"Woaw". C'est tout ce qui vous vient à l'esprit en sortant de Télé Gaucho. Accompagné du sentiment d'avoir assisté à un moment rare, un moment intense, d'émotion, de rire et de larme. Télé Gaucho c'est avant tout une bande de potes, attachants et attachés, pleine de folie et de bonnes idées. Avec ce film iconoclaste, Michel Leclerc souffle de l'air frais sur la comédie française, un peu poussiéreuse ces derniers temps. Que ce soit la révélation Félix Moati, touchant en grand adolescent, qui vit sa première expérience initiatique, un peu à la manière des Bildungsroman allemand ou du roman picaresque espagnol, Sara Forestier, bouleversante dans son rôle de jeune adulte fofolle et au final peu sûre d'elle, Maïwenn, militante infatigable du respect des droits et pourfendeur des valeurs de droite (comme la pornographie) ou encore Eric Elmosnino, excellent en gourou sympathique de chaîne de télé anarchiste, les acteurs sont tous à la hauteur de l'enjeu. Une bonne réalisation, un scénario implacable et bien huilé, ou encore un jeu d'acteur toujours juste (même celui des figurants, qui pèche pourtant dans la plupart des réalisations françaises), tout est parfait. L'humour, jamais lourd (on pense au déjà culte "Tu veux voir ma bite?" du début, où à la scène pornographique tournée sous la pluie), fait mouche à chaque fois et révèle une finesse insoupçonnée. Bref, on passe un très bon moment, et on ne voit pas les 1h52 passer. A voir en famille.