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Un visiteur
0,5
Publiée le 2 octobre 2011
Sur le papier, tout paraissait bien. Une bande annonce alléchante, des comédiennes de renommée, un scénario exploitable, et pour couronner le tout une nomination à Cannes. Mais en sortant de la salle de ciné, on se rend compte que ce n’est qu’une grosse imposture. Tout est grotesque, frisant même le ridicule. Le scénario est inexistant et on s’ennuie tellement que sur les 2h, 90 minutes seraient à jeter. C’est un film rempli de prétention de la part du réalisateur. On multiplie les effets de lumière, de cadrage, de flashbacks et des écrans divisés en 4. La bande son moderne aurait pu être un élément clé, mais finalement elle vient rajouter du grotesque au tout. Les comédiennes, elles, sont finalement bien mauvaises. On nous parle de rivalités, de craintes et de peur de la part des prostitués. On a juste l’impression de les voir toujours avec la même expression sans aucun travail de psychologie, les scènes se répétant, n’ajoutant rien à l’ « intrigue » qu’est la défiguration de Madeleine. Tout le film ressasse –in-lassablement cet épisode, n’épargnant pas les images de torture. On se croirait juste dans un film gore du genre de Saw. Ce qui manque surtout à ce film c’est du raffinement, de la finesse et de la SUBTILITE ! Dans un milieu comme celui-là, on aurait pu la faire plus habilement. Mais il nous rappelle que le sexe est un sujet à la mode aujourd’hui, qu’il faut le montrer absolument au risque de décevoir les spectateurs. Mais non. Au lieu de jouer sur des sous-entendus et des allusions subtiles, le metteur en scène nous dévoile des scènes grotesques, tentant la sensualité, mais au final on tombe dans une image glauque du sexe et de l’amour, avec des délires sordides de fantasmes divers. La scène finale est totalement inutile mais qui au final représente parfaitement l’esprit des 2h du film (qui en paraît facilement le double). Le seul point positif, ce sont les costumes et les décors qui sont remarquables. Un beau gâchis donc pour un film qui aurait pu illuminé le paysage du cinéma français. Mais une fois de plus, on ressort déçu et consterné, l’égo des réalisateurs écrasant toute bonne idée exploitable.
Beaux décors, belle photo, pas d'histoire, aucun propos. De la violence gratuite. Nous avons payé 22 euros (sans compter la baby-sitter) pour passer deux heures douloureuses. Bravo.
Bonello décrit la fin d'un univers et la transition entre deux époques, on a dans l'ensemble une sensation d'intemporalité due à la claustrophobie (quasiment tout le film se déroule dans la maison close), à la musique anachronique et au langage des interprètes. Ces filles de joie ne la respirent pas vraiment, la joie, et la description du monde du sexe n'est paradoxalement pas érotique, bien que la nudité soit omniprésente. Ces images souvent esthétisantes manquent de chaleur charnelle mais créent un trouble chez le spectateur, qui ne sait plus trop ce qu'il doit ressentir devant cette ritualisation. De la compassion? De l'amusement? De l'agacement? On ressent par moments la solidarité de ces femmes , victimes consentantes de la marchandisation de l'acte sexuel. Il y a des références à "La petite" de Louis Malle, à l'impressionnisme, au "Eyes wide shut" de Kubrick (notamment dans l'utilisation des masques) et à "L'homme qui rit" de Victor Hugo avec le personnage de la prostituée défigurée et son sourire perpétuel de Joker, et ces références s'intègrent bien à l'ensemble. A la fin, Bonello semble déclarer avec ce bond dans le futur que la liberté illusoire des femmes de maisons closes était peut-être un moindre mal, comparé à la prostitution des rues. Je reconnais au film d'indéniables qualités formelles mais je n'ai pas accroché. Ce que certains considèrent comme un rythme "hypnotique", je le ressens plus comme une sensation léthargique imprégnée de tristesse. J'irais presque jusqu'à dire que le film fout le cafard et qu'il donne envie de pratiquer l'abstinence sexuelle.
