chez lui son épouse et sa petite fille assassinées à l'identique ; seul Josef, le fils ado, a survécu, mais a dû être hospitalisé et est inconscient. L'intrigue elle-même est assez vite transparente, même si l'hypnose y est convoquée avec un médecin à la réputation controversée, Erik Bark, qui par ailleurs, entre deux séances sur Josef, joue à "Scènes de la vie conjugale" à la Bergman avec Simone son épouse artiste-peintre. Mais le traitement très "scandinave" (roman à succès d'un autre Suédois, Lars Kepler, adapté et filmé par le chevronné Lasse Hallström, de retour au pays) en fait un spectacle dépaysant et attachant, bien que justement plein de lenteur nordique, confinant au languissant, à l’exception d’une séquence rythmée sur un lac, en quasi conclusion. Pour autant, sauf la longueur qui dépasse les formats conventionnels (plus de 2 h), on a en permanence l'impression de suivre un épisode de l'excellent mais très télévisuel "Wallander", évidemment plus dans sa version originale made in Sweden que dans la version britannique avec Kenneth Branagh.