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QuelquesFilms.fr
272 abonnés
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3,0
Publiée le 29 octobre 2013
L'Apollonide est un film très singulier : séduisant et dérangeant, poétique et politique, globalement raffiné, mais long et lourd sur la fin. Pas facile à cerner. Mais audacieux et marquant. Bertrand Bonello nous plonge ici dans un bordel de luxe, offrant une chronique fantasmée, doublée d'une rêverie décadente. Pas de grands développements narratifs, mais des fragments de vie, tableaux et portraits, pour évoquer quelques femmes, actrices d'un théâtre de plaisirs et d'illusions. Dans ce quasi-huis clos, le réalisateur capte, sans érotisme, les chuchotements, les froissements d'étoffes, les regards alanguis ; il dit le rythme des jours, la fatigue des corps, la tendresse et la cruauté, les rêves d'amour et les jeux pervers. Il le dit dans un cadre très pictural, où tout est savamment composé : décors, costumes, lumières, poses des acteurs... Ces compositions, Bonello les anime d'un mouvement nonchalamment élégant, caressant, mais traversé de scènes fulgurantes. Et surtout, il parvient à faire sourdre de ce "paradis" artificiel un parfum vénéneux, mortifère, ainsi qu'un spleen profond. Son film navigue au croisement des influences de Sade, Manet, Huysmans, Baudelaire, Freud, The Moody Blues (Nights in White Satin dans la BO !)... C'est original et fort. Sur le fond, on reste toutefois avec un sentiment trouble face à ce mélange de fascination et de nostalgie de l'époque des maisons closes. Quant à l'épilogue, qui introduit une rupture de l'unité de temps (et de ton), il apparaît comme un message politique aussi plaqué que maladroit.
IMPITOYABLE. Dans ce joli bordel, les corps sont magnifiquement mis en scéne. Celine Sallette, Jasmine Tinca, Adele Haenel...sont dans la lumière de la camera de Bertrand Bonello. Et pour finir, un très beau final.
Le rythme extrêmement lent. Il donne l'impression de jamais commencer. Il n'y a pas d'actions et le film ne s'attarde pas non plus sur les différents personnages. Au final, on ne reconnaît à peine quelques filles. En plus d'être assez répétitif, le film revient plusieurs fois sur les mêmes scènes. Le scénario mise beaucoup sur l'ambiance mais sans substance.
un défilé de nichons (plus ou moins beaux).....quelques postérieurs en balade.........c'est bien beau , mais a part ça ?.............et ben on s'emm........!! (2h durant........si on veut aller au bout)...........
Bertrand Bonello nous immerge dans une maison close parisienne à l'aube du XXème siècle et nous dépeint les habitudes, les rêves et même les malheurs des prostituées quitte à parfois un peu choquer mais sans jamais tomber dans un voyeurisme gratuit. Au contraire, la mise en scène est très soignée, chaque plan faisant quasiment penser à un tableau, le tout grâce à de superbes costumes et une très belle photographie. Le problème c'est que les scènes s'enchaînent sans grand lien fort entre elles et qu'il faut s'accrocher pour suivre un peu. Mais quand on y pense, il colle au plus près de son sujet en se contentant de décrire ce mode de vie fidèle à lui même : souvent monotone et surtout loin de toute autre réalité que celle de la maison close. Malgré la justesse de sa mise en scène et de ses actrices, Bonello nous perd quand même parfois en chemin mais parvient à nous récupérer au détour de très belles scènes qui valent le coup.
Très esthétisant, y'a des idées mais néanmoins on s'ennuie fermé ... La série maison close est nettement plus intéressante en traitant le même sujet avec plus d'intérêt ... Dommage.
Œuvre ambitieuse voire audacieuse qui, évitant soigneusement la lourdeur historique et un exhibitionnisme gênant, dérive habillement vers une poétique inattendue. Il me semble important de souligner qu'avant de présenter, en effet, un intérêt social, historique, culturel etc. l'Apollonide est avant tout une œuvre artistique. Et si certains défauts sont bien présents, ils n'en demeurent pas moins noyés dans une cruauté qui s'accomplie au sein d'une tendresse et d'une délicatesse prégnantes. Si le parfum de la décadence, presque incroyablement, se perçoit, jusque dans la dernière image, c'est finalement une grâce suprême qui émane, sous la forme merveilleuse d'une jouissance renouvelée, inespérée, et d'un torrent de larmes fécondes.
C’est très esthétique mais l’ennui c’est qu’au final ça ressemble plus à une campagne de pub pour Dolce&Gabbana qu’à un véritable film. Il y a cependant de bonnes choses : une certaine ambiance s’installe et le film réussit bien à nous faire ressentir l’ennui, l’attente, la lassitude, la peur, le dégoût, l’enfermement que ressentent ces jeunes femmes et cette sorte de fatalité qui pèse sur elles. Le problème c’est qu’il n’y a pas réellement de place pour le jeu des actrices et les relations entre elles ne sont pas assez exploitées. On a à la fois le sentiment que c’est beaucoup trop long et en même temps finalement trop court, puisqu’aucune histoire n’a été réellement racontée.
J'ai trouvé ce film très bon. L'esthétique est très soignée décors et costumes sont très beaux. La réalisation fourmille d'idée quelques problème de rythme mais un film à voir.
Avec « l’Apollonide, souvenirs de la maison close », Bertrand Bonello réussi à traiter du sujet potentiellement délicat sans faire dans le scabreux, ni dans un romantisme imaginaire. Il se consacre à la vie dans la maison de tolérance où les femmes vivent en quasi prison, toute sortie n’étant autorisée qu’avec la mère maquerelle ou un client. Il n’idéalise aucunement ce métier et en retranscrit froidement les coulisses : toilette post rapports, visite médicale pour savoir l’état de santé des pensionnaires ou leur éventuelle grossesse, dettes à rembourser pour quitter la maison… La grande solidarité de ces femmes est aussi montrée avec beaucoup de délicatesse comme une forme de résistance à cette vie de labeur déshumanisant. L’intervention d’une musique moderne permet de se sentir plus concerner par le propos en créant une proximité avec le spectateur qu’une musique plus contemporaine de l’action n’aurait pas pu créer. Mais malgré tout le film générer quand même une certaine froideur qui gène un peu pour se sentir vraiment concerner par les problèmes de ces femmes et on finit sur la longueur par regarder ces personnages avec un regard un peu distant et détaché. Ce sentiment est en outre renforcé par le jeu très naturaliste et un peu austère des actrices qui ne force pas la sympathie par le spectateur. Néanmoins le film mérite d’être vu pour connaître ce qu’étaient réellement les maisons closes du tournant du XXème siècle, une époque dont on peut sûrement se féliciter qu’elle soit fini ne serais-ce que pour l’hypocrisie des hommes qui les fréquentaient tant vis-à-vis du monde extérieur que des femmes qui y résidaient. À voir pour les décors et le sujet traité avec beaucoup de délicatesse.
Appuyé par une bande son planante, le côté suave et presque toxique de la maison close est enivrant. Je me permets de citer la critique Guillemette Odicino (Télérama) afin de résumer ma pensée : « [l’Apollonide est un] des plus beaux films sur la chair féminine ». Critique complète sur :
Bertrand Bonello nous donne à voir le meilleur du cinéma français grâce à une réalisation précise, une image élégante, une musique pertinente et un casting intelligent. Le propos du film est ambitieux et courageux, et les actrices sont toutes formidables. Le film ne tombe jamais dans le vulgaire, loin de là: tout ici n'est qu'humanité, espoir et poésie. Une grande oeuvre.