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Un visiteur
5,0
Publiée le 21 septembre 2011
Un beau film, quelques petites longueurs peut être, mais une superbe direction d'actrices, toutes excellentes, et quelques morceaux de bravoure. Une musique parfaite. Un mot: Sublime!
Peut-être avez vous toujours rêvé de voir à quoi ressemblait une maison close au début du 20ème siècle et, bien entendu, vous n'avez jamais eu l'occasion d'en visiter une ? Dans ce cas, ce film, en compétition à Cannes 2011, est vraiment fait pour vous : de très belles images, un scénario intéressant, un film très bien documenté, une bonne distribution et rien de bassement graveleux. Le seul bémol qu'ont pu lui trouver tous les cinéphiles qu'ils l'ont vu à Cannes et avec qui j'en ai parlé à chaud, c'est sa longueur : 122 minutes. Tous s'accordaient pour dire que le film eut été beaucoup plus fort avec 20 minutes de moins. Tous sauf A.D. qui, lui, aurait souhaité 4 heures de plus ! Il y a un autre petit détail qui pourra troubler certains pinailleurs (j'avoue : il m'arrive d'en faire partie !) : la musique. En général, on accepte assez bien d'entendre des musiques antérieures à la période peinte dans un film. Il est plus difficile d'accepter un anachronisme quand il est dans l'autre sens : c'est pourquoi l'adagio du concerto n°23 de Mozart (qu'est-ce qu'on l'entend souvent au cinéma ! rappelez vous "l'incompris" de Comencini) passe très bien, mais on peut tiquer en entendant "Nights in White Satin" des Moody Blues (1967) ou 3 morceaux du chanteur de Rythm'and'Blues Lee Moses, enregistrés dans les années 60. Concernant ce dernier, il n'est pas innocent de constater que son titre le plus connu avait pour titre "Bad girl" : maison close - mauvaise fille, est-ce un hasard ?
Le cinéma d'auteur français tient là une nouvelle perle. Réalisation impeccable, ce film est esthétiquement magnifique, incroyable photographie, on a parfois l'impression d'être face à un tableau tant chaque plan est travaillé. Les actrices sont parfaites dans des rôles peu évident. Surprise également que de retrouver des cinéastes en client du bordel. La bande originale est géniale. Les quelques petites longueurs n'enlève rien au fait que l'Apollonide soit un grand film, dramatique, désenchanté et violent.
Hier au Katorza, à Nantes, Bertrand Bonello était tout de noir vêtu. Disons-le tout net, il a très bien parlé de son film, pendant près d'une heure, sur un ton à la fois persuasif et humble, répondant avec patience au flot de questions d'une salle sous le charme de son film.
Avant de donner mon avis personnel, quelques anecdotes glanées lors de cette heure d'échange : l'Apollonide est le nom de la maison de son grand-père, le casting a été la partie la plus ardue du film (mélange d'actrices renommées et de non-professionnelles), Bertrand Bonello s'est souvenu d'une vision d'un film qui l'a marqué dans son enfance (L'homme qui rit de Sergio Corbucci ?) pour créer son personnage de la femme qui rit, et le rêve raconté dans le film lui a été donné par une femme de sa connaisance qui l'a vraiment fait. Comme quoi, meiux vaut faire gaffe quand on cause à un réalisateur.
Le film maintenant. Probablement un des plus beaux, des plus complexes, et des plus construits de l'année. Il regorge tellement d'idées de mise en scène différentes et contrastées (split screen, musique soul sur une histoire se déroulant au début du XXème siècle, glissements temporels, bande-son destructurée) qu'il paraît ... la suite sur Christoblog : http://chris666blogsallocinefr.over-blog.com/article-l-apollonide-souvenirs-de-la-maison-close-84452793.html
Le film est esthétiquement irréprochable, d'une élégance baroque très envoûtante. Les comédiennes sont belles, singulières, naturelles, très envoûtantes aussi. Et pourtant, malgré toute cette beauté, Bonello réussit à nous transmettre la dure réalité du quotidien des prostituées dans les maisons closes aussi luxueuses soient-elles. Le film ne tombe jamais dans la complaisance que pourrait entraîner un tel sujet, bien au contraire, le film est d'un réalisme troublant. On croirait presque que le réalisateur a fait un documentaire en y ajoutant, bien sûr, l'onirisme et la parure, plus cinématographiques. Le fond est là, la forme aussi. Bravo.
Mise en scène très soignée, belles tenues et beaux intérieurs, actrices au sommet : ce film a beaucoup pour séduire. Le premier quart d'heure est d'une grande virtuosité cinématographique avec un effet de montage rarement vu au cinéma. La camaraderie et la solidarité entre femmes sont au cœur du film (ce qui explique le contraste final avec les trottoirs des prostituées solitaires d'aujourd'hui). Mais cela reste un X-ième film sur les maisons closes des années 1900. Bunuel avec "Belle de jour" et Godard avec "Vivre sa vie" en disent plus sur cet univers. Donc à vos DVD !
Tous les éléments auraient dû être là pour me séduire .... mais hélas, séduction il n'y a point eu. J'ai trouvé ce film fort ennuyeux !! Aucune épaisseur dans le scénario et des plans longs, longs, longs .... Dommage je me réjouissais ! Mais vous autres peut être allez vous aimer ? Qui sait ?
