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    La Terre outragée
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    101 critiques spectateurs

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    Bernard D.
    Bernard D.

    114 abonnés 613 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 9 novembre 2020
    « La Terre outragée » (2012) est le premier long-métrage de la réalisatrice franco-israélienne Michale Boganim mais aussi le premier film sur la catastrophe de Tchernobyl.
    26 avril 1986, à Pripiat, petite ville de 50 000 âmes à 20 km de Tchernobyl, Anya (Olga Kurylenko) et Piotr célèbrent dans le printemps ukrainien et à grand renfort de vodka leur mariage tandis que Valery et son père Alexeï, ingénieur à la centrale, plantent un pommier. Dans la soirée Piotr est appelé pour un incendie de forêt… il en reviendra irradié à près de 15 Grays et transféré en vain à Moscou. En quelques jours, toute la population de la ville est évacuée par l’armée sauf quelques vieux tels que Nikolaï, garde forestier, qui préfère rester chez lui.
    Dix ans plus tard, la ville est devenue un no man’s land, un lieu fantôme voué à un étrange tourisme « industriel » que 15 jours par mois Anya fait visiter à des Français pour 300 $US. Elle même hésitera entre l’idée de partir en France avec un français venu en mission ou de rester avec sa mère et un ami de son mari dans son pays et son histoire, après avoir « oublié toute sa peur ». Valery qui une fois à réussi à défier les autorités et à revoir la ville de sa jeunesse, lira dans son école à Slavoutytch, la ville créée pour les réfugiés, une émouvante lettre sur son pommier alors que son père a préféré fuir devant le mutisme des autorités sur la gravité de l’accident nucléaire. Quant à Nikolaï, il continue de cultiver son jardin empoisonné et à offrir des pommes aux visiteurs emmenés par Anya.
    Le film est poignant lorsque Anya lors d’une douche de décontamination perd ses cheveux ; lorsqu’elle dit à son ami français qu’elle ne pourra jamais avoir d’enfants ; lorsque Valery déambule dans son ancien appartement, son école, sa piscine à la recherche de son passé ; lorsque le père de Valery passe au compteur Geiger les aliments du marché ; lorsque les veuves organisent un repas pour le repos des âmes des « héros » … avec pas moins de 4 000 « liquidateurs » morts pour construire le sarcophage de Tchernobyl.
    Dans ce très beau film sans pathos et où la volonté de vivre plane, on apprend aussi que Tchernobyl veut dire en russe « herbe amère » ou plus spécifiquement « absinthe ». Les cinéastes auront plaisir à revoir les fameux escaliers d’Odessa du « Cuirassé Potemkine » (1926) et les cigognes « qui reviennent toujours dans leur pays », du célèbre « Quand passent les cigognes » de Mikhaïl Kalatozov (1957).
    christophe M.
    christophe M.

    10 abonnés 483 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 2 février 2015
    Entre fiction et documentaire, la catastrophe de Tchernobyl et les conséquences sur les habitants de sa région. De l'émotion et du réalisme.
    Flotibo
    Flotibo

    57 abonnés 1 441 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 26 décembre 2014
    ça faisait longtemps que je n'avais pas été aussi pris à la gorge par un film ! Avec la Terre Outragée, Michale Boganim nous offre un film sur un sujet rare, voire même tabou au cinéma : l'une des plus grande catastrophe du 20ème siècle à savoir Tchernobyl. Le film nous raconte l'histoire de plusieurs personnages vivant dans la ville au moment du drame. Le traitement est vraiment époustouflant avec beaucoup de pudeur et d'émotions sans oublier des personnages criants de vérité à l'image d'Olga Kurylenko. Dommage que le rythme s’essouffle un peu plus dans la seconde partie du film qui revient quelques années plus tard sur le lieu du drame. Mais vraiment, j'insiste un film magnifique à voir ne serait-ce que pour se souvenir de ce qui c'est passé là-bas un 26 avril 1986 !
    Olivier M.
    Olivier M.

    27 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 26 avril 2014
    Après beaucoup de documentaires puissants ou révoltants, le sujet de Tchernobyl est traité sous l'angle de la fiction réaliste.

