Ce film n'a rien à voir avec "Fatal Bazooka" de Michael Youn. Il dégage une profondeur sensiblement différente.
Raphaël Personnaz et Julie Gayet se rencontrent dans un restaurant japonais de la rue Didot dans le quatorzième arrondissement de Paris. La nuit commence, elle va être longue. L'éloge filmée de la lenteur s'ébroue. Lui, Guillaume, prend le temps d'essayer, de charmer, de creuser; elle, Julie, prend celui d'écouter, d'être tentée, de sourire. Il la ballade toute la nuit durant dans un Paris humide, sur sa Triumph Bonneville, ayant la désuète délicatesse de lui laisser son casque. D'un bar jazzy à une pizzeria peu hospitalière, ils traversent la ville en s'attirant doucement, lui le pied à fond sur l'accélérateur d'une audace parfois gauche et elle sur le frein du souvenir d'une vie maritale bien établie. La musique apporte une jolie touche glamour et participe à la sensualité ambiante; les observateurs apprécieront, à ce sujet, cette façon que Guillaume a de souffler dans le cou de Julie, dans un ascenseur alors qu'elle a les yeux bandés...
Quasiment toutes les scènes sont entrecoupées de petites séquences d'images arrêtées sur un Paris inhabituellement filmé qui donne un véritable côté esthétique au film.
Tout ça ressemble à quelquechose d'authentique. Ces deux-là se plaisent, ça se sent. Les nostalgiques, comme moi, auront peut-être des flashs d'un homme et une femme de Lelouch, par moment.
Les histoires d'amour peuvent durer quelques heures, voire quelques jours, elles n'en sont pas moins intenses. Naguère, j'en ai vécu une très belle à Sète, avec une fille qui portait le même prénom que la réalisatrice, Géraldine. Comme Raphaël Personnaz dans After, je me suis envolé un court moment, ai ressenti de là-haut des sensations démentes et me suis retrouvé, un 16 janvier, gare de Lyon, avec ma petite valise à roulettes en faisant un peu la gueule...