1996. Toute la Gaule est envahie par la pensée unique, le respect de l'ordre RPR, les blagues des Grosses Têtes et l'addiction naissante au voyeurisme pour tous, forme télégénique d'autopsie à la mode Vichy mâtinée de vénération sado-maso du Big Brother.
Toute la Gaule ? Non !
Au fin fond du XXème arrondissement une petite communauté de sans-culottes résiste encore et toujours à l'envahisseur.
Nos héros sont Adonis, le barde branché sur Chante France aux manières ambiguës ; Jean-Lou, le chef tyrannique mais généreux, escroc, bordélique en diable, bon vivant, gaucho par dédain du rasoir et amour des amazones ; sa meuf Yasmina, extrémiste et sensuelle à la langue bien pendue, s'il est encore possible d'utiliser cette expression sans passer pour macho ou grivois ; Etienne, le traître en puissance aux allures de beau gosse et aux propos aigris, et bien d'autres encore, romantiques, utopiques et branquignolles.
La bande, farouchement gauchiste et joyeusement foutraque, décide de faire de la télé comme Astérix fait de la politique : sans détour, en rentrant dans le lard des romains du PAF qu'ils ont dans le pif, quand leurs querelles intestines et leurs agapes hebdomadaires leur en laissent le temps. [..] la suite et d'autres critiques absurdes sur http://ad-absurdum.eklablog.net/tele-gaucho-a62460309?logout [...] C'est au sein de cette tribu d'iconoclastes impulsifs et braillards que Victor, fils de la classe moyenne et de la nouvelle vague, fait ses premières armes dans le monde de la réalité de gauche et de la soupe populaire cathodique de droite, puisqu'il cumule le bénévolat libertaire avec un job pauvrement rémunéré auprès d'une star de l'écran à rétrécir la pensée, Patricia Gabriel (du nom du studio de M. Drucker), sorte de J.L. Delarue au féminin, c'est à dire qui se met la poudre sur et non dans le nez.
Parce qu'il a 20 ans et qu'un film sans amour c'est aussi fade qu'une biscotte sans confiture ou un Tango à Paris sans beurre des Charentes, il tombe amoureux de Clara, une miss catastrophe dont la présence à la fois troublante de fragilité et pathétique d'incompétence suffit à relativiser l'importance exagérée donnée aux médias. On ne peut cependant lui en vouloir car il s'agit en fait de Sara Forestier, dont les grands yeux innocents sont des abîmes de tentation où tout homme se plairait à risquer sa vie pour le simple plaisir de rester un instant suspendu à ses lèvres avant la chute irrémédiable dans les tourments de l'amour et de la paternité. [..] la suite et d'autres critiques absurdes sur http://ad-absurdum.eklablog.net/tele-gaucho-a62460309?logout [...]