Bertrand Bonello peint par touches impressionnistes et en utilisant toute sa grammaire du cinéma -du long plan serré au lents panoramique- le quotidien d'une maison close à l'aube du 20e siècle. Ne s'attardant sur aucune fille mais faisant entre des scènes anodines, durement ressentir leurs conditions, C'est un témoignage immersif qu'une certaine lenteur pourra toutefois rebuter. La caméra déambule dans les couloirs, se pose sur des visages, fait ressortir la tristesse d'un monde faussement joyeux et terriblement sclérosé...Très bien mis en scène, le film est plutot chiche en émotion mais sait montrer derrière ce monde de faux-semblants les danger de la drogue, la maladie ou la perte d'estime de soi. Impressionniste, ouaté, une description brillante.
Fabuleux, intelligent, époustouflant, on est soufflé par la mise en scène, l'ésthétique, la cadence, les costumes, la vie en somme de ce bordel. Soufflé par le parallèle, l'audace finale de Bonello!
Intéressant, ce film traite le sujet des maisons closes. Les différents points concernant ce sujet sont abordés tout au long du film et nous permettent de nous questionner : faut-il ou non légaliser les maisons closes. Comme dit l'adage, la prostitution est le plus vieux métier du monde. Partant de là, la question est : comment rendre la prostitution la moins répugnante possible ? Le problème des MST est largement abordé avec l'une des prostituées qui attrape la syphilis (l'histoire se déroulant en 1900, le VIH n'a pas encore montré le bout de ses protéines :) ). L'enfermement est aussi traité : "tu ne peux pas sortir seule : tu ne dois sortir qu'accompagnée d'un homme ou de Madame". Le mépris total à l'encontre des péripatéticiennes n'est pas oublié avec ce livre "scientifique" qui tente de démontrer que l'infériorité intellectuelle de ces femmes de petite vertu est observable anatomiquement (périmètre cérébral réduit). La prostitution à deux vitesses est aussi portée à l'écran avec d'un côté l'Apollonide, cette maison close haut de gamme, et d'un autre, "les maisons clauses où l'on attrape à coup sûr la chtouille". Enfin, j'ai trouvé très intéressant le parallèle entre la femme mutilé et l'histoire de Dahlia Noire (et donc de l'excellent roman de James Ellroy). Ce film mérite donc du respect. Visuellement, c'est très beau : les costumes sont très réussis. Mais alors, pourquoi faire un film aussi long ? Plus de 2h00 !!! Traité en 1h30, ce film aurait pu être une petite merveille ! Bref, un film que je conseille malgré les longueurs.
'L'appolonide' à tout l'air d'un film choral bercé par des costumes et des décors qui feraient de simples 'films d'époques', pourtant derrière cette apparence se cachent, un peu à l'image de la maison, de multiples chambres aux facettes sombres et mystérieuses, entre le baroque et le drame moderne à la narration morcelée et au déroulement non-linéaire (esthétique picturale de séquences intenses répétées et montées différemment. La même séquence se répété et change de ton). La photographie du film morcèle les scènes entre passages intenses et instants du quotidien, la profondeur de champ diminuée nous indiquant ici et là un intéret particulier pour des émotions, des regards.
'L'appolonide' sans le vouloir s'est peu à peu laisser transformée en une créature assez mystérieuse, une chimère à plusieurs visages. Les références picturales entre Ingres et les impressionnistes, et des traits chez certains personnages rappellent le milieu des artistes français de la fin du XIX siècle (tableau d'estampes japonaises, peinture académique, néoclassique, impressionniste, les période et les lieux échangent entre eux des reflets à l'espace clos et renfermé où vivent ces femmes). Tout se mélangent dans le dos d'une dizaine de jeunes femmes condamnées à l'errance silencieuse et la répétition du sorte de prestation éphémère et vaine (scène du début, les femmes se préparent comme pour une première de théâtre et viennent se présenter au public en sortant des loges. Cette référence s'estompe peu à peu pour atteindre des mouvements plus originaux et individuels).
