Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
Peter Franckson
52 abonnés
1 153 critiques
Suivre son activité
2,0
Publiée le 2 septembre 2016
L’histoire est simple : un procureur et un médecin accompagnent un commissaire de police afin de retrouver le cadavre enterré par un suspect. Ce dernier a du mal à retrouver le lieu, vu que cela se déroule la nuit. spoiler: Après 1h30 d’extérieurs nuit, le jour se lève et on trouve le cadavre qui est emporté à l’hôpital pour être identifié par sa femme puis autopsié. Tout ça en 2h30 ! C’est très long avec beaucoup de scènes « inutiles », sans dialogues qui auraient mérité d’être coupées. Tout est dit dans le 1er plan du film où la nature de l’image varie suivant la focale de la caméra... En fait, cela n’est pas un film policier, l’enquête sert de prétexte à décrire des personnages médiocres, ne pensant qu’à leurs petits intérêts :spoiler: le commissaire à l’épouse acariâtre et à l’enfant sous traitement médical, le médecin, divorcé depuis 2 ans et sans enfant, le procureur dont la femme s’est suicidée, le maire d’une commune (où ils font halte pour dîner) cherchant à financer une morgue et la personne de la morgue, mécontent de la médiocre qualité de ses instruments pour autopsier . La longueur peut se concevoir mais autant adopter le format du feuilleton, à la manière de l’excellente série britannique « Broadchurch » (2013) qui mélange brillamment enquête policière et étude sociologique d’une petite ville côtière du Dorset. Seule la mise en scène sauve le film qui ne mérite pas toutes les louanges de la critique internationale. Quant au titre, il peut induire en erreur car on est très loin du souffle épique de « Il était une fois dans l’Ouest » (1968) et de « Il était une fois en Amérique » (1984) de Sergio Leone. .
Dans la nuit anatolienne, des policiers accompagnés de suspects mènent l'enquête d'un meurtre en cherchant un corps enfoui sous terre. La première partie de ce très mystérieux "Il était une fois en Anatolie" accumule les symboles et les discussions très suggestives, une façon de captiver le spectateur tout en lui faisant espérer que la suite mettra en lumière la multitude d'indices déployés. Mais le questionnement hermétique des principaux personnages ne s'éclaircit pas dans une seconde partie se passant le jour (métaphoriquement, on pouvait s'attendre à un parti pris plus explicatif), qui tente d'aller plus en profondeur dans la métaphysique du médecin et du procureur, mais échoue à atteindre une hauteur qui aurait donné un sens plus large à une histoire en fin de compte assez frustrante. Il est indéniable que Ceylan a de grands talents de metteur en scène (bien que sa réalisation soit un peu trop tape-à-l’œil à mon goût) et que l'écriture de son film est fine et précise, mais le cinéaste turque reste en deçà de ses deux grands modèles, à savoir Ingmar Bergman (pour le drame qui entoure les personnages) et Michelangelo Antonioni (pour ses silences et son rythme). Un beau film, intéressant à défaut d'être passionnant.
C'est lent. C'est trèèèès lent. Mais j'ai été assez fasciné par ce film. Comme on peut contempler une œuvre d'art pendant des heures, le film se déroule devant nos yeux et nous ébloui d'images somptueuses.
Avec tous le films actuels gonflés à la testostérones, celui-ci fait tâche. On peut appeler ça un film d'art et d'essai. Difficile d'approche à cause d'un rythme très lent et de peu d'actions, il faut lui reconnaitre des qualités certaines et notamment celui de coller au rythme réel de la vie. A voir donc, mais s'y préparer.
Découverte du cinéaste Nuri Bilge Ceylan avec "Il était une fois en Anatolie", une véritable expérience de cinéma, un film qui par son apparence interminable se défend par la maîtrise indéniable du réalisateur.
