Donne t-elle ainsi leur corps parce qu'elles ne savent faire que cela ou parce qu'elles ne peuvent faire que cela, ou
l'une de ses hypothèses rejoignent inévitablement l'autre ? Ou se trouve la volupté ; dans le cœur, le corps, l'âme, les manières, l'ambiance
ou dans la femme, toute entière et toute pleine d'une beauté déjà trop pure ? .. Un début des plus grandiose, des décors à couper le souffle, des situations/scènes
portés par des dialogues et une interprétation prodigieuse, magnifiques, époustouflantes ; rien à redire, du grand cinéma. Hélas, évidemment ceci est relatif, par la suite, c'est à dire pendant quasiment une heure,
le film prend le parti d'une linéarité plus grande et d'une mise en place d'intrigue, ce qui a pour unique conséquence de casser la beauté intrinsèque du sujet, encore que casser est un bien grand mot, disons amollir tout au plus..
Une fin qui revient aux origines, lentes, douleurs latentes, subjugations, esthétismes rares, discussion épurées, merveilles à l'était primitif ; un film qui choque, dans cette ambiance de maison close du début 20ème.. 'L'Apollonide', au-delà du drame, évoque
un sujet toujours d'actualité ; 'la prostitution' 'la femme-objet, maltraitée' et se pose ainsi comme un film profondément féministe et qui a raison de l'être. Ces femmes souffrent de devoir jouer un rôle, de devoir satisfaire l'homme, la bête assoiffée de chair,
de devoir offrir leur pureté juvénile, leur douceur et leur joie à ces hommes, vils et adipeux, sales, putrides animaux repus de sexe, immondes, parfois tendre, rarement sincère.. Et c'est avec 'La femme qui rit' que l'antithèse Homme/femme s'exprime le plus profondément.. Les femmes
se vendaient autrefois légalement, aujourd'hui ce n'est plus le cas officiellement, officieusement, les vérités et les horreurs subsistent, les gouvernements ( et bien d'autres ) ferment les yeux.. Voilà ce que l'on retiendra de la dernière scène.