La mélancolie se mêle au malheur dans un contexte doucereux le sourire rejoint les larmes, la douleur et la joie, les silences qui en disent beaucoup et les séquence musicales plus pompeuses et anachroniques (tant qu'à choisir de la musique des années 1960-1970 pourquoi ne pas laisser ici un peu la parole à des chanteuses ? plutôt que des histoires d'amour chantées par des hommes... et point d'amour à L'Appolonide).
C'est entre féminisme et esthétique atypique que se situe le groupe des prostituées de l'Appolonide entre nymphes, sirènes intemporelles et femmes d'une époque. Derrière la multitude des caractères on aperçoit un peu mais de façon assez décevante un portrait de la femme et non pas seulement de ces quelques femmes. S'entrecroisent aussi des dépendances mutuelles et des haines partagées, quelques tensions subtiles .De brusques accélérations du rythme du film sur la fin nous interrogent sur la sensation de routine ressentie auparavant.
Ce film est un choc...On peut en sortir bouleversé....Effectivement il y a atteinte à la femme dans ses maisons closes qui sont clairement destinées au plaisir des hommes...Le film rend le propos sordide...Sous couvert d'esthétisme il invite à une réflexion profonde sur l'essence et le devenir de la prostitutionLa femme qui rit, victime d'un maniaque qui lui taille les joues avec un poignard revient comme un refrain hanté le spectateur et sa conscience..L'ambiance feutrée du bordel galvaude toute dignité humaine...Qui vient se réfugier ici ? des hommes seuls, des âmes en peine, une humanité veule souvent plus en quête d'affection que de plaisir..Le film dérange, ces jeunes filles qui se baignent dans du champagne narguent la décence et l'intelligence...Peut être faudrait il autre chose que des bordels pour soulager l'humanité, il y a du glauque, du désenchantement à chaque sourire, à chaque parole....Le dialogue est important reste un peu la morale de ce film convaincant qui se termine par un plan interrogateur sur la prostitution contemporaine, au grand air c'est la même misère...Je conseille malgré une certaine longueur...
C'est l'ennui le plus total, nous avons eu du mal à attendre la fin, espérant tout de même que quelque chose se passe!!!A vous dégouter du sexe, trop c'est trop!!!!!
Ce film est un malentendu. On croit qu’il s’agit de l’histoire d’une maison close. En réalité, c’est l’histoire d’un réalisateur prétentieux qui se prend pour un grand artiste. Il veut nous faire croire qu’il est un grand peintre impressionniste, à grand renfort de tableaux convenus, aussi bien dans les scènes à l’intérieur de la maison que dans les seules scènes d’extérieur, au bord de la rivière. Il nous explique, avec de très très gros sabots : «regardez comme je capte bien la lumière, je suis le Monet du cinéma !» Tout est mis en oeuvre pour nous faire croire à son génie : les décors les plus somptueux, les costumes les plus travaillés, et surtout toute une panoplie d’effets de montage lourds comme des enclumes. Et que je divise l’écran en 2, puis en 3, puis en 4 ! Et que je joue des effets de miroir pour multiplier les personnages à l’infini ! Et que je fais apparaître les actrices dans une lumière diaphane au bout d’un couloir sombre ! Tout y est dans le pesant et le ridicule : la panthère dont on se doute bien qu’elle aura son utilité à la fin du film et qui châtiera le méchant du premier jour qui comme par hasard revient le dernier jour le rêve du début qui se réalise à la fin etc.
Trop, c’est trop, ce film est laid, lourd, mal monté, mal tourné. Seules surnagent les actrices, belles et volontaires mais perdues dans ce navet.