Ce polar ne manque pas d’atout sur le papier : un scénario tortueux mais pas trop compliqué, ce qui fait qu’on ne décroche pas vraiment, un metteur en scène, Lasse Hallstrom, qui sait faire de jolis plans et qui dispose de décors intéressants (et pour nous, européen du « sud » la Suède en décembre, c’est quelque chose !), une atmosphère propice au suspense. Mais… Mais il y a quelque chose qui ne fonctionne pas vraiment dans ce film, et qui le rends assez laborieux. Alors c’est difficile de mettre le doigt sur ce qui ne va pas, parce que l’ensemble est efficace, j’entends par là qu’on s’intéresse à l’histoire et qu’on ne décroche pas, mais il y des choses un peu énervantes qui sapent petit à petit l’intérêt du film. D’abord le rythme est d’une lenteur parfois franchement exaspérant. Je n’ai rien contre un peu de lenteur, et d’ailleurs les films trépidants d’Hollywood peuvent m’énerver carrément à cause de cela, mais il faut raison garder et là, certaines scènes sont trop longues, et certaines franchement inutiles (toujours pas compris l’intérêt des problèmes de couple d’Erik et sa femme pour l’intrigue). Certains ressors scénaristiques sont un tout petit peu éculés et sans rien savoir du livre, j’ai vu arriver l’identité du tueur d’assez loin ! Et puis, il y a des détails qui tapent un peu sur les nerfs. Un exemple ? Le personnage d’Erik prend des somnifères puissants pour dormir, du coup comme les évènements « graves » ont lieu la nuit, dans les scènes de tension, il se traine et annone ses dialogues, ce qui a vite fait de me faire lever les yeux au plafond du cinéma ! Puisqu’on parle de ce personnage, je précise que l’interprétation de Mikael Persbrant est assez laborieuse. Contrairement au reste du casting qui s’en sort plutôt bien, lui semble avoir du mal à camper un personnage taiseux et fermé. Il veut bien faire et du coup, je ne sais pas comment le dire mais… Il en fait trop ! Et puis il y a des petites incohérences que je ne m’explique toujours pas dans l’intrigue non plus. Les scènes de violences sont montrées avec réalisme mais elles peuvent aussi paraître un peu trop sanglantes, réaliste avec la violence oui, je suis d’accord, mais complaisant non. En bref, « L’Hypnotiseur » est peut-être un chouette polar sur le papier, mais le cinéma suédois en a fait un film un peu trop poussif pour être pleinement passionnant. J’ajoute, pour être honnête dans ce que je viens de dire, que j’ai vu le film en suédois sous-titré et la langue suédoise est… particulière et pas très agréable à l’oreille française. Du coup, çà n’aide pas… Je ne le redirais pas souvent, mais une fois n’est pas coutume, il serait peut-être mieux de voir ce film doublé.