Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
Bertie Quincampoix
103 abonnés
1 830 critiques
Suivre son activité
3,0
Publiée le 20 juin 2015
Sans aucun commentaire et avec le minimum d'explication, ce film documentaire repose sur un long témoignage de Douch, responsable du camp de rééducation M13 dans le maquis puis de la prison S21 à partir de 1975, sous le monstrueux régime des khmers rouges au Cambodge. Si certaines séquences sont absolument terribles, et éclairent sur la personnalité du tortionnaire – cultivé et francophone, comme la plupart des pontes khmers – et sur la nature du régime de Pol Pot, d'autres passages sont beaucoup plus difficiles à comprendre, et mériteraient davantage d'explications du documentariste.
Documentaire, sur le principe, très intéressant. On est confronté pendant un long métrage à un tortionnaire coupable du génocide de son propre peuple. Duch, le tortionnaire, se livre sans aucune retenue marquée pendant tout la longueur du film. Ce qui est fascinant c'est de voir les différentes nuances de son discours. Tantôt il passe pour une victime embarquée dans un régime qu'il ne souhaitait pas. Puis quelques minutes après, il affirmera avec fierté que c'est celui qui a ordonné de sa propre main l'assassinat de prisonniers. Il manque cependant un peu de fond au documentaire. N'étant pas un expert sur le régime de Pol Pot, un peu plus d'images et d'informations sur le régime Khmer permettrait d'apporter plus de contexte à cette interview.
3 étoiles car hormis le sujet trés interressant (il nous faut connaitre l'Histoire de notre civilisation par ses ages),le documentaire est assez pauvre en images et films.L'effroyable temoignage du directeur du S21 finit par etre répétitf meme s'il reste captivant.
Envisager le génocide Khmer rouge à travers le prisme de l’un des principaux tortionnaires constitue un point d’appui très fort de ce documentaire. Un regard d’autant plus saisissant que ce bourreau, coupable d’actes de barbarie d’une infâme ignominie, n’éprouve que très peu de remords face à son lourd passif. Pour justifier ses exactions, il se plait à marteler qu’il n’était qu’un exécutant au service d’une idéologie (le communisme). Un discours déclamatoire qui confine à l’abjection. Pour autant, j’esquisse un léger regret sur la forme : l’ensemble reste austère et répétitif. Même si l’on peut imaginer que ce choix est calculé (au regard du sujet), il aurait néanmoins gagné à insuffler un effort de mise en scène.
Pour autant, j’esquisse un léger regret sur la forme : l’ensemble reste austère et répétitif.
Même si l’on peut imaginer que ce choix est calculé (au regard du sujet), il aurait néanmoins gagné à insuffler un effort de mise en scène.
Pour autant, j’esquisse un léger regret sur la forme : l’ensemble reste austère et répétitif.
Même si l’on peut imaginer que ce choix est calculé (au regard du sujet), il aurait néanmoins gagné à insuffler un effort de mise en scène.
Excellent documentaire consistant en un long monologue de Duch, ancien directeur de la prison S-21 dans laquelle 15 000 à 20 000 individus ont connu la torture et la mort durant le régime des Khmers rouges. Ce soliloque du bourreau, entrecoupé de quelques images d'archives (exclusivement de films de propagande faute de mieux), de deux ou trois reconstitutions et de rares témoignages d'acteurs de cette tragédie, montre bien l'intelligence du personnage et sa complexité. Entre la négation de ces actes, une position quasi-victimaire (Duch justifie ses actions par le suivie des ordres émis par l'Angkar), le personnage de Duch demeure intéressant d'autant plus qu'il se livre facilement et collabore avec le réalisateur Rithy Panh, tout comme avec la justice. Ce documentaire est d'ailleurs le résultat de plus de 300 heures de face à face entre ce dernier et le tortionnaire, alors en pleins procés. Le fruit de ce travail permet de mieux comprendre les causes/moyens d'un tel massacre ou encore d'éclaircir les zones d'ombres liées aux actes du gouvernement de Pol Pot. A voire absolument ne serait-ce que pour l'aspect historique!!!!!
