Décidément, je n’apprécie pas les films russes. C’est un déprimant ! « Eléna » est toutefois un bon film, à voir en VO, évidemment pour l’interprétation des acteurs. La réalisation lente s’impose et ne m’a pas gêné, elle prend son temps pour présenter le quotidien d’Eléna et de son mari. Un quotidien pépère, sans éclat, pantouflard... Mais que c’est déprimant ! Certes, les films russes sont âpres, rudes comme leurs climats (cette fois, il n'y avait pas de neige), comme leur mode de vie, comme leur quotidien... Les réalisateurs radiographient fidèlement et brutalement leur société. Il n’y a pas de danger qu’il y ait parmi eux un Woody Allen pour égayer, pour poétiser leur actualité... Ou un Ken Loach pour y introduire avec parcimonie un peu d’humour, histoire de dérider ses personnages engoncés dans leurs manteaux... Pour en revenir à « Elena », si le film s’attarde sur son quotidien, on ne sait rien de son fils sinon qu’il est au chômage (déprimant), qu’il vit dans une cité à proximité d’une centrale nucléaire (déprimant) ; il est père de deux enfants, joue à la console avec l’aîné, se fait servir par sa femme bonne à être engrossée (déprimant) ; crache au dessus de son balcon pour tromper une déprime conjuguée à un ennui sidéral et fume cigarette sur cigarette, boit bière sur bière (déprimant) ; et surtout réclame de l’argent à sa maman laquelle est remariée à une homme riche, très riche. Tout compte fait, on en sait pas mal et on se moque de savoir ce qu’il faisait avant et pourquoi il est au chômage !!!! Eléna vit dans un quartier de riche, dans une résidence de riche et sécurisée. Le contrate est saisissant. Son fils parraît comme un ingrat, un fénéant, un vautour, un capricieux-chanteur ! Il joue sur les sentiments de sa mère car le petit-fils aimerait continuer ses études à la fac plutôt que de se risquer à être engagé dans l'armée de Poutine, ce bourreau démocrate !!!! (il y a comme un contre sens, rayez la mention inutile, moi, j'ai rayé "démocrate"). On donne raison au mari ; après tout, il ne s’est pas remarié pour subvenir aux besoins du fils de sa deuxième femme ! Et comme le film ne nous dit pas tout, on a tendance, j’ai tendance à me positionner du côté du mari qui pourrait passer pour un égoïste, un partisan de l’UMP (vraiment déprimant) ! On le sait, les préoccupations des riches ne sont pas de se préoccuper des pauvres ou aider les parasites de la société. Enfin, des pauvres, ils ont un toit, de quoi boire de l’alcool, de fumer et de jouer à la console ! Le réalisateur m’a mis mal à l’aise. D’un côté Eléna apparaît comme une femme soumise, la famille de son fils vit très difficilement alors qu’elle évolue dans un milieu favorisé ; évidemment, on se dit, son mari pourraît aider. Justement, de l’autre côté, son mari passe pour un égoïste car il en assez de répondre aux requêtes de sa femmes qui lui demande sans arrêt de l’argent pour la famille de son fils lequel se révèle être une tache ! On cherche à culpabiliser le mari. Mais chez les défavorisés, il y a aussi des fourbes et des égoïstes... Et tout à coup sur une musique de Glass le malaise se confirme et Elena passe à l’acte. Qui de son mari ou d’Eléna est une ordure ? C’est pour ça que le film est intéressant, mais vraiment déprimant car il n’y aura pas de moral comme à l'image de la société Russe, l’image qu’elle véhicule. Depardieu nous soutient bien que la Russie est un pays vertueux et démocrate. Elena m’a donné de quoi écrire, il est difficile de rester indifférent devant ce film tordu qui bouscule les à priori...