On est plongé de nuit dans un décor sans véritable repère, un cortège de police assisté d'un médecin légiste et du procureur conduit deux suspects sur le lieu exact de leur crime dans l'espoir de retrouver le corps. Mais la situation devient confuse, les personnages tournent en rond face à l'uniformité du paysage, se révèlent, se lient, s'affrontent durant ce long voyage dont il faudra attendre les premières lueurs du jour pour y trouver des révélations. Un long métrage dépaysant, Ceylan nous immerge littéralement dans les steppes de l'Anatolie à coup de longs plans séquences contemplatifs reflétant la morosité de la situation, il maîtrise parfaitement son sujet, la mise en scène ultra réaliste se veut au plus près de des protagonistes, avec un sens de l'esthétisme brillant et des scènes quasi mystiques grâce à ce perfectionnisme plastique de l'image, la séquence de la lanterne de la fille du maire illustre parfaitement ce sentiment. Les dialogues dégagent une grande sincérité teintée parfois de cynisme et d'humour pinçant, les personnages révèlent leur complexité, on ressent presque leur froideur, ils restent figés dans le temps et l'espace, et plus le film avance moins nous savons où nous allons, l'immersion est telle que le degré narratif prend toujours par surprise avec pas grand chose, c'est presque un exploit. Une fois le jour levé le film prend un autre tournant, plus banal et méthodique, comme dans un autre monde (rappelant un peu le traitement de New York par Scorsese dans "Taxi Driver", toutes proportions gardées évidemment), la mélancolie du médecin en devient émouvante, les protagonistes sont transfigurés, toujours avec cette morosité ambiante tout à fait palpable des mécanismes de la vie, la simplicité étudiée de la mise en scène de Ceylan ne gâche en rien les longueurs "monstrueuses" de son long métrage, mais le spectateur se doit d'adhérer totalement à son art au risque de se noyer face à cette lenteur apparente.
"Il était une fois en Anatolie" est un film avant tout contemplatif et immersif où le réalisateur partage sa vision de la condition humaine sous un angle ultra réaliste et froid, avec des moments de bravoure ainsi qu'un traitement de l'image et une direction frôlant la perfection. A conseiller uniquement pour les cinéphiles aventureux.
Encore une réussite pour le cinéaste turc Nuri Bilge Ceylan qui réalise un drame policier de trés bone qualité. "Il était une fois en Anatolie" bénéficie d'une excellente mise en scène jouant sur les lenteurs et un aspect contemplatif envoutant. Ne passez pas à côté de ce long métrage!
Moins sensoriel, moins "organique" que du Malick mais tout aussi contemplatif et poétique parfois. C'est long, lent et ne plaira pas à un large public. Le genre de film auquel il faut se préparer. Je m'étais fait une idée grâce aux critiques sur ce site qui étaient toutes unanimes sur ce point. Mais lorsqu'on réussit à se mettre dedans, ce film marque par la beauté de ses longs plans, très longs. Certaines scènes sont très belles et m'ont vraiment scotchées notamment la scène dans le village plongé dans l'obscurité après une coupure de courant où la fille du maire fait un passage laissant tout le monde sans voix comme si un ange venait de passer! Magnifique! J'ai beaucoup apprécié découvrir cette région austère avec ses habitants aux visages rugueux et aux regards profonds (particulièrement celui du Docteur) qui contrastent avec la futilité de leurs conversations futiles et souvent amusantes. J'ai également aimé ce film pour m'avoir fait découvrir cette région avec une superbe photo et cette population très pauvre aux préoccupations à l'opposé des nôtres. Ce genre de cinéma m'apprend à rester humble, à me remettre en tête que nous vivons dans un monde bien trop matérialiste, et surtout confortable (pour la majorité d'entre nous). Là bas, l'humain est bien plus important que le matériel.... puisqu'il n'y a pas de matériel! Je n'ai cependant pas saisi tout ce que le réalisateur voulait faire passer (pourquoi le docteur ne veut pas rapporter ce qu'il constate pendant l'autopsie?) mais l'essentiel était je pense de ressentir cette ambiance particulière. De ce côté, c'est on ne peut plus réussi!
Nuri Bilge Ceylan décèle avec talent les émotions qui parcourent les hommes face à la confrontation avec le mal : entre lassitude du travail policier, volonté de bien faire, répulsion et empathie, les personnages d’"Il était une fois en Anatolie" sont des individus pétris d’humanité dont le seul désir est d’être entouré de douceur – cf. l’apparition d’une belle jeune femme au milieu d'hommes – mais qui ont pour seule compagnie l’âpreté du monde. Le paysage est vaste, les collines et les champs toujours identiques, et ils ne sont rien au milieu de tout ça. Pour tromper l’ennui, ils en viennent à parler de leurs vies, leurs souvenirs ou plus prosaïquement des conditions à respecter pour que l’enquête soit en règle. Et c’est ainsi qu’un film minimaliste devient une grande odyssée métaphysique : sans avoir connu la sublime femme décédée dont parle le procureur, elle s’incarne dans les esprits et on imagine sans peine sa douleur lors de la mort, douleur encore présente et qui s’intensifie même au cours des dialogues avec le docteur. Ainsi, une nuit et une matinée en compagnie d’une poignée d’officiels met à jour toutes leurs faiblesses et leurs désirs avec une grande subtilité. La somptueuse photographie, augmentant la dimension sensorielle du film, achève de faire d’"Il était une fois en Anatolie" un chef-d’œuvre.