Rithy Panh nous embarque avec son documentaire pour 1h40 de monologue, entrecoupé de nombreuses images d'archive et de quelques reconstitutions et autres témoignages. Pourtant, on ne quitte jamais Duch, un des hauts dignitaires du régime khmer rouge les plus "célèbres". Et même si le sujet est tout à fait respectable, entendre un type, d'autant plus un tortionnaire, me parler en cambodgien pendant presque deux heures, je ne peux pas. J'ai décroché à de nombreuses reprises. Sans doute que Duch dit des choses très intéressantes, mais en faire un film, en format 1.33, le cadre fixé rien que sur lui, ça ne rend franchement pas le film accessible. De tels entretiens, on pourrait en tirer une série d'articles, un bouquin... Mais pas un film si long et si rébarbatif. Je n'ai rien contre les critiques de cinéma, bien au contraire, mais "Duch" est un film qui ne s'adresse qu'à eux. Quand on veut faire du cinéma avec un tel sujet, sans en faire un film racoleur, on essaye au moins de le rendre regardable, et ce ne semble pas avoir été la démarche de Panh.
film surréaliste où le bourreau tranquille justifie son rôle dans le génocide de son peuple. il apparaît sympathique aucune larme quelques regrets pointent avec le recul sur le poids de l'idéologie. Même si nous savions le régime sanguinaire de pol Pot il est stupéfiant de voir comment l'homme est capable de s'autodétruire avec une telle détermination et application. Comment des hommes instruits et cultivés peuvent réduire leur frère à un état d'objet? au-delà quelle peine infligée qui puisse corriger une telle déviance criminelle? Rithy Panh réussi là un exercice remarquable qui dépasse la qualification de documentaire, il complète le travail de l'historien et nous offre une réflexion philosophique sur l'homme.
"Celui qui ne connaît pas l'histoire est condamné à la revivre" (Karl Marx). A l'aune de cette citation, le documentaire de Rithy Panh (réalisateur cambodgien ayant connu la réalité des camps de rééducation et y ayant perdu une bonne partie de sa famille) est un film essentiel. Essentiel pour le peuple cambodgien mais aussi pour l'humanité tout entière. Essentiel mais aussi effrayant, Rithy Panh nous laissant tout seuls dans le noir pendant 1h45 avec un tortionnaire... La démarche du réalisateur donne au projet une force et une noblesse imparables : une victime donne la parole à un bourreau. Duch, directeur des prisons Khmères Rouges M13 et S21 dans lesquelles sont mortes des dizaines de milliers de personnes pendant les années 70, nous livre en effet sa propre vérité, sans contradicteur puisqu'il n'y a pas d'interlocuteur en contrechamp. Au contraire, c'est lui qui réagit devant les témoignages à charge d'anciens gardiens ou d'anciens prisonniers, devant les slogans de l'Angkar, devant les photos de ses victimes ou devant les rapports et les ordres signés de sa main. C'est au concept de banalité du mal cher à Hannah Arendt que nous sommes confrontés. Il est toujours plus confortable et rassurant d'imaginer l'agent du mal comme une brute inculte et sanguinaire plutôt que comme une personne bien élevée qui, quelque part, nous ressemble. Bien sûr, Duch use des stratagèmes habituels de défense déjà éprouvés notamment par les criminels nazis. Et il applique ces stratégies avec beaucoup de sincérité (apparente ?) : justification (il était obligé d'obéir aux ordres sous peine de sanctions voire de mort), négation de certains points précis (il n'a pas lui-même pratiqué physiquement la torture), évitement et minimisation de sa propre responsabilité, avec des arguments parfois recevables (le Comité Central décidait et était au courant de tout), parfois insoutenables (le camp S21 n'est pas celui qui a fait le plus de victimes)... A côté de ça, Duch apparaît comme un homme très cultivé, lucide sur le passé et ne cherchant pas à nier les évènements et sa propre responsabilité (il faut dire que l'irréfutabilité des preuves avancées ne permet pas vraiment une autre thèse). Pire, le bonhomme prône l'introspection et la quête de la paix intérieure et confie se tourner vers le christianisme et son dieu qui pardonne les péchés (tu m'étonnes ! si tu restes collé au bouddhisme, avec le karma minable que tu as créé, t'as toutes les chances d'être réincarné en asticot !). Chercher le pardon dans le spirituel, n'est-ce pas l'aveu ultime de sa culpabilité dans le réel ? Au final, l'écran devient presque un miroir qu'on regarde et qui nous renvoie Duch comme reflet. Effrayant mais à voir, absolument.