Au moment de commencer à écrire mes quelques lignes rituelles sur "Pacific Rim", un grande doute existentiel me saisit : car, fondamentalement, mis à part la réussite atypique du "Labyrinthe de Pan", peut-on réellement affirmé que Del Toro soit le moins du monde un réalisateur "intéressant" ? Car, hormis pour les mordus de Godzilla et de Goldorak, que je respecte totalement d'ailleurs, quel intérêt un film de combat entre monstres et robots géants peut-il avoir ? ... Ou alors, il faut que ça soit signé Tezuma ou Urasawa, mais on sait bien que ni la poésie, ni l'humanisme n'aurint droit de cité dans un blockbuster hollywoodien bruyant de notre époque... Bon, "Pacific Rim" ne déçoit pas, sans doute parce qu'on n'en attendait absolument rien : les combats sont impressionnants, et restent lisibles, ce qui tranche avec le tout-venant ; l'image est très belle, avec des idées visuelles originales qui font régulièrement la différence ; et il règne là-dessus une sorte d'esprit ludique qui est ma foi bien sympathique, sans parler même de la foi en l'humanité dont Del Toro fait gentiment preuve ici, puisque, au final, tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil. D'un autre côté, le scénario est consternant, qui ne sait traiter correctement aucune des idées de base a priori intéressantes (le partage d'une conscience par deux personnes, la porte virtuelle ouverte sur un autre monde - coucou, Lovecraft ! -, le traumatisme de l'héroïne...), les dialogues sont risibles, et les acteurs incapables d'être crédibles plus de deux minutes au milieu d'un océan de stéréotypes. Alors, je veux bien que "Pacific Rim" soit un film "sympa" réalisé par un type "sympa", avec des acteurs "sympa" et des effets spéciaux "sympa" (pas tous digitaux, merci !). Mais honnêtement, quelqu'un en a-t-il quelque chose à... faire ?