Il y a des jours comme ça, où l'on va au cinéma, mais où on a beau essayer, on n'arrive pas à rentrer dans le film. C'est ce qui m'est arrivé avec la Terre outragée. Alors, la faute à mon humeur dominicale ou au film en lui-même ? Je ne sais pas vraiment, mais comme les critiques allociné ne sont pas l'endroit pour déverser ses états d'âme on va mettre ça sur le dos du film (peut-être à tort). J'ai trouvé l'intrigue trop décousue, j'ai eu du mal à comprendre et à cerner le fil de ces histoires. Il y a une sorte d'ambiguité chronologique, j'ai eu l'impression de ne jamais vraiment comprendre si le tout était traité de façon linéaire ou si il y avait des flashbacks à l'intérieur même de la partie "après Tchernobyl". ça manque de clarté. Et puis j'ai trouvé ça trop long et flottant, je me suis ennuyée par moments. Mais peut-être que c'est tout simplement la façon, pour le réalisateur, de nous faire comprendre la détresse d'Anya, qui, après avoir perdu son mari (et s'être entendue dire qu'il n'était plus un homme mais un réacteur) le jour de leur mariage, ne se retrouvera plus jamais avec personne, nulle part. Finalement on a l'impression de suivre la vie d'un fantôme. Et là dessus le traumatisme qu'a été cette catastrophe nucléaire est bien montré à l'écran. L'impression de vivre en permanence dans le passé, le désir du retour aux racines (avec cette obsession de Valery pour son père, et son pommier), sont autant de thèmes qui ressortent du film. Pour le côté historique, je ne suis pas assez informée sur l'affaire Tchernobyl pour me rendre compte si la reconstitution des évènements, des lieux, est fidèle à la vérité. Les décors sont bien faits, les scènes de pluies radioactives ont une ambiance spéciale, attristante (voir toute cette nature souillée, ces animaux mourir...) mais j'ai l'impression que rien n'en ressort vraiment et que ça sonne creux. Comme s'il n'y avait pas d'âme derrière la caméra. Et malgré ça j'ai été assez troublée par certains passages du film, qui sont bizarrement difficiles à regarder (les scènes où Anya perd ses cheveux)... Il y a une drôle d'atmosphère dans ce film, mi-morte (au sens de sans âme) mi angoissante. Bon, je ne saurais pas vraiment dire pourquoi je n'ai pas accroché en fait, parce qu'une telle ambiance apocalyptique est plutôt bon signe pour un film qui traite d'un sujet aussi grave que celui-ci. Et pourtant au début je pensais accrocher : la scène près de la rivière où l'on voit en parallèle Valery et son père et Anya et son fiancé est très belle et d'une grande pureté. Les acteurs sont bons aussi, mais c'est clairemet Olga Kurylenko qui tire son épingle du jeu. Son regard vide et sa voix triste nous donnent à voir une détresse incroyable. Bref, un film sur lequel je n'ai pas accroché mais dont je n'irais pas jusqu'à dire qu'il est mauvais en lui. Il y a des jours comme ça...