Grandiose ! Pacific Rim répond enfin à mes attentes en termes de cinéma épique contemporain. Les kaijus comme les jaegers sont magnifiques, à l'image de l'esthétique du film tout entier, dans lequel on retrouve l'inimitable patte de Guillermo del Toro, agressive et colorée à la fois. Voilà un homme qui sait mettre les bestiaux en valeur ! Quasiment toujours montrés en contre-plongée, ils semblent vus par l'oeil humain, ce qui se traduit par une immersion totale dans le film, notamment lors des scènes de combats, pour lesquelles la mise en scène grandiloquente offre de belles surprises. La mise en scène "à la japonaise" si on peut dire, fait écho aux mangas et animes d'Evangélion, qui continuent sous certains aspects de faire passer Pacific Rim pour une énième pâle copie américanisée d'une remarquable création japonaise, d'autant plus que la référence n'est même pas citée alors qu'elle est évidente à quiconque s'est penché sur les mangas (je n'ai pas vu les longs métrages, en revanche, alors je ne pousserai pas la comparaison plus loin). La part de gâchis revient donc, comme bien (trop) souvent, à l'américanisation de l'atmosphère, qu'on ressent essentiellement au travers de son humour qui, personnellement, ne me fait pas rire et tire le niveau global du film vers le bas.
Le coup des billes qui s'entrechoquent en plein milieu d'un combat, c'était carrément pas nécessaire, par exemple, comme la scène post-générique, d'ailleurs, et d'autres ici et là.
Par ailleurs, les personnages manquent cruellement de charisme. Même Ron Pearlman, qui perd beaucoup en crédibilité, d'ailleurs, à cause de cet humour bête qui lui a été collé sur le dos. Mais le pire, c'est ce duo de scientifiques caricatural, qui vient vraiment gâcher le tableau. En fait, pour apprécier le film, il faut ouvrir les yeux bien grands pour admirer les géants pour mieux les fermer ensuite, comme si les montagnes de fer et les géants extra-terrestres avaient accaparé toute l'attention et qu'il ne restait plus assez d'énergie pour soigner le reste. Pour autant, j'en redemande, vivement la suite ! En espérant que les merveilles techniques n'évinceront pas les bases scénaristiques cette fois-ci.