Je t'aime, moi non plus... Voilà comment je résume la filmographie de Del Toro.
Blade 2 restant même à mes yeux son film le plus divertissant (ne pas parler de Hellboy, ne pas parler de Hellboy...
Donc l'annonce de ce Pacific Rim, sorte de Godzilla revisité sauce Evangelion, me laissa de marbre.
Puis devant les premiers trailers plutôt efficaces, je me suis dis, pourquoi pas.
Bien que détestant sa filmo, et l'univers de son réalisateur, l'enfant qui sommeille en moi voulait voir des robots.
Premier constat, le cating est plutôt intéressant, avec des "SONS" qui ont l'habitude de se donner la réplique dans la fameuse série TV, car oui, Del Toro dirige une nouvelle fois l'acteur Ron Perlman et on retrouve Charlie Hunnam
(qui pourtant ne lui donnera pas la réplique)
. Il y rajoute Idris Elba, Burn Gorman (Torchwood) en somme un casting très exposé par les séries TV.
Alors oui, script et mise en scène très axés jeu video ricain pour aller sauver le monde libre feront jaser les amateurs de Haneke (en même temps je déteste les nanards pseudo intellectualisant donc leurs avis, canard WC s'en charge) le jeu d'acteur est juste mais comme je le disais il ne fait que donner vie à un scénario beaucoup trop manichéen.
En même temps vous pensiez voir quoi ? Un traité sur la condition humaine, une reconstitution de la bataille de Midway ? Soyons un peu sérieux, c'est un blockbuster mettant en scène des robots au même titre qu'un Transformers tout en nous faisant grâce de toute morale écolo bidon (Godzilla).
Le principe même de la "dérive" est plutôt ingénieuse, car elle ancre les nombreuses ellipses au coeur même du scénario, c'est plutôt ingénieux.
L'univers, l'esthétique sont très inspirés de l'univers de Del Toro, univers que d'ordinaire je n'aime pas dans ses autres films !
Passons directement au coeur du film, la partie technique (vu en IMAX 3D
C'est tout simplement ahurissant !!!! Ce gigantisme maitrisé, ces combats démesurés, cette esthétique dans le mouvement... Les Jaeger prennent littéralement vie, et se meuvent avec une perfection, les affrontements contre les Kaiju donnent véritablement le vertige. C'est simple, Del Toro a choisi de tourner avec la Red Epic 5K, s'assurant ainsi que sa partie technique ne risque pas d'être démodée tout de suite, loin de là.
La dir photo est efficace, parfois superbe avec ses pans de villes détruites, et chaque plan séquence reste toujours parfaitement lisible en offrant l'angle adéquat.
On sent l'investissement humain (et financier) dans ce projet et la volonté de livrer une copie parfaite.
Si l'on fait exception de son scénario tout droit sorti d'une MegaDrive et qu'on assume totalement ce petit plaisir coupable, on tient incontestablement l'un des films d'action de l'année qui vient directement tacler le Transformers de Michael Bay, et renvoie Roland Emmerich au rang de simple maquettiste... 2012 fait désormais figure de petit village de LEGO.