Bon, puisque le dernier Hooper en date n’est pas venu jusqu’à nous, il m’a fallu aller jusqu’à lui pour le visionner et franchement, on peut s’en passer ! On parle souvent de la déchéance d’Argento, mais que devrait-on dire de Tobe Hooper qui signe ici un métrage vraiment faible.
En fait la seule originalité du film c’est de se dérouler aux Emirats arabes unis qui ont financé le métrage, et dans un Orient moderne qui s’éloigne des clichés carte postale habituels. Alors ça aurait pu donner un cachet nettement plus intéressant aux images, car en vérité on reste dans un quasi huis-clos dans un immeuble un peu oriental, certes, mais qui n’a rien de bien spécial. La modernité apparait surtout dans le traitement des mœurs des personnages, et d’ailleurs c’est un aspect positif qu’avait souligné la critique du pays lors de la sortie du film.
On peut aussi saluer un point, faire un métrage d’épouvante à l’ancienne, sans scènes horrifiques ! Un parti-pris plus qu’audacieux à l’air des torture-porn, et qui, sans doute, a été influencé par les producteurs arabes qui souhaitait quelque chose de « compatible » avec leur culture.
Maintenant cela fait-il un bon film ? Ben non ! Rythme somnolent, scènes vus et revus, final téléphoné, c’est bien simple, le film ne dure pas 1 heure 20 et j’ai dodeliné de la tête plus d’une fois ! Ça se traine péniblement, et l’absence de vraies scènes spectaculaires pour le coup est un problème, car on se croirait dans un petit téléfilm sans ambition aucune. L’histoire ne passionne pas, c’est une succession de pseudo-apparition et de petit jump-scare du dimanche, on marche continuellement en terrain connu et c’est frustrant !
Alors encore on aurait une bonne interprétation, pourquoi pas, mais elle s’avère plus que moyenne. Personnages sans relief, et acteurs pas toujours inspirés, même si Razane Jammal essaye de faire de son mieux, voilà ce que l’on supporte dans Djinn, fil dans lequel l’acteur le plus talentueux et finalement le gars de la sécurité ! C’est basique de chez basique, rien à souligner de particulier.
Visuellement, Djinn ne fait pas beaucoup mieux ! La photographie est continuellement grisâtre, pour se donner des airs chics sans doute, mais c’est fadasse et téléfilmique, tandis que les décors restent très comprimés et que les CGI sont d’une réussite discutable. Ok, ça reste plutôt propret et bien incrustée, mais soyons franc, ça n’a pas du tout la matérialité et l’impact d’effets mécaniques ou réels, et vu le petit budget du film on sent aussi que ça n’a pas pu être la grande folie, du coup on a quelques petits trucs de ci de là, un brouillard, mais rien de bien fameux. Enfin, Hooper signe une mise en scène pas déplorable, c’est peut-être lui qui tire vaguement son épingle du jeu. Vaguement car s’il fait le boulot, il ne se force pas non plus, offrant quand même quelques mouvements de caméras bien sympas et utilisant, parfois, judicieusement les couloirs. Il est pour beaucoup dans les quelques scènes un peu mystérieuses du film. La musique est simplement inexistante.
Que dire donc de Djinn ? Ben que c’est mauvais. Voilà, c’est mauvais, surtout par son aspect totalement quelconque. Encore, sur la forme, ce n’est pas génial mais ça pourrait être propret grâce à Hooper, mais l’histoire et les acteurs sont fades en bouche, et vu que le film ne se rabat jamais sur l’horreur visuelle, on s’ennuie comme dans un bon épisode de Derrick ! Je donne 1.5, je ne sais presque pas pourquoi, sans doute car faire un film d’épouvante à l’ancienne aujourd’hui c’est courageux, et parce que le cadre du film est original, mais on fluctue avec le 1 !