Il n'y a qu'une phrase à dire : Les Misérables est un pur chef d'oeuvre. N'écoutez rien de ceux qui vous diront le contraire. On est hors d'haleine, on pleure d'émotion brute, on vibre, on est dans un vrai spectacle, un spectacle vivant, le plus vivant de tous. Les critiques français ont donc démontré leur inculture totale, mais totale. Ce film est un tour de force esthétique, musical, scénaristique, dramatique... Tom Hooper a transcendé la qualité vibrante du spectacle qui devrait faire la fierté de la France depuis 1985, puisqu'il est simplement le spectacle le plus connu au monde. La nouveauté technique qui consiste à ce que les acteurs chantent en direct, et donc jouent vraiment ce qu'il chantent, décuple l'émotion. Les répliques sont jouées-chantées avec une subtilité de jeu vraiment étonnante. Les plans et les choix de mise en scène, très difficiles à résoudre quand il s'agit de transposer un spectacle scénique au cinéma, sont brillants, magnifiques, puissants. Les voix et les interprétations sont renforcées par une interprétation exceptionnelle, toute en nuance. Le film, par sa nouveauté, par sa complexité technique, son souffle, fait date, car la dernière fois qu'une adaptation de comédie musicale (on devrait parler d'opéra ou de tragédie musicale) s'est autant illustrée au cinéma, et pour devenir l'un de ces joyaux qui deviennent une référence dans l'histoire du cinéma, c'est "West Side Story". Bravo Monsieur Hooper, bravo à Claude-Michel Schönberg, Alain Boublil (compositeur et parolier français, à qui nous devons la création), Herbert Kretzmer, qui a adapté les paroles françaises en anglais, à Cameron Mackintosh, qui a produit parmi les plus grandes réussites musicales de Londres et Broadway, et à Victor Hugo, enfin, bien sûr, dont l'oeuvre n'a jamais autant été respectée et traduite avec autant de souffle. Bravo, et merci.