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Un visiteur
3,0
Publiée le 3 avril 2013
Le thème de la barrière invisible fut empoyé jadis par Luis Bunuel ("L'Ange Exterminateur") pour dénoncer les travers de la bourgeoisie. Ici, un mur invisible fait une femme assez ordinaire se transformer en une sorte de Robinson Crusoe des montagnes. Elle a tout le loisir de se livrer à l'introspection et de développer une philosophie de la nature proche de celle de Jean-Jacques Rousseau. D'aucuns s'extasient devant le premier film de Pölsler, cela me paraît excessif. Le scénario est parfois bancal (voir la scène de l'intrus). Pourquoi avoir introduit des cauchemars dans un histoire déjà cauchemardesque à souhait ? Et puis, vers la fin, un ralenti interminable, censé susciter l'émotion, m'a seulement agacé. "Die Wand" doit beaucoup au chien "Luchs", dont la performance éclipse par moments celle de Martina Gedeck. Wouahhh....
Ce film a fait un tabac lors du dernier festival "Augenblick" (festival du cinéma allemand en Alsace) ; il y récolta le prix du jury, distinction hautement méritée... L'ambiance du film flirte avec le fantastique, mais c'est surtout la beauté des paysages alpins (au fil des 4 saisons), la qualité de la lumière et bien évidemment l'interprétation renversante de l'actrice principale Martina Gedeck qui marquent l'esprit... Une nouvelle pépite de la nouvelle vague du cinéma allemand !
Evidemment quand on va voir ce genre de film on sait que le rythme sera lent, Mais c'est justement ces longueur, ces silences qui font monter l'angoisse, pour mieux nous entraîner dans le film C'est MAGNIFIQUEMENT filmé, les couleurs, les paysages,... L'actrice (vue dans le merveilleux film " la vie des autres") est solaire ! J'ai beaucoup aimé et me suis laissée transportée au coeur de cette foret de bonne grace.
Un film qu'on n'oublie pas et qui fait parler. Très belle réflexion sur la relation entre l'humain la nature et les animaux. Une femme qui se dépasse dans la survie et trouve une certaine sérénité. Le chien est un acteur extraordinaire ! Beaucoup d'interprétations possibles sur la psychologie du personnage qui m'ont conduite à lire le livre dont il émane.
Une sorte de nouvelle passion morbide pour le cinéma autrichien, que je ne partage avec personne de raisonnable, je dois bien le reconnaître, m'a poussé à aller découvrir le film du jeune prodige Julian Roman Pölsler : Le mur invisible. En réalité, je dois dire que c'est également le pitch du film, tiré d'un roman de Marlen Haushofer, Die Wand, qui m'a attiré.
Une femme se rend chez des amis, dans.... la suite ici :
Bonjour, Je n'ai pas lu le roman "Le Mur invisible" de l'écrivaine autrichienne Marlen Haushofer (1963), mais le film a eu l'effet de la madeleine de Proust en évoquant ma jeunesse en montagne. Le début étrange rappelle le film "le territoire" de Raoul Ruiz (1980), et le climat général celui "Des nouvelles d'Agafia" de Vassili Peskov chez Actes Sud 2009 ou encore "Les enfants de Noé" de Jean Joubert (1988). Laissez-vous emporter ...
Le postulat de départ est de l'ordre du fantastique mais Le mur invisible est avant tout métaphysique et ... physique. Dans le film, il n'y a pour personnages qu'une femme, un chien, un chat, une vache et quelques autres bêtes. Seuls dans les Alpes autrichiennes, isolés par une paroi infranchissable d'un monde qui semble figé dans la mort. Porté par une voix off envoûtante, quoique parfois envahissante, Le mur invisible captive pendant près d'une heure cinquante alors que rien, ou presque, n'arrive si ce n'est le passage des saisons qui rythment les états d'âme de cette survivante qui va changer radicalement, chercher sa part d'animalité en elle, se reconstruire une personnalité loin de tout modèle social, en accord avec la nature. Le film pourrait d'ailleurs être une sorte d'allégorie sur une lente guérison après une dépression mais qu'importe. La nature, justement, est filmée de façon magnifique, terrifiante d'abord dans sa part d'inconnu puis apaisante, au fil du temps. Dans un dispositif qui rappelle les derniers films de Terrence Malick, l'autrichien Julian Roman Pölsler donne une leçon de simplicité, loin de la pompe prétentieuse du cinéaste américain. La vraie merveille, elle est du côté du Mur invisible.
