Le dernier Tarantino j'en avais un peu rien à foutre jusqu'à très récemment, genre il y a 15 jours et finalement hier soir je trépignais d'impatience. Django c'est un personnage que j'aime bien, bon je ne vais pas refaire ma critique du Django de Corbucci mais un mec qui se balade avec un cercueil, plus classe tu meurs (même Snake Plissken ne se balade pas avec un cercueil).
Bon je me doutais que cette relecture du personnage (enfin plus un clin d'oeil à un western italien culte) allait passer à la trappe le cercueil ! Et du coup je n'étais pas intéressé. Toi aussi tu veux avoir la classe : balade toi avec un cercueil !
Mais là le début du film, lorsque le thème (anglais malheureusement) du film original retenti, j'ai eu la gaule. Et s'en suit des gros zooms bien baveux, bien classe. Seulement, c'est pas aussi classe que le cercueil de Corbucci. (oui je vais en parler beaucoup du cercueil).
Et puis finalement, après le premier plan que je trouve un peu douteux dans la forêt une fois qu'on a passé l'intro, le film se met en place de la manière la plus sympathique qui soit. On a ce qu'on est venu voir, un truc fun, drôle, bien joué, bien filmé. Cependant je mettrai le bémol sur certaines scènes qui semblerait issues d'un sketch plus ou moins réussi des Monty Python, genre le coup de la cagoule. On change l'accent et on se serait cru dans sacré graal. Et je sais pas, ça m'a fait sourire, mais je trouve que ça n'a pas grand chose à faire ici.
Et de manière générale, j'ai beau apprécier la première partie du film, j'avoue qu'elle ne m'a pas autant emballée que la seconde.
Néanmoins avant de parler de la seconde partie du film, je tiens à souligner que plus que l'histoire de Django qui devient noir pour l'occasion, c'est l'histoire de Siegfried. Et à la place de se comparer à Corbucci son film entre plus en comparaison avec les Niebelungen de Lang (ou bien à Wagner). Et faire un Siegfried noir, c'est un peu étonnant, sachant que le mec était l'aryen parfait, qui a d'ailleurs été repris par la propagande nazie.
Mais c'est le moment où l'on se rend compte d'une chose qui m'a enchantée. Ici la culture vient de l'Europe et il en sera ainsi tout le film durant. DiCaprio qui se veut francophile mais ne parle pas français représente ici le parfait américain qui étale son absence de culture tandis que à côté on a l'allemand qui lui parle mieux anglais que les anglais et apporte une bonne dose de culture dans cette civilisation dépravée.
Et si la première partie m'a un peu moins plu c'est que je la trouve un peu attendue et certaines scènes ne fonctionnent pas forcément très bien je trouve. Enfin il manque quelque chose, peut-être une certaine harmonie, que sais-je.
Cependant on a donc nos deux petits malins qui vont se frotter à DiCaprio. Et si j'avais beau adorer DiCaprio fut un temps, là il commence à sortir par les trous de nez, un peu comme Bale (sauf que Bale je ne peux vraiment plus) à jouer tout le temps de la même façon et à tourner en rond. Et là, il peut dire merci à Tarantino, tout comme il peut dire merci à Scorsese ou à Cameron, parce que sortir de son rôle de petit garçon un peu introverti ça lui fait un bien fou. Il peut enfin cabotiner en faire des caisses et être un putain de personnage fou à lier, un peu comme Waltz l'était dans le précédent Tarantino.
Et on a donc ce face à face entre DiCaprio, Foxx et Waltz qui est complètement dominé par DiCaprio qui inonde l'écran. D'ailleurs on fait difficilement plus classe que le premier plan, un zoom légèrement décadré, sur son visage.
Foxx qui est un acteur que je n'aime pas forcément a une sacrée classe dans Django, mais je le connaissais surtout pour ses rôles chez Mann où il se faisait bouffer par Cruise et Farrell. Et Waltz on lui reconnaît tous la grande classe qu'il a dans IB, et bien aussi classe qu'ils puissent être (bien que Waltz là soit un peu en retrait question prestance je trouve) Dicaprio les domine tous les deux. Parce que dès le début on sent que le mec est un malade et qu'il peut craquer à n'importe quel moment. On sent qu'il y a une épée de Damoclès sur la tête de nos protagonistes.
Et j'ai trouvé que la seconde partie sortait du western habituel (déjà que dans le western spaghetti on trouve plus souvent des mexicains que des noirs) pour vraiment faire du Tarantino pur jus, c'est à dire de compte à rebours avant le bain de sang.
Et dans le genre acteur qui en fait des caisses on a aussi Jackson, qui m'a un peu saoulé je dois le dire.
Après le film est sanglant comme rarement et bon ça fait du bien. Seulement, comme souvent je suis là : "I want mooooreeeee".
En somme on a un bon film, le premier western de Tarantino alors qu'il tournait autour du pot depuis le début de sa carrière. On reconnaît la touche Tarantino et du coup c'est plus un Tarantino qu'un western spaghetti, un vrai. Tant mieux après tout, un vulgaire pastiche aurait été assez malvenu.
Il faut noter la bonne ambigüité des personnages qui est rafraîchissante.