"Django unchained", premier Tarantino que je vois, est un western se déroulant pendant l'esclavage, qui raconte l'histoire d'un chasseur de prime et d'un ancien esclave partant en quête de sa fiancée et de vengeance envers ses anciens bourreaux.
Premier bon point du film : le superbe casting, composé d'un Christoph Waltz et d'un Leonardo Dicaprio fidèles à eux même, mais toujours excellents dans leurs rôles respectifs de chasseur de prime allemand amusant et stylé et de propriétaire de plantation raciste et cruel. Samuel L Jackson est aussi très brillant dans son rôle de majordome raciste et pourtant noir, tout comme l'acteur principal Jamie Foxx, jouant cet ancien esclave désireux de vengance et sa demoiselle fictive Kerry Washington. Quentin Tarantino fait lui même une apparition très amusante dans son film à la fin avec la voix française de Jean-Philippe Puymartin.
Une autre qualité du film est qu'il enchaine de nombreuses scènes très classes, avec beaucoup de tueries, de personnages charismatiques. La mise en scène est inspirée (Django qui sort son revolver à plusieurs reprises puis se ravise, la caméra qui filme les réactions des personnages sur leur visage, les clashs avant de tuer).
C'est bien filmé ça, il faut le dire, les cadrages et les ralentis créent des plans vraiment classes et il ne faut pas oublier de parler des beaux décors, costumes, effets spéciaux (le sang parait vraiment elle dans les nombreuses boucheries de ce film très violent, en particulier dans la scène dans laquelle Dicaprio s'est vraiment blessé en frappant du poing sur la table). De plus, on s'ennuie très peu, ce qui est rare pour un film de 2h40. On accroche car l'esclavage et le racisme sont traités de manière réaliste, que les personnages sont intéressants et que l'humour est présent sous bien des aspects.
Passons maintenant aux points négatifs du film.
Tout d'abord, quelle étrange BO ? Tarantino utilise une bonne partie de la BO du western spaguetti "Django" dont son film est assez inspiré, et y rajoute des morceaux de tout genre (pop, rap, classique...), le reste étant composé par Ennio Morricone. On apprécie que ce soit diversifié mais pas au point de réutiliser et détourner sans justification autant de morceaux surtout que certaines ne vont mais alors pas du tout bien avec leurs scènes.
Ensuite, le montage m'a paru quelque fois dans le mauvais ordre
(par exemple Django qui commence à faire croire qu'il est insensible au sort des esclaves avant même que le chasseur de prime le lui conseille).
Ensuite, rien n'explique comment un homme qui a travaillé toute sa vie dans les plantations est si apte à manier un revolver au point de tuer tout le monde pendant les 30 dernières minutes sans avoir lui-même une égratignure. De plus il parait invraisemblable qu'un chasseur de primes se soucie tant du sort des esclaves.
Les termes "nègre" et "moricauds" sont exagérément trop utilisés.
Dernière chose (et c'est personnel), je n'approuve pas du tout l'esprit de vengeance que ce film veut nous faire passer. La violence semble être banalisée et autorisée si c'est pour se venger.
En conclusion, bon casting, bonne réalisation, bon scénario avec quelques invraisemblances, un enchainement de scènes classes et violentes, beaucoup de fun et de sang, sur une BO diversifiée mais étrange pour un résultat abouti mais loin d'être parfait.