Si le talent de Nuri Bilge Ceylan pour filmer sa Turquie natale, grâce à une mise en scène contemplative faite de plans allongés et à une photographie crépusculaire de toute beauté, est devenu indéniable, ses autres films reposaient également sur des scénarios mélodramatiques profonds. Hors, Il était une fois en Anatolie, avec sa durée de plus de deux heures et demi (soit la moitié de sa première version), ne se fonde que sur une série de conversations futiles à rallonge et sur une intrigue policière dénué d’enjeu. Bâti à la façon d’un road-trip, cette oeuvre longue et ennuyeuse reste hermétique, même lorsque la nuit et les mystères se lèvent pour faire un parallèle un peu grossier entre cette enquête qui n’avance pas et les difficultés de la société turque à se moderniser. Encore une fois, il n'y a que la magnificence des paysages qui soient aptes à sortir le spectateur de sa torpeur à la vue de ce long-métrage qui semble n'être pleinement agréable à voir que par bribes, à la manière de tableaux naturalistes de toutes beauté.
"Il était une fois en Anatolie", c'est l'autopsie d'un pays en transition, dont les plaines s'étendent comme un corps nu et meurtri. Intéressant. Un peu dommage toutefois que le film se clot sur une intrigue psychologique aussi inutile que pesante.
Un transport de police judiciaire en plein coeur de l'Anatolie, de nuit : un commissaire de police, un procureur d'Ankara et son greffier, un médecin requis comme légiste.... et bien sûr le suspect, et son complice présumé. Il s'agit de localiser l'endroit où a été enterrée la victime d'un homicide. Une errance qui va durer jusqu'au petit jour, l'auteur, alcoolisé au moment des faits, ayant des souvenirs très flous. La 2e partie de ce long film (2 h 30) est diurne : rapatriement du corps à la "ville" (une grosse bourgade), formalités - dont l'autopsie. Réalisation complexe, sous des apparences d'épure. Thèmes universels abordés, en particulier par les dialogues, mais beaucoup de non-dit aussi, un film d'hommes, mais où la Femme est omniprésente (inspiratrice, dangereuse ou angélique, maternelle, passionnée....), dans les rêves, les souvenirs, les frustrations, les douleurs... Ce qui justifie pleinement l'affiche - avec une unique silhouette humaine, féminine et de dos. Tout est là ! Très beau film, austère (mais avec des notes drolatiques), puissant et envoûtant, entre le récit oriental ("Il était une fois en Anatolie") et les classiques russes. Une récompense cannoise méritée (2011 - Grand prix).
Du clair-obscur permanent avec pour décor des étendues de grandes herbes à perte de vue. Tout ça de nuit et avec pour seul éclairage les phares des trois voitures. Et lorsqu’il n’est pas question de trouver l’endroit tant espéré, les dialogues tournent au très drôle (fromage ou yaourt ?), à l’émouvant (une femme perdue) ou à la réflexion plus profonde sur l’arbitrage entre superstition et science. Et c’est peut-être là toute la magie de ce film : de s’emparer de sujets forts en adoptant un ton léger.
Ce film est d'une rare finesses psychologique. Chaque personnage se révèle peu à peu. Il est frappant que les motivations des protagonistes sont tout à fait étrangères au meurtre qui sert de fil conducteur. Chacun à ses problèmes intimes. L'humour, parfois noir, n'est pas absent. L'ensemble reste toutefois un peu long et bavard et un scénario plus construit n'aurait pas nui à cette oeuvre très originale, mais le réalisateur s'est visiblement fort peu intéressé à cette affaire criminelle. Seuls ses caractères, servis par d'excellents acteurs, l'ont motivé. Alors on adhère ou on n'adhère pas. Pour ma part, j'ai beaucoup apprécié certains passages du film, mais il m'a semble tout de même un peu long et lent.
Le rythme contemplatif du film n'a guère d'utilité,si Nuri Bilge Ceylan cherche à coller à l'ennui de la vie il arrive parfaitement sorti de là il ne raconte ni montre grand chose.Les dialogues qui se veulent humoristiques sont souvent poussifs et mal écrit pour être crédible. Nuri Bilge Ceylan voulait donner une âmes à son film,il ne fait que le rendre soporifique,car ni les personnages ni son histoire n’intéresse.