400ème critique, c’est pas beaucoup, je sais, mais c’est un chiffre tout rond et pour la quatre centième, j’aurais aimé un film super sympa, voire inoubliable, même si je suis conscient de ma subjectivité. Je me contenterai d’un « Ici-bas ». Je ne tournerai pas autour de l’église, ce film est une déception. Je n’en veux pas aux acteurs, et encore moins à Céline Sallette qui ne fait que respecter les consignes de son metteur en scène. Et c’est là où le bât blesse dans « Ici-bas » : la direction d’acteur et la mise en scène. Il y a comme des relents de théâtre d’auteurs pompeux. J’aime le théâtre, je le pratique, mais comme dirait l’autre : « Là tu fais du Feydeau, c’est bien, mais là on fait du Racine ! » Si Jean-Pierre Denis met une distance dans sa réalisation, respectable au demeurant, en ne prenant pas parti, c’est dû par moments à sa mise en scène d’un autre temps, et à des dialogues creux. Les silences, les intentions peuvent palier largement des dialogues, ils s’inscrivent dans une situation, dans une démarche artistique, dans un point de vue ; là, dans « Ici-bas », des plans, des dialogues sont par instants si vieillots que je n’y crois pas du tout. Céline Sallette déclame de-ci de-là des phrases sans vie, conforme à son personnage, certes, mais qui n’apportent rien. Dans les plans où elle garde le silence, où elle manifeste des intentions, j’ai l’impression que ça sonne du théâtre presque expérimental, ou d’auteur prétentieux. Je le répète, c’est par moments. Si on accepte cette mise en scène, ces dialogues à minima, alors, le film passe assez bien. Juste assez, pas assez pour me convaincre et l’apprécier. Un film fade.