L'Apollonide était l'un des films que j'attendais le plus cette année (avec Drive et Hors Satan). Ce début d'année était très calme niveau très bon film, à part Detective Dee, je dirai qu'il n'y avait rien eu jusqu'à Cannes (avec le Dardenne, le Allen, le Cavalier etc) qui m'ait totalement fait vibrer, mais là depuis les grandes vacances j'ai l'impression que les excellents films s'enchaînent. Et L'Apollonide fait parti d'entre eux. Alors certes ça ne plaira pas à tout le monde, c'est formellement audacieux, il n'y a pas d'intrigue à proprement parler, on est dans une sorte de cinéma expérimental soft, comme pouvait l'être de la guerre, que j'avais adoré. L'Apollonide a les mêmes défauts et qualités que ce dernier, peut-être quelques maladresses, une ou deux scènes qui fonctionnent pas totalement, mais surtout des scènes sublimes, avec un montage magnifique. Le cinéma de Bonello semble bénéficier d'un montage son proprement hallucinant, pas seulement la musique, très bien choisie, mais aussi, des simples sons, par exemple ce son de basse dans la première partie du film, faisant vibrer la salle entière, couplé à cette image (que je ne spoile pas), c'est sublime, flippant. Après je ne sais pas si tout a un sens dans le film, notamment au niveau d'une certaine symbolique, mais ça reste très beau visuellement. Le film propose des choses, je pense à cette musique qui n'est que dans une pièce, et qui se coupe brutalement lors d'un raccord avant de reprendre de plus belle au plan suivant, le tout dans une sorte de spleen magnifique. Visuellement le film est un régal, mise en scène sobre et magnifique, mais aussi une très belle photographie. Après l'immense qualité aussi, c'est les actrices, pleins de visages connus : Adèle Haenel la fille de Naissance des pieuvres, Hafsia Herzi la fille de la Graine et le Mulet ou bien Noémie Lvovsky. Et elles sont toutes touchantes, avec leur propre personnalité, sans forcément qu'on s'attarde sur elles. Le film ne juge pas, ni les hommes qui vont dans cette maison close, ni les femmes qui y sont, ni même le concept de la maison close, même si cet enfermement semble moins créatif pour ceux qui y sont que celui de de la guerre. C'est vraiment un film très sensoriel, qui doit se vivre avec les tripes. Je ne suis pas certain d'avoir vu un film (si ce n'est une petite partie de Vénus Noire et encore plus pour le côté maison close que sur la mise en scène ou le propos du film) qui ressemble de près ou de loin à ça. En tous cas Bonello continue de m'intriguer et c'est je pense avec Dumont les "jeunes" réalisateurs français les plus prometteurs actuellement (bon faut pas oublier Desplechin et Kechiche non plus)
Certains vous diront que si c'est pour voir des actrices dénudées pendant deux heures, le film n'a aucun interêt... Je comprends donc que le film puisse avoir ses détracteurs. En ce qui me concerne, "L'Apollonide - Souvenirs de la maison close" m'a transporté, m'a touché, m'a peut être même bouleversé. Le film de Bertrand Bonello est esthétiquement sublime. Les cadres, les mouvements de la caméra sont parfaits, les lumières éblouissent les spectateurs, les couleurs hypnotisent. En terme de mise en scène, il est clair que "L'apollonide" est une immense réussite. Le montage aussi est bien pensé. Bonello parvient à filmer avec une grâce déconcertante ses merveilleuses actrices au talent remarquable (J'ai un faible pour Adèle Haenel et Céline Sallette) Dans ce huis clos obsédant, chacune forme un véritable groupe, on y suit leur "commerce", leurs craintes, leurs envies, leur vie, le plus simplement possible. Un beau travail d'actrices. Le prologue à la mise en scène décousue est d'une puissance incroyable. La suite du film subjugue même si je veux bien avouer qu'il y a quelques longueurs, et encore... Le final en crescendo est bouleversant. L'épilogue, comme courte ouverture en musique sur le monde de la prostitution de nos jours, dans lequel on y ressent une nostalgie des maisons closes, peut décevoir un tantinet, il n'est pas forcément indispensable même si le choix de faire apparaître Céline Sallette (Clotilde) est finalement intéressant. Dans le fond, "L'apollonide" joue sans cesse sur le paradoxe... C'est un film à la fois oppressant à la fois totalement libre. Bonello choisit judicieusement la subtilité. Les scènes de chambre ne sont jamais obscènes, juste superbes. On ne s'y attarde pratiquement jamais. Les scènes de violence sont très courtes et c'est ce qui les rend finalement si dures. Les corps sont filmés avec une grâce intense. Enfin le dernier paradoxe est dans l'anachronisme, surtout musical. Le parti pris par le réalisateur est intéressant, "L'Apollonide" devient un film d'époque très moderne, presque intemporel. De nombreuses scènes sont marquantes. Les scènes de l'histoire de la femme qui rit, les projections oniriques, ou encore notament la séquence de la mort de Julie, où toutes les filles dansent au rythme de "Night in White Satin". Parlons en de la musique, en un seul mot... Sublime. Du début à la fin, des compos aux chansons utilisées. "L'apollonide" est finalement un pur objet de fascination, déconcertant, sensuel, cru dans le langage, les métaphores visuelles, mais aussi d'une splendeur remarquable. Une vraie fable féministe sur la condition des prostituées. Un travail d'artiste que je compte parmi les meilleurs films français de ces dernières années et un des meilleurs de Cannes, insontestablement.
Oeuvre fantomatique, comédiennes sublimes, liberté de ton et lumières dignes des clairs-obscurs du 19ème. C'est une oeuvre phare, des corps et des visages qui nous resteront longtemps en mémoire. Un pur bijou.