    Le réalisateur ne met par l'accent sur la catastrophe elle-même dont on ne voit quasiment rien, mais sur ses signes insidieux, et sur son impact sur la vie des gens. Le résultat est âpre et dur, bouleversant. Il montre la brutalité du cataclysme (ainsi l'infirmière qui annonce à la jeune mariée que son mari est désormais un réacteur nucléaire tellement il a été irradié) dans cette région à la vie paisible et un peu morne, ainsi que ses conséquences psychologiques autant que médicales: Anya (magnifique Olga Kourylenko) n'a pas été irradiée mortellement, mais elle est comme Valéry, brûlée à vie de l'intérieur.

    Les lieux du drame sont impressionnants, cadavres de monuments et de bâtiments semblables à de gigantesques squelettes, parcourus par des groupes à la limite du voyeurisme... des fantômes y vivent: paysans ignorants qui "ne voient ni ne sentent les radiation", réfugiés tadjiks qui "craignent plus les gens que les radiations"...
    Biloba63
    Biloba63

    57 abonnés 847 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 6 septembre 2013
    Comme un film peut être beau quand il respire la simplicité et l'authenticité ! Prypiat, petite ville au cœur de la catastrophe, et ses habitants, oubliés, blessés, au destin tragique... Et à côté de ça... leur vie, leurs espoirs, leurs sentiments, leur amour de leurs terre.
    Plongée d'une authenticité à fleur de peau dans ces contrées si tristement connues. Cette simplicité qui transpire la richesse humaine est ressentie, on en a le cœur rempli, entre sourire et tristesse, au rythme de la catastrophe puis de la vie qui continue. Cette simplicité qui au final donne à l'œuvre une dimension humaine bouleversante.
    Ti T
    Ti T

    7 abonnés 56 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 28 février 2013
    Sans tomber dans un sentimentalisme exagere, la terre outragee nous plonge avec brio dans un univers sordide et glauque. La vie a tchernobyl 10 ans apres c est des vies brisees et un tourisme malsain. A voir !
    selenie
    selenie

    6 358 abonnés 6 212 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 23 octobre 2012
    Tourné sur les lieux même des faits, inspirés par de nombreux témoignages ce film est une chronique à partir de trois personnages au destin pas si différents. L'étonnante présence de la magnifique Olga Kurylenko (plus habituée à des blockbusters pas toujours de meilleur goût) prouve qu'elle a un certain talent et ajouté un charme presque nécessaire dans cette histoire qui, malgré la mélancolie, fait plus froid dans le dos que le film d'horreur "Chroniques de Tchenobyl" (2012) dont le titre serait interchangeable. La première partie évite toute démonstration de la catastrophe, lui préférant (et c'est salutaire) une approche plus insidieuse du mal, que ce soit dans les conséquences directes que dans les décisions gouvernementales. La seconde partie (10 ans après) montre la zone sinistrée d'une façon hyper réaliste par le biais de survivants qui semblent plus des fantômes résignés et meurtris. Sans pathos ni pitié le réalisateur a su investir un monde à part, une sorte de quatrième dimension à la "Silent Hill" où l'horreur est invisible, incolore et inodore. La BO offre une musique discrète avec en prime un "Voyage voyage" de Desireless qui semble presque sortit de nulle part, sorte de passage vers une liberté qu'ils ne se choisissent pas. Cependant le rythme lancinant, le peu d'action risque de rebuter une partie du public (ah la jeunesse...). Un très beau film, juste et terriblement froid malgré la chaleur sous-jacente des corps et des âmes.
    Dominique D
    Dominique D

    1 abonné 9 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 20 octobre 2012
    Un éclairage sur cette époque et de belles interprétations.
    aberdeen76
    aberdeen76

    45 abonnés 1 013 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 28 août 2012
    Un film courageux et engagé relatant les évènements dramatiques de la catastrophe de Tchernobyl. La réalisation est parfois maladroite mais la réalisatrice à réussi dans un contexte difficile, à nous transmettre le déchirement de ces populations ayant directement souffert de cette catastrophe majeure. Olga Kurylenko est éblouissante dans son rôle de femme déracinée, les paysages sont saisissants, et l'ambiance glauque réaliste à souhait. Une docu-fiction réussie sur un sujet encore tabou au cinéma et qui à le mérite de faire réfléchir le spectateur. Du bon cinéma.
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 27 juillet 2012
    Dès les premières images, on pense à Andreï Tarkovsky, pour cette manière de filmer une nature contemplative. Puis on pense à Mikhaïl Kalatozov, pour le réalisme d'une scène de mariage déchirante. Et en fond, le nuage radioactif de la centrale de Tchernobyl signe la fin d'un monde, la fin d'une innocence. Avec rigueur et talent, Michale Boganim conte l'histoire de cette femme à la vie dévastée, qui devient l'ombre de ce qu'elle fut, caricature de la femme slave qui se plie aux fantasmes d'un Français ne voyant pas ce mensonge. La réalisatrice ukrainienne confirme avec cette Terre outragée qu'elle est un des grands espoirs de l'Est. Odessa… Odessa ! était une réussite, cette Terre outragée frôle une perfection narrative et formelle qui échappe sans doute un peu à son auteur dans les dernières minutes. Reste des images inoubliables, une Olga Kurylenko qui montre qu'elle vaut bien plus que son physique d'ancienne top modèle. Et, bien sûr, la terrifiante et fascinante ville de Pripiat, vestige décharné de l'a plus grande catastrophe nucléaire civile de l'histoire.
    orlandolove
    orlandolove

