20 ans après un premier barathon de la voie maltée, Gary King recontacte ses quatre vieux amis pour retenter de traverser une bonne fois pour toutes les 12 pubs de leur ville d'enfance. D'abord réticents, ils acceptent et se voient propulsés dans une odyssée complètement folle...
"Le Dernier Pub..." n'est, il faut l'avouer, pas le meilleur film de Wright et peine à dépasser ses géniaux aînés tels "Hot Fuzz" et "Shaun of the Dead". Pour autant, le quatrième long du cinéaste vaut son pesant d'alcool.
Si l'on devait recenser quelques maladresses avant tout, ce serait du à la métamorphose de la comédie de potes à l'invasion extraterrestre. Disons plutôt, l'ajout du fantastique dans un film qui à première vue, n'était pas vraiment parti pour se lancer dans le film de genre. Le changement, qui se fait d'une minute à l'autre, empêche le film, par le biais de la SF, de rester sur le terrain passionnant de l'étude psychologique des cinq amis. Toutefois, "Le Dernier Pub..." semble assumer cet esprit de sale gosse et, oubliant son postulat de départ, tente de se rattraper sur son final. Une fin bâclée, d'ailleurs, drôle mais pas assez pour qu'on l'accepte sans être un peu frustré. Une sensation sûrement due au fait que, entre temps
SPOILERS, et même si c'est toujours sur un ton comique, deux personnages principaux sont tués simplement et sans retour, dans un film où l'équipe aurait du rester soudée jusqu'à la fin du monde FIN DU SPOIL.
Malgré ces quelques problèmes touchant le coeur du film, "Le Dernier Pub" écrase la concurrence comique haut la main. Tout comme dans les deux opus précédents de la "Cornetto Trilogy", tout rebond comique du film repose sur l'art du décalage et de l'effet de surprise dans des situations tantôt classiques, tantôt improbables. Dans ce domaine, Edgar Wright semble imbattable depuis "Shaun of...". Ce talent tient du fait que le cinéaste et ses acteurs ne se reposent pas sur la simple mention comédie de leurs long-métrages, mais de leur capacité à infiltrer un genre tout en gardant leur ligne de conduite délirante. Il ne s'agit pas dans ce cinéma de revisiter les genres mais de l'utiliser pour raconter d'une manière différente une histoire tragicomique. "Shaun of the Dead" se servait du film de zombie, "Hot Fuzz" du buddy movie, et "Le Dernier Pub..." du film d'invasion extraterrestre. Ce dernier fonctionne certes moins bien, mais, après réflexion, ne dénote pas dans l'étude des cas présentée durant les trois films de la trilogie. Les références étant aussi nombreuses que savoureuses, le plaisir, certes amoindri, n'en est heureusement pas plus affecté. Certaines répliques sont hilarantes et la complicité des comédiens saute tellement aux yeux qu'on a l'impression de les avoir toujours connu. Car dans "Le Dernier Pub...", outre Simon Pegg et Nick Frost, les shows de Paddy Considine, Martin Freeman et Eddie Marsan ne sont pas là pour combler un vide, ils sont le moteur d'un film imparfait, oui, mais bourré de charme, d'imagination et d'esprit.