Etrange et beau. Quand la vie est débarrassée du superflu, des oripeaux, des distractions, et des autres, qu'est-ce qui reste. La vie ramenée à l'essentiel, le lien qui unit le personnage à ses animaux et à la nature, la subsistance arrachée de haute lutte, la menace diffuse au delà de son rayon d'action, la réflexion sur les prédateurs, la place de l'homme au milieu des animaux et la nature. Il reste une impression durable et triste, comme une ombre qui s'étend sur un paysage. C'est dense, minimaliste et prenant.
Le Mur Invisible ouvre des abîmes d’interrogations sur la capacité de l’Homme à s’adapter, à trouver en lui des ressources pour ne pas sombrer et penser à la mort, des raisons pour continuer. C’est aussi l’occasion pour la prisonnière de faire un bilan, de reconsidérer son existence à l’aune de ce qu’elle vit à présent, en questionnant sa place dans le monde et celle de l’amour. Grandes interrogations métaphysiques, magnificence des paysages et retour à la nature (par obligation), voix off et monologue : voici quelques éléments qu’on a vus il y a quelques jours dans À la merveille, le dernier film de Terrence Malick. Il est tentant de mettre les deux opus en parallèle et d’opposer la vacuité et l’inconsistance de l’un à la force et à la profondeur de l’autre. Le Mur Invisible parvient consécutivement à nous inquiéter, angoisser puis nous faire réfléchir et nous émouvoir – le chien constitue ici un personnage à part entière.
Comment l’être humain s’accommode-t-il de sa solitude, de l’absence de liens sociaux, accepte-t-il sa finitude dont il ne prend le plus souvent conscience que dans des situations extrêmes. Des thèmes fondamentaux abordés avec subtilité, radicalité et panache (la photo est magnifique mais ne fabrique jamais d’inoffensives cartes postales, au contraire elle souligne l’aspect anxiogène des paysages faussement tranquilles) dans un film étonnant, porté à bout de bras par l’actrice Martina Gedeck, révélée par La Vie des autres.
Une critique pour passer un gros coup de gueule... Nous sommes à Nantes et nous disposons de plusieurs grands complexes (UGC de 12 salles, Pathé de 14 salles, Gaumont de 12 salles et j'en passe). Aucune copie de ce film n'est présenté en Loire Atlantique! C'est juste scandaleux! Voilà une œuvre qui promettait de nous transporter, de la poésie, une réflexion... C'est si rare dans le cinéma moderne. Et non, ils préfèrent nous abreuver de films mille fois vus et revus où la surenchère d'effets spéciaux, d'hémoglobine et de répliques vaseuses sont leurs seuls atouts. Surtout éviter de montrer au public que le cinéma peut être aussi de l'art et une réflexion profonde! Imaginez un peu si les spectateurs se mettaient à réfléchir, ils en viendraient à réclamer qu'on leur servent encore de longs métrages artistiques. Ce serait la mort des grandes compagnies cinématographiques, des acteurs peroxydés et des actrices dont le silicone rivalise avec le botox. Toute une économie s'écroulerait! Alors ils évitent de distribuer les œuvres artistiques en espérant les tuer dans l’œuf. Désolé du coup de gueule, mais je suis écœuré! On va faire 200 kms aller retour pour le voir à Rennes...