Voilà donc un sérieux candidat au titre de meilleur film de l’année 2013. C’est vrai que l’on est qu’en janvier, qu’il reste encore pas mal de trucs à venir (et heureusement d’ailleurs), mais bordel, quelle claque, quelle éclate ce film.
Alors déjà on commence avec le thème du Django de Corbucci, et rien que ça c’est grand. C’est sûr que c’est attendu voire un peu facile, mais quelle jouissance d’avoir droit à une intro de cette qualité et qui donne tout de suite le ton : ce que nous allons voir va être grand et jouissif.
Puis nous voilà très rapidement plongé dans le film. Comme prévu un étrange et mystérieux docteur libère un esclave de ses chaînes pour lui proposer une alliance, les deux compères pouvant ainsi se compléter dans leurs objectifs respectifs. Et cette première heure de film est vraiment d’un niveau très très élevé. L’entrée en matière de Tarantino fait mouche et on tombe tous sous le charme de son soi-disant western spaghettis.
Dialogue ciselés, personnages bien écrits et qui dégainent plus vite que leurs ombres, et même des plans majestueux et contemplatifs, oui, Tarantino se paye le luxe de nous livrer une première moitié de film cordialement dantesque, avec seulement deux des cinq ou six personnages que l’on attend tous dans cette histoire. Ca promet donc du putain de gros lourd, puisqu’on attend encore DiCaprio, Jackson, Washington, et plus ou moins secrètement Nero.
Et lorsque ce Nero a fait son petit caméo (le générique d’intro nous le balançait d’entrée), je me suis senti bien seul dans la salle à jubiler. Ca n’apporte rien à l’histoire mais le clin d’œil est terriblement kiffant. Puis à la fin (no-spoil) on a un autre mec plus ou moins attendu qui débarque et là encore personne n’a réagit dans la salle, ce qui m’a fait quelque peu descendre de mon nuage paradisiaque. Merde quoi ! C’est pas comme s’il avait une gueule banale !
Bon sinon la deuxième partie avec le surprenant DiCaprio est vraiment très différente de la première. Foxx s’efface peu à peu (pour mieux surgir à la fin, on s’en doutait) et Waltz toujours très bon se laisse un peu malmener par Leonardo qui crève définitivement l’écran. Grosse prestation pour celui qui joue pour sans doute la première fois de sa carrière le rôle du méchant. On a aussi Jackson qui arrive, d’abord effrayant, puis assez rapidement lassant. Dommage, son rôle était intéressant.
Après en ce qui concerne l’histoire, le scénario, on nous en dit beaucoup dans le synopsis et la bande-annonce, et on a finalement ce à quoi on s’attend. Sans réelles grosses surprises, mais en tout cas avec la manière. Bande-son terriblement efficace, quelques ralentis bien senties, et solides répliques, comme souvent chez Tarantino. Puis évidemment cette horloge qui tourne et ce bain de sang que l’on attend. Car oui, ça ne pouvait finir qu’en apothéose avec ce mec à la réalisation. D’ailleurs on a probablement un excès de violence voire de gore dans ce film, mais ça en devient pas pour autant effrayant, mais plutôt jouissif, tellement c’est improbable et bien foutu à la fois.
J’ai aussi du mal à bien saisir les raisons de la polémique aux USA sur le thème de l’esclavage qu’on aborde dans ce film. Ok le sujet est tabou, mais on a quand même DiCaprio (un blanc quoi !) qui joue le grand méchant loup. Et les fameux « nigger » ne sont pas si lourds que ça. Je trouve que ça fait également partie de l’ambiance que l’ami Quentin a décidé d’instaurer. Vraiment pas de quoi sortir de ses gonds, surtout que là, on a forcément droit à du second degré à la pelle. Faut prendre du recul sur l’histoire quoi.
A l’arrivée on a donc un putain de bon gros film qui remet QT dans le droit chemin après le correct mais plus mitigé Inglourious Basterds. Un film qui nous fait jouir de plaisir pour tout ce qu’il expose, aussi bien visuellement qu’auditivement, et scénaristiquement que techniquement. Comme à l’habitude chez le bonhomme on m’avait prédit un creux au milieu du film. C’est bien là le seul reproche que je vais faire au film : le dîner chez M. Bonbon est interminable et je commençais à m’impatienter pour que ça redémarre. Fichu défaut qu’il va falloir gommer à l’avenir, car si là le film durait 15mn de moins, on avait vraiment un chef d’œuvre, un très très grand film. Dommage car à la place on se situe un cran en dessous. Mais avec tout de même quelque chose de génialissime que j’aimerai voir plus souvent en salles. Énorme.