"Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs". C’est le moins qu’on puisse dire ! Sauf qu’au lieu d’utiliser la conjonction de coordination "ou", il aurait été préférable et plus judicieux d’employer l’autre conjonction de coordination : "et". Chers lecteurs et chères lectrices, veuillez m’excuser (s’il vous plaît) de faire un peu de grammaire (d’autant plus que la fameuse grand-mère est décédée, donnant de ce fait malgré elle le point de départ de cette pitoyable histoire), mais je tenais à préciser qu’absolument tout (ou j’ai bien dit "tout") a été usité pour en faire une comédie d’une immonde vulgarité. Avant de poursuivre plus loin, j’ai une petite question à vous poser : avez-vous déjà eu affaire à quelqu’un qui se rendait ridicule, à défaut de se rendre intéressant ? Hum ! oui, je crois que nous sommes nombreux dans ce cas. Et systématiquement, vous vous êtes dit que ce quelqu’un était lourd, n’est-ce pas ? Eh bien vous avez le début du film ! D’entrée de jeu, on commence déjà à déchanter devant des gags lourds sortis par un gars lourd, ce qui s’avère être rapidement lourdement agaçant. Alors on se dit que ça ne peut pas durer : il y a Robert De Niro, tout de même ! Eh bien si. Ça dure. Pire : il enfonce le clou de la vulgarité dans son expression la plus trash ! Rien n’est fin. L’humour ne vaut pas un kopeck et il n’y a même pas de quoi faire péter la ficelle du string. Rien de subtil, tout est énorme, ce n’est que du gras. Il nous reste le scénario, alors… On se dit que l’immense acteur qu’est De Niro peut se payer le luxe de se choisir les scénarios ! Donc malgré un début calamiteux, on est en droit d’espérer que ça va rapidement s’améliorer. Pensez-vous ! Même pas ! Il n’y a aucune histoire. Enfin si, mais elle est si peu originale qu’elle parait vague et semble finalement n’être qu’un prétexte pour laisser libre cours à un continuel langage fleuri, et aux inspirations qu'on va gentiment qualifier d'artistiques dessinées à la va-vite sur la face des gens. Si encore ça s’arrêtait là… La pédophilie et la corruption des agents de police sont évoquées, mais traitées à l’écran comme si c’étaient des choses normales ! Et pour dire à quel point le scénario était pauvre, bon nombre de scènes improvisées ont été incorporées au montage final. Peine perdue, le scénario est toujours aussi pauvre. Quant à la réalisation, elle est tout à fait quelconque et n’apporte rien de neuf à une histoire que nous avons déjà vue à maintes reprises. Dans toute cette énorme masse d’obscénités, seule Zoey Deutch s’en sort à peu près. A se demander même comment elle parvient à sortir quelque chose de touchant dans ce vide abyssal. Aubrey Plaza interprète assez bien l’adolescente décérébrée qui a faim, très faim, mais bon : ça reste très caricatural et incroyablement cliché. Le plus choquant dans tout le casting est, une fois n’est pas coutume, Robert De Niro himself. A 72 ans, il n’a plus rien à prouver : il suffit de regarder son immense carrière. Mais a-t-il vu dans ce film un moyen de rester jeune ? Un jour, quelqu’un qui travaillait en maison de retraite m’a dit que les vieux étaient souvent pire que les gosses parce qu’ils retombaient en enfance : il faut leur donner à manger, leur faire la toilette, et je vous passe les détails. Sauf que les vieux, ils ont connu la puberté, eux ! Mais là, et je suis désolé de le dire parce que j’apprécie son travail, De Niro n’est absolument pas crédible, et encore moins quand il se paluche. Alors oui, nul doute que ce "Dirty papy" plaira aux amateurs des inconvenances graveleuses et de l’humour n’ayant que pour seuls et uniques sujets le sexe et la drogue… Pour tous les autres, soit la plus grande majorité des spectateurs, fuyez car il n’y a de surcroit aucun intérêt artistique. Et ce n’est certainement pas la scène post-générique qui arrange l’affaire, au contraire, elle est dans la continuité. Bref : une débilité sans nom.