Ha…Pacific Rim, certains ont essayé de défendre le film, je dis bien « essayé », car démontrer que ce film a des qualités tiendrait d’un mélange de mauvaise foi et d’hypocrisie. Pour les non-initiés, Pacific Rim était prévu comme une épopée de science-fiction visionnaire et avant-gardiste qui non contente de livrer des séquences d’actions mémorables, happait le spectateur dans le tourbillon frénétique constitué des enjeux du combat du l’humanité contre son extinction, symbolisée par des monstres terrifiants…non, je plaisante. Pas un seul être vivant n’avait vu Pacific Rim de la sorte, et grand bien leur en a fait, j’eusse imaginé leur déception. Voyez-vous, dans la vie, il y a les mauvais films, ceux dans lesquels rien ne marche et qui pourtant étaient fruits de bonnes intentions. Puis il y les très mauvais films, on doute qu’il y ait eu du travail derrière et on souhaiterait ne jamais les avoir vu, mais ce n’est rien de suffisamment médiocre pour nous obliger à décimer toute une espèce. Enfin, il y a des…choses…proches d’un film, qui sont en réalité un énorme gâchis et une insulte directe envers le spectateur. Pacific Rim fait partie de ceux-là. Un film étant une œuvre immatérielle, je ne peux décemment aller défoncer Pacific Rim dans l’espoir de me soulager. Je suis de ce fait obligé de lui péter la gueule dans cette critique. Il est donc temps aux âmes sensibles et aux incultes du cinéma de fermer cet onglet afin de retourner écouter le dernier tube de Shakira (en featuring avec Rihanna, trop d’la balle t’as vu !) afin de mieux se complaire dans leur beauferie et d’admirer un chef-d’œuvre qui ferait rougir Mozart et son Requiem. Aux autres je dis ceci : Préparez votre cerveau, ça va castagner.
LE CRITIKATOR VS PACIFIC RIM ….3…2...1…FIGHT!
Parlons tout d’abord de ce qui est le plus insultant pour une personne ayant au moins réfléchi une fois dans sa vie : le scenario. Un petit résumé va permettre d’en déceler le débilité profonde : Tout va mal alors que l’humanité se fait poutrer par des Kaijus, gros monstres que l’on classe par catégorie alors qu’ils ont tous la même taille, profondément débiles vu qu’ils attaquent un par un…comme les gentils. Pour contrer cette menace, les humains décident d’améliorer leurs missiles afin qu’ils causent beaucoup plus de dommages aux monstres et qu’en une salve le gros méchant s’écroule…non en fait c’était une blague. En vérité, ils installent des canons géants autour de l’endroit d’où sortent les monstres pour les canarder à chaque fois qu’ils sortent…c’était encore une blague. Vous l’aurez deviné, ils construisent des robots géants(les Jaegers) dont les pilotes aiment bien montrer qu’ils sont idiots vu qu’ils utilisent leurs armes en dernier recours, voire pas du tout. Ces derniers contrôlent leur Jaeger grâce à « la dérive », un système totalement incompréhensible qui connecte les deux pilotes grâce à leurs souvenirs (quoi ?!) ce qui est inutile vu qu’on nous explique que chacun contrôle un hémisphère…on se demande comment ils font pour tourner la tête ou le buste. Tout dans l’histoire transpire la débilité profonde (COMBO X 5 !).
Malheureusement, il y a une convention qui stipule que dès qu’un film contient des gros robots, l’histoire peut aller se faire voir. Et c’est d’ailleurs l’argument (moisi, certes) de beaucoup de gens qui pensent que certains films ne doivent pas être jugés selon leur histoire. Messieurs les beaufs, c’est justement l’histoire du film qui nous fait nous impliquer et qui donne du sens au film. De nombreuses personnes restent parfois indifférentes au sacrifice de l’histoire devant l’autel de visuel (des films comme Garvity, Avatar…) alors que sans histoire, tout est superficiel, dénué de but, dénué de sens et dénué de beauté. Parce qu’autant voir des Hobbits gambader dans les grandes étendues de la Terre du Milieu c’est complètement gratuit, autant voir un homme se déchainer marteau à la main dans un couloir c’est vecteur de messages et de symboles. Le film déroule également une longue liste de clichés horribles, qui viennent porter un récit vide et sans rythme, plus proche d’un cachet somnifère neurasthénique que d’une trame écrite par un être pensant. Le tout est allègrement saupoudré de messages écologiques ringards qui finissent de former cet amas nauséabond qu’est le scénario du film (COMBO X 10 !). Hormis son intrigue qui est une insulte à l’intellect le plus basique (disons celui d’un champignon), Pacific Rim a d’autres cordes à son arc.
Nous suivons le parcours du jeune Raleigh Beckett (Charlie Hunnam), une imitation sans saveur de Channing Tatum. Et comme tout Channing Tatum qui se respecte, il a son Jonah Hill, ici présent sous la forme d’une nippone (Rinko Kikushi), parce que les Japonaises sont Kawaï t’as vu,… eh oui, les beaufs existent même chez les geeks. Et comme si cela ne suffisait pas, ce personnage quelque peu inutile parle en japonais, on atteint alors un niveau de kawaïitude beauf très élevée. A ajouter à cela, un duo de scientifiques insupportables (les inénarrables Burn Gorman et Charlie Day), un rival à deux balles (COMBO X 100 ON FIRE !) et un marshal pathétique incarné par un Idris Elba assez charismatique…mais ça ne vient pas de la direction d’acteurs, il l’est naturellement. Voici un ensemble de personnages aux enjeux extrêmement puissants (ironie) qui sauront nourrir le récit (ironie), bouleverser le spectateur (ironie toujours) et dont les dialogues sont d’une grande finesse (SARCASTIC COMBO X 1000 ON FURY !).
Ne comptez surtout pas sur le film pour donner de la prestance à ses robots qu’on doit voir vingt minutes au plus. Ils ne feront jamais naître une intensité, n’étant pas aidés par la réalisation passable du long-métrage. On remarque des images de nuit où l’on ne voit rien, des changements de plans superficiels et inutiles qui coupent l’action, des chorégraphies dignes d’un enfant de CP (…et encore il faudrait qu’il soit vraiment pas malin), des tentatives de style avortées ainsi que des déchets dans la réalisation. Les scènes d’action, de même que le reste du film, affichent un traitement dilettante et indigne de professionnels (UNSTOPPABLE COMBO X 10000).
Afin de préserver ce qui vous reste de santé mentale, nous allons finir promptement. On aurait apprécié que Pacific Rim soit un bon film, hélas se roulant avec fierté dans sa beauferie et sa superficialité, il est encore pire qu’un mauvais film. Indéfendable, inexcusable, Pacific Rim fut, est et restera à jamais une honte cinématographique dont même les mouches ne voudraient pas (HYPER COMBO KO !).