Bon, tout d’abord je tiens à dire qu’à la base je suis un grand fan de tout ce qu’à fait Edgar Wright jusqu’à présent. C’est l’un des réalisateurs les plus prometteurs du moment, et il aurait pu, sans rougir, prétendre à entrer dans mon top dix des meilleurs réalisateurs! Hot Fuzz étant à ce jour mon film préféré du monsieur, autant dire que j’attendais de pied ferme ce dernier volet de la trilogie Cornetto, ou Blood and Ice Cream, c’est selon vous. Qu’en est-il au final? Malheureusement, une belle et sombre déception. Alors avant de rayer mon blog de la liste de vos favoris, ou de rayer votre écran par rage face à mes propos blasphématoires quant à ce film adulé de presque tout le monde, sachez que je ne dis pas non plus que le film est mauvais. Il est même bon, mais souffre de bien trop de défauts, et de choses qui m’ont un peu dérangé, ce qui m’a énormément gâché le plaisir. Première chose qui m’a fait tiquer, c’est Simon Pegg qui se retrouve cette fois affublé du rôle du héros un peu balourd, qui ne lui va pas du tout. Si son énergie est certes très plaisante, et fait même plaisir à voir, il est vite gonflant et peine à attirer la sympathie durant les scènes d’exposition. Autre point noir, c’est le nombre trop important de personnages, qui malgré l’excellente écriture de ceux-ci, résulte sur un gros bordel, un joyeux bordel c’est vrai, mais un bordel quand même, qui ne développe pas assez leur personnalité. Ainsi on en vient à complètement se foutre de certains d’entre eux, quitte à les oublier. Puis pour finir, grosse déception au vu de la tournure prise par l’histoire et du manque d’humour de celle-ci (quelques sourires esquissés par-ci par-là mais rien de bien folichon). En effet, elle se répète énormément (passages dans les bars, bières et shots cul-sec, et bastons), et lorsqu’elle propose enfin un truc intéressant, utilisant avec brio son univers, et bien paf, c’est fini. Autant dire que cette fin est donc bien ratée, et qu’elle laisse un sacré goût amer, d’inachevé. Mais comme je le disais au début, le film reste bon. Car malgré tout, il faut reconnaître que si le scénario est un peu faiblard, il reste foutrement bien écrit. Tous les thèmes abordés le sont avec une maturité et une intelligence plus que remarquables, qui rendent le spectacle plus appréciable. Puis il faudra souligner les nombreuses idées de mise en scène d’Edgar Wright, plus inspiré que jamais et qui offre des séquences d’action rythmées, dynamiques, et jubilatoires. Si on ajoute à tout ça de nombreuses références en tout genre qu’il est bon de remarquer, et de chercher pendant le film, et des effets spéciaux plus que réussis (alors que le budget n’est pas énorme) il devient évident que le film reste un divertissement tout à fait convenable, qui n’a rien à envier à d’autres films du genre. Puis bien sûr, le casting reste irréprochable, débordant d’énergie, de bonne volonté, et surtout de second degré. En conclusion: Déception donc concernant Le Dernier Pub Avant La Fin du Monde (quel titre VF de merde sérieux, j’espère que celui qui l’a pondu a perdu son job), qui manque clairement d’ambition quant à l’univers qu’il tente de mettre en place, et qui peine à se renouveler et à proposer de nouvelles choses, se répétant de façon un peu lassante, et surtout en manquant d’humour. Néanmoins on lui accordera tout de même une très belle écriture de personnages et de scénario (avec les quelques réserves évoquées dans la critique), une mise en scène inspirée, et un casting au top, résultant sur un divertissement convenable, mais loin de marquer les esprits. Allez Edgar, je t’aime bien toujours et je crois en toi pour ce qui est de l’adaptation d’Ant-Man!