    137 abonnés 1 722 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 15 mai 2012
    Tout en simplicité, "La Terre outragée" cherche l'émotion avant le spectaculaire. S'appuyant sur des acteurs remarquables (en premier lieu Olga Kurylenko dans son plus beau rôle) le film aborde outre le drame des thèmes passionnants (rapport à l'enfance, rapports à ces racines, l'amour perdu). Frissonnant et terrifiant dans un premier temps. Touchant et emprunt d'une grande tristesse ensuite. Magnifique.
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 13 mai 2012
    On oublie souvent que derrière la catastrophe il y a des vies brisées qui cherchent à se reconstruire. Un passé laissé en friche, à l'abandon. Ce film plein de sincérité m'a permis de comprendre ce qu'avait vécu les habitants de Pripiat et ses environs et comment les survivants follement attachés à leur passé essaient de survivre ...
    anonyme
    Un visiteur
    4,0
    Publiée le 28 avril 2012
    Trois destins dispersés dans les ruines de tchernobyl.
    Premier film sur la catastrophe réussi
    Beau film à voir sans hésiter
    alain-92
    alain-92

    322 abonnés 1 078 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 20 avril 2012
    Une fiction basée sur des faits bien réels et montrés à l’écran dans toute leur horreur. Un titre fort et une histoire à la fois belle et très dure. Sorti au moment même où l’énergie nucléaire fait la une, ce film démontre avec une documentation irréprochable, les dégâts engendrés par le drame de Tchernobyl. Le silence face à la catastrophe, le manque de moyens pour parer au plus pressé, l’indifférence généralisée, le désespoir des habitants de la ville de Pripiat. Au moment du drame et des années après avec l’impossibilité qu’il y a à se reconstruire quand le pire vous a anéanti. Tout commence dans la joie et la bonne humeur d’un mariage. L’amour est bien présent. Odessa est la promesse faîte d’un voyage à venir. Le repas joyeux au bord d’un lac, et la chanson de la mariée nous plongent dans la joie et l’allégresse. Les protagonistes, tout à leur bonheur, ne voient pas le drame qui est en train de se jouer près d’eux. Des poissons morts flottent à la surface de l’eau, les feuilles des arbres flétrissent. Le marié doit partir pour éteindre un incendie "de forêt". Sa jeune et belle épouse reste éplorée. Olga Kurylenlo est non seulement très belle, mais c’est aussi une magnifique actrice qui donne une ampleur incroyable à ce récit que l’on aurait souhaité ne pas connaître. Sans vouloir faire de l’écologie à deux balles, ce film mériterait largement d’être vu par le plus grand nombre. http://cinealain.over-blog.com/article-la-terre-outragee-103744268.html
    ninilechat
    ninilechat

    74 abonnés 564 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 19 avril 2012
    Mariage pluvieux, mariage heureux. Et il pleut, au mariage d'Anya, il pleut! Depuis trois jours, les vannes célestes sont ouvertes. Ils se font saucer pour la photo devant la statue de Lénine, ils se font saucer pour le bal, sauf que la pluie qui tombe est noire. Noire comme la mort. Le marié, on vient le chercher au milieu de la noce -il est pompier- pour un "feu de forêt". Quand il sort de la centrale, il est tellement irradié qu'il est une vrai usine nucléaire à lui tout seul. Anya ne le reverra jamais.

