1er film de Lee Joon-Ik sorti en occident, « Blades Of Blood”, est très décevant. Il avait au départ de sérieux atouts. Il évoque une étape importante de l’histoire de la Corée, inexplorée. Ainsi que des personnages très intéressants, devenus légendaires. L’étape historique évoquée est la période précédant l’occupation japonaise. L’incompétence du roi et de son staff, principales causes de l’invasion réussie des Japonais est bien rendue. Sauf que le reste de l’intrigue est traité de manière à la fois brouillonne et confuse. Le côté brouillon vient de la mise en place contextuelle, qui est trop abrupte. Celle-ci ne permet pas de comprendre clairement, et immédiatement, les tenants et les aboutissants des contentieux coréens internes, dans lesquels le spectateur se trouve plongé dès les 1ères scènes. Il faut être coréen, et expert de sa propre histoire médiévale, pour tout comprendre d’emblée. Tout autre public asiatique, et encore moins occidental aura du mal à tout percuter. La confusion, elle, vient du fait que ni dans les dialogues, ni dans les actions des personnages, on ne comprend clairement toutes les motivations du personnage central, Lee Mong-hak. Ni de sa dulcinée, d’ailleurs, Baek-ji. Il y a également un côté discordant qui déçoit dans le film. Lee Joon-Ik mélange les genres de manière maladroite. Plusieurs fois, le sérieux de scènes d’actions trépidantes, laisse brutalement le pas à des scènes d’un comique assez douteux, voire même burlesque. Ou alors, c’est le grandiloquent poignant, qui laissera, sans transition, la place au romantisme sirupeux. Ou encore, ce sera des plans d’action extrêmement dynamiques, qui déboucheront, sans ponctuation, à une mise en scène extrêmement statique, très théâtralisée. En cherchant à trouver une plus grande unité, et une plus grande fluidité à son travail, Lee Joon-Ik aurait pu inscrire son film dans la lignée des films historiques asiatiques importants.