    Il y a aussi l'ingénieur Alexeï, qui vient de planter un pommier avec son petit Valery. On le prévient par téléphone: il y a un problème. Mais chut! Défense d'en parler. Fonctionnaire obéissant, Alexei se tait, mais il il sort avec son compteur Geiger, le passe partout, sur les plantes, sur les étals du marché, ce qu'il lit le terrifie. Le chat de la famille, après avoir mangé du poisson fraichement pêché, meurt. [Ca, c'est une petite facilité de mise en scène que je reproche un peu au réalisateur: il nous montre des poissons, des animaux domestiques morts, ce qui est évidemment très frappant, mais j'imagine que cela n'a pas été aussi didactique. Les animaux irradiés ont du, eux aussi, comme les liquidateurs, mettre quelques jours à mourir.] Alors il met sa femme et Valery en voiture, en leur disant de partir. Ils ne se reverront jamais non plus.

    On vivait bien à Pripiat, mieux qu'ailleurs en Ukraine en tous cas. L'industrie nucléaire faisait vivre la ville. La campagne regorgeait de gibier, et le fleuve, de poissons. Nikolaï, le garde forestier, se cachera quand enfin, trois jours trop tard, les populations seront évacuées, brutalement, sans avoir le droit d'emporter le moindre bagage. Il restera là, chez lui. Il sera rejoint plus tard par des squatters, des Tchétchénes par exemple, qui viendront s'emparer des maisons abandonnées et s'y installer.

    Anya, évacuée, est revenue à Pripiat. On la retrouve, dix ans plus tard, elle est guide pour Tchernobyl-Tours. Tchernobyl-Tours! On croit rêver. Eh oui, des agences de tourisme organisent des voyages dans la "zône", il y a des étudiants, des journalistes -mais aussi, sans doute, des gens poussés par une curiosité malsaine. On les affuble d'une blouse, on leur fait éviter les secteurs encore trop contaminés, et ils se font photographier devant la grande roue du parc d'attraction qui n'a jamais ouvert. L'inauguration devait avoir lieu le 1 mai. La catastrophe a eu lieu le 28 avril.... Au cours de la visite, on passe chez Nicolaï qui offre ses pommes, excellentes dit-il, mais à vrai dire les visiteurs ne se pressent pas pour les prendre....

    Il y a aussi les familles des victimes -des liquidateurs, qui reviennent devant le monument qui leur est dédié, mettant la table pour leur offrir des gateaux, de la vodka, dans un étrange cérémonial plus animiste qu'orthodoxe à vrai dire.... Valery s'échappe. Il ne peut croire que son père soit mort. Il pense que son père le recherche. Cet Alexei, vieilli, qu'on nous montre trainant dans les gares et demandant le nom de tous les jeunes gens qui pourraient avoir l'âge de Valery, est -il réel, où est ce une projection des fantasmes du jeune homme?

    Anya est partagée entre un fiancé français, qui la presse de partir avec lui, et un amant à Pripiat. Finalement, l'attachement à sa terre est la plus forte. Il y a chez tous les protagonistes du magnifique film de Michale Boganim, cette volonté de préserver cette terre que l'incompétence humaine a salopée. C'est cela qui donne au film sa richesse et sa profondeur, cet amour de la terre natale qui veut que, parce qu'on l'a outragée, eh bien, il faut rester solidaire avec elle, il faut la défendre.

    Anya, c'est la ravissante ex-mannequin ukrainienne Olga Kurylenko, très convaincante dans ce rôle. Elle a beaucoup poussé à la réalisation du film.

    Alors on se demande pourquoi cette oeuvre, sortie en pleine période électorale, n'a pas été revendiquée, utilisée par nos Verduronnets? Vous me direz que leur leader, trop occupée par les scandales financiers et le mariage homosexuel, a oublié que le E du logo voulait dire "écologie". Mais surtout, je pense qu'ils ne doivent pas trouver le film suffisamment militant (ce n'est pas son propos....). La survie de ceux qui, comme Nicolaï, n'ont pas voulu quitter la zône, mais c'est un scandale! Kill them all! Pour moi, nuclearophile comme vous le savez, on voit là un vrai catalogue de tout ce qu'il ne faut pas faire. Devant cette centrale quasiment à l'abandon, avec son personnel démotivé et sous-payé, on pense à ce qu'on risque si on abandonne notre industrie aux marchands du temple: privatiser les centrales, recourir à la sous traitance, vendre des réacteurs à des pays non fiable sur le plan de la stabilité politique ou de la capacité intellectuelle... Brrrrr!

    Mais, répètons le, ce n'est pas cela le propos de ce beau film, grave, émouvant, à voir absolument.
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